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 donc  toute  la profondeur de  la M ie , multipliant par-tout  
 les  relèvemens  et  les fonde s,  naviguant  toujours  à une  trf s-petite  
 distance  de  terre,  il  parvint,  dans  la  journée..du  8  et  dans pelle  
 du  9  mars,  à  recueillir  tops  les matériaux  d’une  carte  aussi  précieuse  
 par  son  exactitude  que  par  Ses  détails-  Durant  cette  dernière  
 partie  de  sa  navigation,  il  rencontra  une  innombrable  
 quantité  de  baleines mortes,  qui,  flottant  à  la  surface  des'veaux,  
 présentoient,  dit-il,  un  spectacle  aussi  bizarre  que  surprenant. 
 C e   fut  vers  le milieu  de  la  journée  dut  9  que  M.  Freycinet  
 atteignit  la  pointe  Nord  de  la  baie  du  Géographe,  qu’il  désigna  
 Sous  le  nom  de  Pointe  du  Casuarina.  Derrière  se  rnoïitroit  un  
 petit  port  bien abrité*- mais jugeant  avec  raison  qu’il  ne  contenoit  
 pas  assez  d’eau, meme  pour  son  foible  navire,  notre  compagnon  
 poursuivit  sa  route  au  Nord. 
 Déjà  il>a   dépassé  le cap  Botcvart ;  il  .est .à  vue  des,  îles  Louis  
 Napoléon ;  Je  brassiage  se  soutenoit  depuis long-temps  entre sèpt  
 et  huit  brasses,  fond  de  corail  :  il  eroyôit  pouvoir,.passer^eldre  
 les ttesÆt  le. continent,  déterminer l’embouchure  de  la  rivièipïdes  
 Cygnes  avec  plus  d’exactitude  encore  que  nous  n’avions  pu  lé:  
 faire  dans  notre  première  campagne  à  la  terre  d’Edei^ ;  il  ne  
 désespéroiit meme pas d’y découvrir un mouillage  plus'sur et mieux 
 abrité  que  celui  de  l’île Rottenest___.  A   de  si  flatteuses'abusions 
 succédèrent  bientôt  les  plus pressans périls. Ecoutons M. L. Freÿ-  
 Çïnet  lui-même. 
 « Le  1 o mai,  à midi,  je me  trouvois,  dit-il,  à peu de  distance  
 »  d’unç  pointe  saillante  et  très-aiguë,  que  je  désignai  sous le  nom  
 »  de  Cap  Pêron.  A   mesure  que  je  m’en  approchai  pour  chercher  
 »  à  la  doubler,  je  vis  diminuer  le  fond ;  bientôt  la  sonde  ne  rap-  
 » porta  plus  que  deux  brasses,  et  j’aperce vois  des  brrsans  de  
 ?»  favant  à. moi.  Je  virai  de  bord  pour  m’échapper  par  l’Ouest;  
 a» mais  une  longue  chaîne  de  nouveaux  récifs  se; présenta  dans 
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 cejke’ dçijnrlre'  direction.  En  se  prolongeant  beaucoup  au  Sud,  
 ideHèïsèmblôit m’interdire ^tout-passage ;  alors,  la sonde  à  la main, 
 »  il me fallut.-ôbetcher à'ÜécOuvrir  quelque coupufë-an milieu  de  
 sjxbcs  brisabsj;:  t‘oùs  mes'eflbris^ne ' servirent  qua  me  confirmer  
 »>  l’immineipçé  du  péril.  Pouli: comble  dëmbariâs,  le  Calme  suri  
 'eri les; -eourans  auxquels*  me  trouvdfs  livré  m’entrai- 
 3>-n'dient*sur d |s ^ r o ^ 'S  La’^sèulë'tï^^ti^p  qui  me  l'estât,  celle  
 »  de mouiller peté'it^asséz  pfécâîreV^/G^ise'''de  la natùifé  du fond ; 
 ^  :^pg'om4mi^l m y  avoit  point  d’autre  parti 'àibiendreolle  laissai  
 »  tômber  PaæfcâreW*.  . .   .  .  À 'y  tfibureVdu  sôir,  la  bris$js01eva-,'’ et  
 »  je me  fê^"rfeèà1te,'paï  le-Sudri.  . . . 
 pff»" 'Malgré' bèYtlê?! mutilé  et  périWëusélépFëlvè,  je  ne  crus pour-  
 » ’tant  pas  devoir  renoncer  ân/tMêpSn  de  pénétrerfihtre  le  conti-  
 »  nenriéFlël'lles.^  errconsé^uenc^ële  11  ÿpësJa pointe  du  jour,  
 ï$jë   ffslSjoi|Épi  avec un  bon  vent  de  Sud,  pour me rapprocher  de  
 »  \Ée  et-1 tra^se^tle  lârge-canal  qui  la  'sépare  d’âveé  pj.vi,fig.4. 
 »  Trie  Buac'hë  et'  l’île  Bert*hollet  ;'  imais  la  multitude  des  hauts-  
 ^ffonds  |elM^hrisans  qui  ne  tardèrent  pas; à' së  laissèr apercevoir,  ' 
 » me  fît  assez  connOître'cdmlrefi^SâÉ^ëfifflrcife  et dangereux  le  
 'passage ^u,efëlê'fiercbôîg||enrsupposàrit même  qu’il existât. Renom  
 »  çant  donc  à  toute  reçhè¥cHe®ul’térieure  de  te'genre,  je  tirai  de  
 »  bord pour doublerT,île Rottenest  par  le  S.  O . ,  et gagner l’ancîeïï  
 » mouillage  du Naturaliste,  au  Nord  de  cettè ne.  Je  l’atteignis sur  
 »  les  onze  heures  du  matin ;1  et  le  Gl'ègraphe.  ne  s’y  trouvant  pas  
 »  encore  rendu,  je  mouillai*, pour  l’attendre,  par  io   brasses  <feam  
 »  fond  de  sable  blanc >  ët; à moins d’un demi-mille de  terre. ^ 
 Tandis  qëe M.  Freycinet poursuivôiF ainsi' ses nobles  travaux  
 au  milrêu  des  périls’ ',  ' nous- en  éprouvions  nous - memes  de  très-  ,  
 grands  à  la  terre  de  Leuwin,  où  nous  venions  d’arriver. 
 !Î;; Le  9   mars  au  matin,  nous  Afèpùssâmeâ  la  petite  île  Saint-  
 Ailouarn,  qui  n’est-autre  choSé'qu’un rochér stérile.  Alors  la mer  pi. 1.  
 étôit  bçlle,  le ciel  assez  pur ,  et  les vents  qui soufffoient du S. E. 
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