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 distinctes. 
 Pendant  toute  la  journée  du  29,  nous  naviguâmes  à  vue  d’un  
 nombre prodigieux «files  et  d’îlots,  que  nous jugeâmes  devoir être  
 l’archipel  où  aborda D ampier en  16991  '«Du haut dé notre grand  
 » mât,  dit  ce  navigateur  célèbre,  nous  découvrîmes  une  infinité  
 »  d’îlês  à  l’Est  et  à  l’Ouest;  aussi  loin  que  notre  vue  pouvoir  s’é-  
 -»* tendre.  De  même,  vers  le  Sud,  on  ne  voyoit  que  des--îlesdi,K*  
 » .Les  grandes  étoient^àssëZ  hautes, mais  elles  parôissoient  arides  
 »  et  jaunâtres.  »  (D a m p ie r ,  Voy.  aux  Terres  Austr.  tom.  IV ,  
 pag.  iop  et U2 .)  Ces  îles nombreuses  sembloiènt former une triple  
 chaîne  en  avant  de  la  terre  continentale,  que  nous  crûmes  distinguer  
 Æur  quelques-points;  à  une  grande  distance  vfers ; le  Sud.  
 Les  plus considérables  d’entre  elles me : nous parurentpäs-avomau'-  
 delàde  4   à  5  milles’’d’étendue ; - plusieurs,"sont  défendues  par  des  
 bancs de  sable  et  de corail, que  le Cdsuarina reconnut  de  tïès-près',  
 'en  rangeant  à moins  de  yo  toisés  l’une  des  principales ;  probablement  
 celle  où  débarqua  D ampier,  et  qu’il  désigna  àôus 'le  nom  
 délie du  Romarin. L e   triste  tableau  quil  fait de  cette  île  e fd é   celles  
 qui  l’avoisinent,  les  précautions  excessives  qu’il  lui  fallut prendre  
 pour en  approcher,  les  dangers  qu’il  y  courut  durant  un mouillage  
 de vingt-quatre  heures,  l’empressement de  tous sef-officiers  à s’éloigner  
 de  ces  parages,  la  crainte  qu’il  eut  lui-même »-de  s’engager  
 parmi  ces  îles, malgré  l’espoir  qu’il  ayoit  d’y   trouver  quelque  sorte  
 de  bon  minéral  ffu  de  l ’ambre  gris  ( Op.  cit. ,pag.  112 ]• ;  toutes . Ces  
 circonstances  parurent  à notre  commandant autant  de motifs pour  
 ne pas  s’y arrêter :  en conséquence,  il  poursuivit  sa route  vers  l’Est.  
 A   sept  heures  du  soir,  nous  avions  dépassé  les  dernières  îles  dé  
 Ce  groupe:  nous  le  nommâmes Archipel de Dampier y tu   l ’honneur  
 du  fameux  navigateur  à qüi  l’on  devoit  les  seules  notions  exactes  
 que  nous  eussions  encore  sur  les  îles  qui  le  composent. 
 Le  30, pendant toute  la matinée,  nous  naviguâmes  par jim fond 
 assez  égal  ded^s à  1-^  Éya&èfV  dépassant  successivement  plusieurs  
 îles sauvages,  que  nous désignâmes sous différensnoms,  et derrière  
 lesquelles pous  crûmes,  à diverses Reprises, apercevoir  le continent:  
 une espèçe cfe  coupure que nous'ÿ déqouvrîmes, nous parut indiquer  
 l’ouverture  d’un  port;  nous  l’avopsdésignée  sur  nos  eiùtës-sous  le  
 nom dé Entrée Bouguer,  A  midi,  nous nous-estimions  par  la  latitude  
 d é 2<q$'| 8y Jfe" Sud,. et1 par ■ 1  22" de loftfitude  à l’Est de Paris: 
 à :trois heures,  nous  avons attèint  la hauteur des  îles  Forestier  (t.  I ,  
 pag.  iajéf,} Celte  -partie.de  la  Nouvelle-Hollande  présente  un  cà-  
 ract.ère'de  désordre  et  de, déchiremens  qui  sembleroit  attester  de  
 grandes  catastrophés-^ physiques ;  la  présence  d’une  île  volcanique  
 sur  ce  pointé tom.  I,  p a g in é ') paroît  en  être  à-la-fpis  la  preuve  
 etTeJFe-t. 
 Bientôt  nqi|s  nous  trouvâmes  aux’ééore.fi deswbasses  du  Gécü  
 graphe',(,tbm.  I , pàg.  132’) ;  pendant  tout  le  reste  du  jour,  nous  
 prolongeâmes  êet,té‘barrière  dangereuse  sans  pouvoir en atteindre  
 ^extrémité  qu’à ■ la  nuit.  Alors  l’obscurité  nous  contraignit- à  jeter  
 l’ancre  dans  un  chenal que forment  entre  eux,1 d’une  part,  les récifs  
 ■ dont  je  vien&;de  parier  ;  de  l’autre, une  batture  que  nous  avions  
 découverte lors1 de notre première  campagne,  *quFrestôit à moins  
 de deux lieues de'nous3èrYieNfO.4 position difficile,*et qui auroit  
 "pu  nous  être  funeste,  si  'nous y  'èùsbîe'na  éprouvé  quelques-unes  
 de;.ces  brises  nocturnes  carabinées  dont  parle  D am p i ^mqEi&È'Éù.  
 pag.  l  et  dont  nous  avions  eu  noushmemes  à  rious:îplaindre  
 ( tom .f *pag.  133)':'Heureusement  la  nuit  ffit'-èrèsr-belle ;  plusjmrs  
 de  nos  matelots  l’employèrent  à  pêcher  à  la  ligne, c e   qui Vous  
 procura une magnifique  espèce d’Amphinome. Ce beau ver marin,  
 qui brille des plus riches  reflets de  fo r ,  de la pourpre  èi de la rose,  
 na  quelquefQÎs  pâ'fmoifè  de. 7   .poufes^Ep' eentimètms|éde  long?  
 avalant  à  chaque  instant  kfehamèçÔhs' de  nos pêcheurs,  il  Ipsde-"  
 .soioit en  quelque sorte par sa vorafcn^::, 
 D u  30’mars àü  à?avril;,  nous-ne pûmes point Voir la terre  d’assez 
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