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 d’éviter  les  pertes  que  nous  avons  faites,  en  choisissant  des vases  
 plus  grands  que  les  nôtres,  et.c’est  ici  peut-être  que  les  tonneaux  
 de  bois  pourraient  être  le  plus  utiles.  Il  faudroit  également avoir-  
 attention  de  donner au bout de  quelques  jours  issue à la saumure,  
 et  de  la  remplacer  par  du  sel  frais  ;  if. faudrait  sur-tout ne  confier  
 au  sel que  des animaux morts  très-récemment, et profiter des hëures  
 les  moins  chaudes  du  jour,  ou même  de  la  nuit,  pour  préparer  
 ces  sortes  de  salaisons.  La  facilité  remarquable  avec  laquelle  de  
 très-grosses pièces de cochon, de boeuf, &c.  résistent, par le secours  
 du  seul muriate de  soude, à la décomposition  putride,  nous assure  
 encore  que  l’emploi de  cette  substance pourrait devenir utile dans  
 plusieurs  cas ;  c’est  par  elle  qu’il  serait  possible  peut-être  de  rapporter  
 de très-grandes peaux  d’animaux, qui  emploieraient  trop de  
 temps  et trop de préservatif arsenical pour être conservées à bord des  
 navires par  les moyens  ordinaires :  on  doit  en  dire  autant  de  plusieurs  
 animaux  qui,  par  leur  grosseur,  exigeraient  trop  d’alcool.  
 En  un  mot,  il  est une  foule, d’objets  qu’on  pourrait procurer  à  la  
 science par des salaisons bien soignées.  Sans doute: c'es'préparatiQns  
 sont difficiles  à faire  au milieu des régions équatorialesvîêependant,  
 avec les diversesprécautions  que nous venons d'indiquer,  C o o k   est  
 parvenu à  obtenir de très-bonnes salaisons à Taïti. L ’amiral D e n t r e -  
 caste aux n’a pas  eu moins de succès à Amboine,..et  .plusieurs des  
 îles du grand Océan équatorial fournissent maintenant d’abondantes  
 provisions de  ce  genre  à la colonie Angloise du. port Jackson. 
 Il  est des  objets  trop maux  ou  trop  délicats  pour  pouvoir,  être  
 impunément  enterrés  dans  le  sel;  ce  fut  pour  ceux-là  qu’à  défaut  
 d’alcool, nous  employâmes  quelquefois l’huile  d’oliVe  ï  ce  moyen,  
 extrêmement  précaire  et  borné  ,  peut  suffire  cependant  pour  
 quelques petits mollusques  et  pour  plusieurs, zoophytes pélagiens. 
 L e  vinaigre  nous  réussit  encore mieux ;  s’il n’eût pas  été  si difficile  
 de s’en procurer de bon,  il auroit même'pu devenir pour  nouç 
 d’une grande utilité.  Pour ajouter à sa force naturelle,  nous  le  saturions  
 d’abord  de muriate  de  soude ;  puis,  nous  le  laissions  digérer  
 pendant plusieurs jours sur une forte quantité de poivre et de piment  
 très-âcre ;  après  quoi nous  décantions  la  liqueur  et  la  conservions  
 dans  des  bouteilles.  Ce  vinaigre  ainsi  préparé,  soutemi  d’ailleurs  
 par  les  divers  procédés  dont  il  sera  bientôt  question,  a  rarement  
 trompé  notre  attente. 
 Mais  de  tous  Ces moyens,  il  faut  l’avouer,  il  n’en  est  aucun  qui  
 puisse  disputer  l’avantage  aux  liqueurs  alcooliques.  Elles  seules-,  
 dans  tous  les  temps,  offriront une garantie^suffisante au  naturaliste ;  
 il  ne  doit  donc  épargner  ni  peine  ni  argent  pour  s’en  procurer,  
 et  ne  jamais  partir  sans  en  avoir  avec  lui  uitîe  provision  abondante.' 
 Nous qui tant de fois eûmes à gémir de la pénurie  extrême où nous  
 nôus  trouvâmes réduits,  nous  devons  le  dire  avec  une sorte  d’orgueil, 
   jamais aucune espèce de sacrifices ne nous coûta pour arfïveV  
 au  but  honorable  qui  nousAtoif prescrit. Argent, ^vêtemens, objets  
 d ’échange,-Touf'fut  employé-  pour  avoir‘ eîêd’alcool ;  sO'ùvent ;ri<3s  
 amis  nous  ouvrirent  leur  bourse ;  quelquefois‘11  nous  fallut  contracter  
 des  emprunts onéreux 3  .  A u  port Jâbj^ôîiî bous payâmes du  
 rum jusqù’à cihq francs  la  pinte; et forsqu’enfin toume^)èée? de ressource  
 âlloif nous manquer; -nous vîmes avec une doüedtémotion la  
 plupart de nos camarades de i’état-majdf rèùonüêr en notre  faveur à  
 la foffile portion  d’arrack qui leur tenoïtdièûsle vin : abandon 'généf  
 reux,  et d’autant plus  digne  d’éïogès, que  les!  naturalistes"  qui‘nous  
 aVoient devancés  dans  la même carrière",  âVoient  eu-quelquefois‘a  
 se plaindre des  officiers militaires de  la marine  1 Des ligueurs  fortes  
 obtenues à un tS? haut prix  ne pouvaient  être  employées-a^ec  trop 
 *  Entre , autres  dettes  de  ce  genre,  ndijS'  
 en^ avions  fait  ànej? ait  port  Jackson "de  à  a  
 franc's,  aoht-. ffr nous  a  Japu  pdye$de  
 métré poche îe  caprËJi.-ëttles intérêts ,4   raison 
 de  13--pour cent  paran, )t3’^:fiè^®e: Ies mains. 
 cfipi, M.  CeijJSJD&E,  agent  
 ^dV cMpgle  a  Paris ,^<plH’ iV>us  nous  sommes  
 hfeet’épdè  tèîfe  ’dette  et  désintérêts, *