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 qu’ils  nous  prêtèrent,  nous  eussions  infailliblement  été  victimes  
 de  l’imprévoyance  de  notre  chef ou  de  son  indifférence.. 
 Ces  pêcheurs  avoient  établi  leur  habitation  am.sammet  d’une  
 çolline,  sur  la pointe Nord  dé  la  baie  des  Éléphans,  à;ysix miljçs  
 environ  de  notre  bivouac  :  elle  consistoit  en  quatre  loges  ,ou  
 cabanes ,  construites  avec  des  pièces  de  bois  fichées  en  terre,  et  
 réunies  en  angle  vers  le  haut;  quelques  écorces  grossières  fer-  
 moient  les  intervalles  que  les  pièces  de  boisiaissoient  entre  elles.  
 Le  chef de  ces  pêcheurs.,  le  bon  C owper,  oeçupoit  un  de  ces  
 tristes  réduits,  avec  une  femme  des  îles:  Sandwich,  qu’il  avoir  
 amenée de Mowée,  et  qui  lui  tenoit lieu d’épouse'et  de principale  
 ménagère  :  dans  cette .même  cabane  se  trouvoieçt  réunies  les. provisions  
 communes  Jes  plusj  précieuses  ,  particulièrement,  celle  
 des  liqueurs  fortqs.  Dans jles  autres  cases  logeoit  le  reste,  des  
 pêcheurs.  Un  large  bipsier,  entretenu  jo ü re rt;, nuit  avec  ,de  gros  
 troncs  d’arbres,  servoit  en  même  temps  à ;chauffer  les  hommes  
 et  à  cuire  leurs  alimens.  Un  vaste  hangar  voisin  contenoit  une  
 énorme  quantité  de  grosses  barriques  remplies  d’huile/ ainsi  que  
 plusieurs  milliers  de  peaux  de  Phoques  desséchées .e t^rgtés  à  
 partir  pour  la  Chine.  On  vpyoit  à  côté  une  espèce  de  crochet  
 de  boucherie,  auquel  éîoient  suspendus  cinq  ou  six  Ca-soars,  
 autant de Kanguroos, avec deux gros Combats. Une grande  chaudière  
 remplie  de  viandes  de  la meme espèce  venoit  d’être  retirée  
 du  feu ,  et  répandoit  une  odeur  agréable. 
 A   peine  nous parûmes  au milieu  des  pêcheurs,- que  ces  bonnes  
 gens nous accablèrent de témoignages,d’intérêt et de bienveillance:  
 leur chef nous  introduisit  dans  son manoir enfumé;  et  la,  sur  une  
 espèce  de  treteau,  il nous  fit  servir  un  dîner  que  nous  jugeâmes  
 excellent.  Ces  masses  de  viandes  diverses,  essentiellement  délicates, 
  bien  cuites dans leur jus, oflroient une nourriture savoureuse,  
 quoique  d’ailleurs  il  fallût  les  manger  sans  pain,  sans-biscuit  et 
 sans aucune  autre  substance analogue. Un tel genre de vie,  quelque  
 singulier  qu’i l I p A   paroître  d’abord,  n’en  èst pas moins  salubre  
 sans  doute;'car' toiukâ£$  pêcheurs  jouissoient  de  la  santé  la  plus  
 vigoikéHtsr ,5malgré"%s  fatigués  auxquelles  ils  étoient  contraints  
 de*së  lîvfer, maigre Jlâ  température humide  et froide  de  i’îie qu’ils  
 habifoîent,  et  l’air  infect  qtfils^fespiroient  dans  leurs  cabanes.  
 Pour ie pèoemer Yémdrriïe quantité de viande qu’fecôrisooemént,  
 lestpê'cbeurs  émpléféèt  un  moyen'Mssi  simple  que  peu  dispendieux. 
   SuMlInfes  d/ser-tes  dont*'nous  parlons,  les  produits  de  la  
 multîpliékiè'h'd'es  d iv^ sM é% tc êS i’animiux qif’y plaça" fa  raturé;  
 , ont pu,  pendantæfessleçlclft^èfeumuler’sans trouble ;  aussi  chacune  
 de ^ ^ é èp é c eV   y  compte - 1 - elle^ê^âomyeuses  tribW:  les  plus  
 importantes  sont,  à i ’îlé King,'fes Kanguroos etf les‘Câsoars,  également  
 âfîï^! à  la  coUfoe,'  Wbmbâts,  quf 'kie  savent  ni  fuir  
 ni  se.'défèndre.  Toi$ifes^moyéhs  tiefi?(|hâlÉé%ont  suffisâns pour  se  
 procurer  ces  derniers1 Equant  aux  Casoks"et  aux  Kanguroos,  ils,  
 pêéhétfrs,  afin ' dê^Étl atteindre p o # 4-dr^S& des . chiens  qui  vont  
 seûls  battre  les  bois4, è t   qui manquent  rarement d ’étrangler chaque  
 jour  plusieurs'de^êës  animaux feTeXpécIitiôn -tëiWmle;: les  - chiens  
 abandonnent  leur  pTbieVàcctmrent  vers’ feras  maîtres,  I f ;   par  
 des  signes  non réqmivoques,  annônèkitles  siTclcès ’qu’fte'Oiit  obtenus. 
   Quelques  hommes  se‘  détachent  alors,'hiiVëfit 'ces  intelligens'  
 pourvoyeurs.;  qui -,  sans  se  tromper,  Ifes' Cbïïdüisènt  aux  fiêutf  où  
 grsent^ëùïs  victimes.  C e   n’est  pas  seulement pour" les -avoir  appris  
 des pécheurs  que  je  rapporté des  détails;  ntfüs pûmes nous-mêmes,*  
 ainsi  qu’on  le  verra  par  la  suite,  en  apprécier  toét’e!l’exkctkude,  
 pendant  le  séjour  que  no'ûs  fîmes .sür  l-’île  DercSèk'Avec  un  ÿèful  
 de  ces  chiens  chasseurs,  nôusprîniësnn quéiqmés'jôu'rs un  si  grand  
 nombre dé 'grès -Kangurobs^,  qiéfl •rioufe “ parut  probable  qu’un  petit  
 nombre  de'fëjls  ch'iehs,  abàridcmné'’SUr fîléi^ïVürbit  suffi  pour  détruite  
 la.  race -de  t ’ë's* animaüX " iUnbcens.  4 
 Cette  facilité  qu’ont  les  pêçheurs  Anglôis’de^së^focürer  p f 
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