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 M.  DE M ont  B A 2 in  partit  aussitôt  pour  en  lever  le  plan,  et  
 nous  mouillâmes  en  attendant  son  retour.  Du  Travail  de  ,cet  
 officier,  ti  rsésulte  que  le  port  dont  il ••s’agit,.-et  que  nous  avons  
 nommé Port Leschenaült, en l’honneur de 1 un de nos fdtts précieux  
 collègues,  à  près  d’une  lieue  et  demie  de  profondeur;  quil  est,  
 vers  sa pointe occidentale, défendu par desbriàans  dangereux*;  que  
 l’ouverture  en est obstruée  dans  toute  sa  largeur  par  un  banc  de  
 sable  qui,  des deux côtés  de  la  terre,  est  à  fleur d’eau,  et ne laisse  
 de  passage  libre  que  vers  son milieu,  où  il  ny  a  pas  moins  dune  
 brasse.  Au-delà  de  ce  haut-fond,  la profondeur  augmente  jusqu’à  
 deux  brasses  et  demie ,  fond  de  vase.  Sur  quelques  points  de  
 l’une  et  l’autre  rive,  le  débarquement  est  facile;  on-y  trouve  
 une  brasse  d’eau  à  pic,  et  tout  près  de  terre  :  dans  d’autres-endroits, 
   au  contraire  ,  il  est  impossible  d'accoster,  à  cause  des  
 bancs  de  vase.  Plus  loin  est  une  île  de  sable  qui',  en  se  rattachant  
 de part et  d’autre aux  terres voisines,  interdisoit tout passage  
 à  l’embarcation.  M.  de  M o n t -Ba z in   mit'pied  .à-terre  avec-  
 une  partie  de  son  équipage ; mais  bientôt  il  së  vie arreté  dans  sa  
 marche par  de  vastes marais  d’eau  salée,  qui  ne  lui  permirent  pas  
 de  s’avancer  assez  loin  pour  découvrir  le  fond  du  port,  « de  fus  
 »  d’autant  plus,  affligé  de  ce  contre - temps  ,  dit-il,  qü au 13 dé là  
 »  des  bancs,  Peau  pâroissoit  très-bleue,  et  le  forid'assez  grand*  
 » Nous vîmes  par-tout beaucoup  de  sarcelles  très - sauvages;,  des  
 »  pélicans et  d’autres  oiseaux  de mer.'  Nous  ne  remarquâmes  pen-  
 »  dant  une  heure  ni  courant  ni  changement  dans  la'Hauteur  des  
 »  eaux.  On voyoit à terre un grand nombre de feux récens,  auprès  
 »  de  l’un desquels  je  recueillis quelques ossemens d’un gros kangu-  
 »  ro o ,  auxquels  restoient  encore  des  chairs non  corrompues.  Le  
 »  terrain  des  environs  du  port  est  argileux  et  bas;  mais  a  quel-  
 »  que  distance  de  là,  les  terres  s’élèvent,  et  le  pays  est tres-boise,  
 »  L’île  sablonneuse  dont  j’ai  parlé  est  couverte d’arbrisseaux  et de  
 »  buissons  touffus. », 
 En  examinant  avec  attention  le -plan  du  port  Leschenauh,  il  
 paroîtrôit  assez  probai^lej,qu’il  continue*  vers  son  fond  en  une  
 petite  rivière analoguîp, à ;Celle  que  nous  avons  désignée  sous  le  
 nom  du  malhë-ureux  ^ à s s e -;  peut-être  même  ne  seroit-il  pas  
 impossible  quelle,  se  réunît  à  dette  derrière  pour  former  toutes  
 les  deux  ensemble  une'chaîne  non  interrompue  de  lagons  et  de  
 marais  salés,  qui,  du  Nord  au  Sud,  s’exendroient  tout  le  long  
 de  làè’côte  orientale  de  la  baie  du  Géographe,.  Quoi  qu’il  en  
 soit  de  cette  supposition,  il  est  bien  évident,  d’après tout cé que  
 je  viens  de  dire  sur le  port LeschenauIt,  qu’il ne sauroit  admettre  
 que  de très-petits  navires ; mais  ils  y  trouveroient  dans  toutes  les  
 Saisonshm! abri  parfaitement  sur.  '" 
 Le^/iaânous  pro|ôngêâmes  la.portion  def'côtes  qui,  de  l’ex^  
 trémité N o rd d e .J a b a ie   du  Géographe, Isfétend  aux  îles  Louis-  
 Napoléon.  Elfe  présente  en  général  le même aspecrque  fe reste de  
 la tedre  de  L ëu y in ,! e’psTà-diré, une  çhaîqë-de dunes  énormes,  en  
 premier plan,  sur  le  rivage  de  la  me r, ,ct :à • quelque  distance  au-  
 delà de  çes.d;unes,  un  rideau deiTrès-haütés|cqiijjfcèi|iûune,couleur  
 et  d’un proloiigcment  assez  uniformes.  A   1  rdhèufé^du matin,  le  
 fond  qui  s’épôïf assez  régulièrement  soutenu-jùsqu’afors  eiitre -8  et  
 diminua,  Bientôt ^jusqu’à  7 ,   pdi^,  il  baissa  davantage  
 .enj^ r e y  Nous  nous,, pressâmes Iqé .laisser  arriver  pour  regagner  le  
 rivage;  mais  malgré  toute  la  célérité»  de,,-PQS,,manoçàyrel>< nous,  
 ne  pûmes  parer  un  grand  b,anc  de  saMçtfur  l’extrémité  duquel  
 nous passâmes par 4 b^#e|:|ftjbmçnt.  Comme  le fond  étbî£  tres-  
 blanc sur ce point,  on distinguoit parfaitement à|sâ surface diverses  
 espeeç4de  coquillages,  de  füci^et  d’ulvass’  ' 
 Ce  dernier  péril  naus^Vibidûnies;rçÿehirtjàir la côte.",, 
 mais  de ;n^àyfefiêâfesautes 1 d^fjmde  nous' ^ê^tfaignirent  encore  à  
 noms éloigner. Comme (eV^suarm^y^àu^fdhtâmes"de pénétrerèntre  
 le continent etjlMgles ;  le'sfficnieSftrçètts  nfdis,Repoussèrent ;  et  de  
 même  que  notre  consçrvo,;  il  nop^Mlut  iâis&ér  arriver à  l’Ouest;