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 » Des marais  et  des  lacs  d’eau  douce  occupent  tout  le  fond  de  
 »  cette  haie;  ils  y  forment  diverses  ramifications» qui  paraissent  
 »  remonter  assez loin dans  les  terres, mais  qui n’ont aucune  communication  
 sensible  avec  la mer. 
 Après  avoir  terminé  ia  reconnoissance  de  cette  première baie,  
 que  nous  avons  désignée  sous  le  nom  de  Baie  des Deux-Matiens,  
 en mémoire de  la  rencontre singulière  que nous -y «finies ,• M.-RAîï*  
 isoNNET-visita Fort en-détail lesreste de cette côte :  fi y découVrît-entre  
 autres mie petite  crique  qui s’enfonce  de plus  d’un  mille  dâns#in*  
 «érieur  des  terres ,  et dont  la  profondeur varie  successivement  de  
 7  à 5 ,  4 ,  3 <et 2  brasses :  ce  seroit  un abri  parfaitement  sur  pour  
 des  petites  embarcations.  Cette  partie  de  côtes-s%  compose  de  
 Fautes murailles  granitiques  taillées  presque  à p ic ,  e t ,  pour ainsi  
 diré,  inaccessibles. 
 Fatigué depuis plusieurs jours par îles «vents impétueux  du S.  O . ,  
 M.  Ran so n n e t ,  dans  la  journée  du  26 ,  vint  chercher  un  asile  
 au fond d’une petite anse voisine de file Pelée ; et là , plus heureux  
 que V a n c o u v e r , D entrejc^st.eaï;!X et nous, il putavoirmne  
 longue  et  paisible  entrevue  avec les naturels jde  la terre de N a f ts.  
 Nous allons,  d’après M .  Ranson-net lui-même,  exposer zousdes  
 détails de cette rencontre; ils sont d’antantpïus'prècieuxàujecueillf,  
 -que  c’étoit pour  là première fois  qu ilétoit  donne a un Européen  
 d’aborder  les  peuples  farouches  de nette  région. 
 « A   peine  nous  parûmes » ,  dit M.  Ra n so n n e t , «que  Fuit  
 „  naturels,  qui  nous  avaient en vain appelés par leurs gestes-et par  
 55  leurs cris le premier jour de notre-appâritionsur Cf ttecôte,  sepré-  
 s» semèrent d’abord tous réunis ; ensuite trois d’entrènux, qui, sans  
 % doute, étoient des femmes , s’éloignèrent. «Les cinq autres,  après  
 »  avoir  jeté  leurs  sagaies  au  loin,  probablement  .pour  nous con-  
 »  vaincre de leurs intentions pacifiques, Vinrent nous aider;àdébar-  
 »  quer. Des matelots, à mon  exemple, - leur offrirent  diverspresens 
 n  qu’ilsvfeçurent avec un  air  de  satisfaction,  mais  sans  empresse -  
 » ment  : soit  apathie,  soit  confiance,  après  avoir  reçu  ces  objets,  
 »  ils  nous les  rendoient  avec  une sorte  de plaisir;  et. lorsque  nous  
 »  leur  remettions de  nouveau  ces mêmes  objets,  .ils  les  abandon-  
 » noient sur la terre ou sur les roches voisines. Plusieurs chiens très-  
 » beaux et-très-grands se trouvoient  avec eux ;  je  fis mon  possible  
 55 pourdes engager à m’en céder un; je leur offris, à cet effet;tout ce  
 55  qui  étoiten mon pouvoir; mais  leur  volonté  fut  inébranlable  :  il  
 >5 paroît  qu’ils  s’en  servent  sur-tout pour  la  chasse  des  kanguroqs ,  
 35  dont  ils  font  leur  nourriture ,  ainsi que  du poisson,,  que  je. leur  
 >5  ai  vu  moi-même  darder  avec  leurs  sagaies.  Ils burent  du  café,  
 » mangèrent  du  biscuit  et  du  boeuf salé ;  mais üs:  refusèrent  de  
 v manger  du  lard  que  nous  leur  offrîmes,  et  le  laissèrent  sur  des  
 » pierres,  sans  y  toucher. 
 .  » .dies* hommes  sont  grandsy maigres  et  très-a^Ies;  ils  ont  lès  
 3?|leheveux longs,  lesvsourcils noirs,  le nez court,  épaté et renfoncé  
 » à-sa  naissance,  les  yeux  caves,  la  bouche  grande,  les  lèvres  
 »  saillantes,  les  dents  très-belles  et  très ^blanches.  L’intérieur  de  
 35  leur bouche  paroissoit noir comme l’extérieur de leur corps.  Les  
 »  trois  plus âgés  d'entre  eux,  qui  pouvoient  avoir  de  quarante  à  
 p  cinquante  ans ,  portoient  une: grande  barbe  noire  ;  ils  avoient  
 p  les  dents  comme  limées,  et  la  cloison .des narines percée  ;  leurs  
 p  cheveux? étoient  taillés  en  rond  et  naturellement  boudés.  Les  
 »  deux autres,  que nous jugeâmes être âgés .de  seize à dix-huit ans,  
 » n’offroient  aucune  espèce  de  tatouage ;  leur- longue  chevelure  
 »  étoit réunie  en  un  chignon  poudré  d’une  terre  rouge  dont  les  
 »  vieux avoient le corps  frotté.  Du? reste,  toi^s  étoient  nus,  èt ne  
 » portoient d’autre ornement qu’une espèce deVarge ceinture com-  
 » posée  d’une multitude  de  petits  cOTdons>tissi|s  de  poil  de  kan-  
 » guroo.  Us  parlent  avec  volubilité,  et  chantant  par  intervalles,  
 »  toujours  sur  le  même  ton ,  et  en  s’accompagnant  des  mêmes  
 »  gestes. Malgré la bonne intelligence  qui ne  cessa de  régner  entre 
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