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 cette  côte. A   cet effet, notre ^astronome, M.^BERNiER>  reçüt ordre  
 de  s’embarquer  avec  nous. 
 Bientôt  nous  atteignîmes  un  grand  cap,  qui  forme  l’extrémité  
 Nord  de  la  haie  Jean-Bart;  nous  le nommâmes  Cap  d ’Estréesÿ et  
 vînmes  mouiller  sur  ce  point  pour  y  prendre  hàutçüf.  Tandis  
 que  nos  compagnons  étoient.occupes -sur  le  rivage,  je  m’empressai  
 de  pousser une petite  reconnoissan cet dans  le pays-:  le-sole il  
 étoit ardent ;- et  la  nudité du sol| entièrement  sablonneux  et  blanchâtre  
 , ‘ajoutoit  encore  à  l’incommodité-de  sa  efiàleur  brûlante.  
 Dés  obstacles de  ce  genre  netoient point  capables  de m’arrêter;  je  
 m’éloignai du rivage avec d’autant plus de précipitation,  que j’avors  
 moins  de  temps  à  donner  à  cêtte- eourse.^I^s^ résultats  en t r e n t   
 peu  satisfàisans.  Sur  le  sol  ingrat et  brûle  que  je  parcourus, • il me  
 fut  impossible  de  distinguer  aucune  trace  non-seulement  dé'feu^  
 seau, mais même de torrent,  et il me parut évident- que' l^s.^aSix  des  
 plûtes:étoient  absoflfiées .par  tes‘Sablée arides,Wahl  dféy^jr  
 réunir  sur  aucun  point.  Quelqües  arbres  du'géfme dé^èaÿüarina,  
 de  ceMr  dés  banksia j  se montroient ^çà  et  là  dispersés -sur  tktter  
 campagne stérile ;  à peine  les plus grands  d entre  eux  atteignaient *a  
 la hauteur de  quelques mètres^,  et  les'arbrisseaux,  rarfes èrfx-mérpes  
 et  Janguisstfi,  setnbloient  végété# à  regret  surljces  flfîsëês  bords t  
 nulle  part  je  n’y  pus découvrir quelque  production  qui- fût Mfeêep-  
 tible  de  servir  à  la  notîrriture de  l’homme;  aussi  ne  paroKppit-il  
 en  ces  lieux  aucun  vestige  d’habitans. 
 A   peine  j’étois  de  retour  au mouillage,  que  nous appareillâmes  
 pour prolonger  notre  réconnoissancç vers  l’Est ;  mais‘bientôt nou$  
 fumes  arrêtés  par' une  longue  chaîne  de  récifs  contre  laquelle  la  
 mer  déferloit  avec  violence,  et  qui,  du  cap  d’EstréeS,  ^  portant  
 vers  l’Ouest j  alloit  se  réunir  à  un  immense  banc  de  sable  dont  
 te  canal  compris  entre  le  continent  et  l’île  Eugène  est  lui-meme  
 obstrué. 
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 A insi,  forcés  pdéîiétrôgradernous  pénétrâmes  dans  le  fond  
 dUne.&hsë  îpès-grande  qite nous  nommâmes Ame Decrès,  et  qui  
 ^ t ro u v e .  également  remplie  de  hauts “-fonds.  Le ^cap  Vivonne  la  
 termine  svemUe  N o rd ,  et  porte  en  avant-de  lui  des  roches  dan-  
 qui  feiilirçnt  entraîne#  notre w*perte  ;  en,  'effet,  tandis  
 qu’avec__une  as’sez^fofte' brise  nous HsO^rôns  -ventf  arrière  pour  
 doubler?‘'Ce  câp]  notre^  canot  toucha  violemment  sur  quelques*  
 unes  .de  teefe*-roches  qui  se  trduivoiént  entièrement  cachées  sous  
 l’eau.  Au  craquement  q'ui-së  fit  entendre^*-nous  crfimés-  que-le  
 canot  alloi(fôfs’ên.tr’ouvrir ;  plusieurs  dé' nos  matelots  sê 
 précipitotent  dans  la  mer,  lorsque  M.  M o n t -B a z in   tes.  
 arrêta,  fit  ’ameneiftoutes.'dès  yóütes’,  ,et  sonder  avfe<&une  gaffe  la  
 direction  et 4’étëndue  destfiffeânsi, LPour  décharger  l’embarcation,  
 nous  nèwmîmes.'tôte^MTa  mer;  et’réunissant  nos  effort^,  nous  
 parvînmes  à  la  remettfe  ài fibb,^rate :%u’el!l;e;  eût  éprouvé  d’autr#  
 avarie que l’arrachement de la band'e 'de Terqui  gamisâott 1e dessous  
 depâ4quille..li(e‘^éril  ainsi  passé’,  ntms'yînmesmous^étahlir  pour  la  
 nuit au fond* d’une petite  crique  qui'se  trouve  vers' la pointe Nord  
 du tó p , Quelques die-urês  de  jour n‘®k§^êst®ten>ij  èxrëôre;-  et  tandis  
 que mesj?®ompagnôns  fagotent  sécher  leurs'vêtemens*,  et  que  les  
 mat-efots  préparoient te  frugal rëpas du soir/je descendis  au rivage,  
 ptefje? fis  de  riches  et  intéressantes  colle étions, te  
 *  ^Fatigués  comme nous l’étions, rfô'us'espérions  jouir d’un  fommeil  
 paisible j  mais»-nous  ne 1 tardâmes? pas  à!  reçonnôîtré  que,  sur  ces  
 bords,  la  température  de  la  nuit  étoit  aff^ètétedeSfbaêmes  incon-  
 vérïîerïS'  que • ceux  dont  nous  aviôifs  eu  tant  'à  rions  plaindre  à  la  
 terre  de Leuwin/à-Ià  terre d’EdelV,  ainsi  qu’à  la  terre  d’Endracht.  
 A   la  chaleur  brûlante  du  jour  succéda  vers  te:sohl une  forte  brise  
 du  S.  S.  E . ,  qui,  partie  des  régions glacées  de  l’hémisphère  antarctique, 
   refroidit  tellement  l’atiriosphèreH quey' malgré  la  chaleur  
 du  sol  et Éabiâ que! no-us  nôti s-fé  tiOnè  fài t avëc> tes <vo i 1 e s du  canot,  
 jl  uous  fut  impossible  de  fermer Tcéil ;*  fa  nuit  entière  se  passa 
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