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 ‘ ‘  i.° La feuille brûlante d’une espèce de poivrier fy/iper bétel,L in.^   
 qui  donne  son  nom  à  tout  le mélange  dans  lequel  il  entre.  Quelquefois  
 on  se  sert du fruit jeune de cette plante  ; 
 2.0  Une  assez  forte  quantité  de  feuilles  de tabac ; 
 :  De  la  chaux vive,  environ  un quart  du  poids  total du mélange.^ 
  Cette chaux est  retirée par la calcination  de dive^sesespècéS  
 de madrépores ;  elle  est  beaucoup  plus  caustique  que  la  nôtre,  et  
 c’est M. ^ auquELin lui même,  qui,  sur  les  échantillons  rapportés  
 par M.  Lesueur et par moi,  en a porté  ce jugement.  On  voit  des  
 personnes,  dit  le  père  P a pin,  qui  prennent  de  cette  chaux  gros  
 comme un oeuf  par  jour. 
 La 4 e  substance  qui entre  dans  la  composition  du bétel,  est  la  
 noix  d’aréquier  [ oreca  catechiï,  L in._/ , qui  forme elle  sëüie^pîds de  
 la moitié  du  poids  total  du  bétel. 
 Je  ne dirai  rien  de  la feuille  ou du  fruit du  poivre,, ni du  tabac *  
 ni  d é jà   chaux  vive * Tactivité  de  semblables  substances<êst;assez  
 particulièrement  connue ; et  d’abord  on  avouera qu’il  seroit  difficile  
 d’introduire  un  composé  plusactif dans  l’estomac  :  la  noix  
 d’arec  l’est  cependant  davantage  encore.  En  effet,  prenez  une  de  
 ces  noix  bien  fraîche,  coupez - la  par  le  travers  avec  un  cou-  
 teau,  vous  serez  étonné  de  la  promptitude  avec  laquelle  toute  
 la  lame  deviendra  noire ;  laisse^-la  sans  f  essuyer  vingt- quatre  ou  
 trente - six  heures,  et  cette  lame  sera  presque  détruite  :  preuve  
 facile, autant  qu’indubitable, qu’il  existe  dans  la  noix  d’arec  une  
 très-forte  proportion  d’acide  gallique.  Sa  présence  se  manifeste  
 d’une manière  bien  remarquable  encore,  lorsqu’on  introduit  une  
 portion de  ce même  fruit dans  la bouche  et qu’on  veut la mâcher;  
 on  ne  saurott supporter  iespèce  tfastriction mécanique quelle  fait  
 éprouver  dans  tout  l’intérieur  de  là  bouche  et  de  la gorge;  je ne  
 comtois  fien  qui  soit  capable  de  déterminer  une  sensation  de  cè  
 genre  aussi fortement, et  sur-tout  aussi  instantanément.  Déjà donç 
 la  noix d’arec,  employée  seule, seroit  de  tous  les astringens  le plus  
 énergique * €% nous Veiiop de voir qu’on ne la mâche qu’avec d’au très  
 substances  capables  d’àjoutèr encore à ^vigueur et d’augmenter ses  
 effets.  Combien ne doit-elle pas  agir activement audedans  du canal  
 intestinal,  puisque  l’usage  d’pne£ semblable  préparation  suffit  seul  
 pour Corroder  toutes  les.dents,  pour  fes’dissoudre,  au  ppfnt  qu’il  
 de  voir  une  per s onn e d e   l’un  ou  de J autre sexe,  qui n’en  
 «oit, Jr:*^ ou  30 ans,  absolument  privép  :C,et  qffon  ne’ croie  pas  
 qu’elles  tombent naturellement, ou qu’on soit forcé  de le, s  arracher ;  
 elles; sont usées dans ia farce du  terme, jusqu’aux bords dèf gencive».  
 Ce  qu’il  y a  de  plus  singulier dans  ce   phénomène,'  ç ç s t  qu’il  est  
 rare  de v o n  un naturel  se  plaindre  de maux  de . dents ;  et  même  
 M  nai  jàtoais  entendu  dire ^pendant  notre  ^n g ;^lipur,  que  personne  
 souffrît.’ 
 Une  jêconde  observation  très  -  importante,   sans  doute,  et  
 qui  serEtpe  plus en^pli^ 4  démonmer:l’énérgi4 du.hétel  pris  intérieurement, 
   .-c'est  la  couleur  des  excrémens  de  tous les  individus  
 qui  en  fpnf %>age:  Dans ' 1 es^ premiers ' temps*, dé  mon  séjour  à  
 Timor,  j’éÿis' Jurprisjyjouvçnt  de  couleur  d ’un , rouge  de  
 brique,  presque  sanguin  , que  j’observois dans  les  exor4nten%dlt  
 naturels  ;  je  me  fàydïifp  quoi  l’attsr&uea';  enfin,  ,ài .forcé' de  jré-  
 flexions  et'de  questions  à cet égard,  je - parvins  à  dé^o^yrir quelle  
 devoit  être exclusivement  rapportée  d’action du  bétel.  Voici Jps  
 raisonsde  mon opinion mp,cet .objet*  - 
 -  Quelle  que  sqlt  la  nature  chimique  de  4a  noix  ,d ’aB§e '^  ou  
 plutôt  du  composé  dans, lequel  elle  entre ,  toujoms  estril  que  son  
 premier  effet,  en  se mêlant  ou  se  combinant avec  ia  sabre „  est  
 de  développer  cetifè  même opuieur  d’un  rouge  de  brique  tresj  
 foncé,  qui se reproduit dans, tes «^crémens, d o t  effet, analcgue:?l ce  
 me  semble,  a la coloration du  phosphate,de .ter avec excès décide,  
 par la soude à l’état qâ^tique, parôîtjètre dûhfen incontestablement  
 à  quelque  action  chimique  dû  bétel  sur J e   .fluide  salivaire,  et  il