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 pourroit  croire.  { 
 La  chasse  ne  peut  suffire  à  leurs  besoins. Leur  nourriture  ordinaire  
 est  extrêmement dégoûtante  et  peu  assurée ;  ils supportent la  
 faim  pendant  long - temps,  par  l’habitude  qu’ils  ont  d’une  disette  
 presque Continuelle ;  mais  lorsqu’ils, ont du  gros gibier,  ils mangent  
 en. un seul repas  une  quantité  prodigieuse  de  viande. 
 Leur  vocabulaire  ne  doit  contenir  qu’un  très-petit  nombre  de  
 mots,  attendu, que' ces gens  ont  peu  de besoins,  qu’ils  commissent  
 peu  d’objets,  et  ne  sentent  guère  la  nécessité  de  communiquer  
 leurs  pensées!  Les  sons  qu’ils  articulent  ne  peuvent pas  se  rendre  
 -par  écrita :  ce  n’est  qu’un  claquement  de  la  langue mêlé  d’un  son  
 guttural.  On rencontre  des  différences  d’idiomes, de  l’une  à.l’autre Of 
 amille,  pour  peu  que  le  lieu  de  leur  résidence  habituelle  soit  
 éloigné. 
 L ’usage  du tabac  est leur plus  grande  jouissance., Ordinairement  
 ils  fument  une  espèce  de  chanyre  que  les  colons  Hollandois  
 nomment dagfui >  qui  est très-fort  et  qui étourdit. Au  lieu de pipes |  
 ils  se  servent  des  os  de  l’antilope  ou  dé  ceux  de  quelque  autre  
 animal. 
 Souvent  les  colons,  et  même , les  autres  peuplades  qui  envir  
 ronnent  les  Boschismans ;  font  ime  chasse  ou  battue  sur nés malheureux, 
   et  tuent, sans  pitié  comme sans  remords,  tous  ceux qu’ils  
 troüvéiît  ;  les  Hollandois  conservent  cependant  quelquefois  les  
 jeûnes  enfans  pour  les élever  à  garder  leurs  troupeaux  ;  mais  ils  
 prétendent  que  jamais, même  quand  ils  sont.élevés  chêz  eux,  ils  
 ne peuvent leur faire perdre leurs premières inclinations vagabondes. 
 *  ce Ce sonest le même-,- dit DE  PAGÈS,  
 » que celui que font certaines gens du peuple,  
 » gourmets  ou  ivrognes,  lorsqu’ils  trouvent  
 » du  vin  bon.  Ils  font  deux  espèces  de  ces  
 33 sons  en  tournant  différemment  la  langue. 
 » J e   ne puis  les  rendre  que  par  l’expression  
 » de  clopoxx  de  clep. »  ( Voyages  autour d»  
 monde  et vers  les  deux  pôles, &c, t6tn. I I>  
 pag,  z6, ) 
 Il  est  plus  probable  que  cela  tient  àu  peu  de  soin  qu’ils  prennent  
 d’eux,  ou“, ptus  exactement,  à un  défaut absolu d’éducation. 
 M. De J lM s l^ 'a v o it  expressément défendu de faife de pareilles  
 chasses j .voulant  tacher d’apprivoiser, ces  peuples  par un régime  de  
 douceur et de vju&tFÊe. Malheureusement  le^lircdnstànces^Mi  l’oiit  
 rappelé» eh Hollande  ne  lui  ont  pâsfperrnfe' d’observer  feffet  de  ce  
 nouveau système,  dont  il  attendoit beaucoup  dé  suceisv.H 
 Un  fait qui  vient  à  l’appui  de  cette  idé èfVest  que,  s’étant  procuré  
 un  jeune  Boschisman a,  et  l’ayant  gardé  pendant  deüx  ans  et  
 dfemi e fe z   lui  au Gap-  dé  Bonne-Espérance ,- M. de  jm& 
 vint à l’apprivoiser parfaitement.  Ce jeûim"sg^fe;,auquej on donna  
 le .o,^m^e FLAME>r^q.,  avoit  un  près-|.on  naturel,  et fparoissoit, sus-  
 çepjtible du phisgràncf attachement ’ s|hs aucune inclfnàtion vicieuse  
 doué  d u n e ^ t^ ig ^ ^ è ^ s è z   remarquable l  il parvint  a apprendre  
 lypê  facilité  la  langue  Hollandaise*'‘et même  unpqu  d’anglois.  Ses  
 membres d’ailleummè^spuples.et tçès-agiies, le, rendaient fort propre  
 aux exercices! du  corps. 
 La  durée  totale- de  notre  relâche  au  Gap de  Bonne-Espérance  
 fqtad^vidgf-un  jours;  nqùs.,en  repartime&jpisz^  janvier  1804,-  et  
 reprîmes  la  routé  de,  France.  Le  .3  février,  nous  aperçûmes  i’îfe  
 Saipte-Hélène,  et  parvînmes, biéntpt  après  à  l’équateur, malgré  les  
 calmes qui  nous  atteignirent,  mais,qui heureusement ne  furent pas  
 de  longue  durée.  -Lorsque  nous  quittâmes  lès’.régions des tropiques  
 pour  nous  rapprocher des  mers  plus .froides de  notre  hémisphère;  
 un  gïand  nombre  de  persQrmes de  l’état-major'  et de  l’équipage fut  
 attaque de coliques bilieuse?  très-intenses, et qui,  chez quélquèsums;  
 résistèrent  long-temps  à  tousses  remèdes.  MM.  Boullanger,  de  
 Montbàzin et moi, nous en fûmes,Jqs.pjus fortement affetaés, et ne 
 *  La tribu a Istq-ueile ii appârtenoit, vryoitT't* vière .Orange ousGraode Rivière,. Corsifie la  4ans un canton- situé entre les Rheiiosser ber-  nomment plus ordinairement les  coiens,  
 genî[montagnes  dès  Rhinocéros]  et  la ÎSshu