
 
        
         
		Mais,  supposons  la dessiccation  du mastic  complète,  ce qu’il «est*,  
 toujours  possible  d’obtenir  pendant Tes  relâches,  le  naturaliste  
 voyageur  n’e ffsera  guère  plus  avancé  ;  car,  dans  eè  dernier  cas  
 le  verre , des  plateaux  étant  trop  foible a  pour  résister à la force  de  
 l’évaporation  que les  grandes  chaleurs  déterminent dans  l’intérieur  
 des  vases  ,  ces  plateaux  manqueront  rarement  de  se  lendre g  et  
 d’entraîner,  par  suite  de  leur  .rupture,  la  perte  des  objets  ipffis  
 dévoient garantir. Si cet effet a souvent lieu, même  dans lès galeries  
 du Muséum  d’histoire  naturelle,  combien  ne  doit il  pas  être  plus  
 fréquent  à bord dé® navires,  où l’agitation  concourt a^C la chaleur  
 excessive  des  climats  équatoriaux  à développer  cètté  évaporation,  
 et a la  rendre plus  considérable  que  dans nos  régions  tempérées. 
 Nous  ayons  remarqué .d’ailleurs  qu’à bord .des navires  le mastic  
 des  vitriers  étôit  susceptible  d’une  altération  particulière  ;  con tinuellement  
 battu  par  un  alcool  dont  la  température  (entre  les  
 tropiques}  est  rarement au-dessous de  2y,;.de. R é a u m u r  , on  le voit  
 insensiblement  jaunir,  rancir, devenir assez friable pour ne pouvoir  
 plus  que  très-imparfaitement  remplir  les  fonctions  auxquelles^  il  
 étoit  destiné. 
 A   l’égarjd du parchemin, qui nous  avoit été indiqué  comme  dernier  
 moyen pour  assujettir  les  disques,  il ne nous  fut  pas  plus  utile  
 que  les autres.  L ’humidité  excessive,  jointe à la chaleur.qui régnoit  
 dans  la  cale du vaisseau,  où nos caisses  se  trouvoient déposées,  ne  
 tardoit  pas  à  faire moisir  le  parchemin  et  à le  réduire  à une  sorte  
 de py.trila.ge. 
 Tous les procédés  de  conservation  qui nous  avojent  été-recoin-*  
 mandés  en Europe se  trouvant  ainsi.en défaut,  il  nous  fallut  créer  
 un nouveau système de fermeture,  et  nos  efforts  réussirent  au-delà  
 même de nos espérances.  Il ne s’agissôit pas  seufèment dé  parvenir 
 *  Au lieu  de donner  aux. disques en  verre  
 nous  avions â bord,.qqi  empêcherpit  de leuj  
 ijtfe  l’on  destine  à  çoii’vrir  les  bocaux,  une  
 en donner  deux et même trois lignes !  Lf p . 
 ligne  d’épaisseur,  ainsi  ouetçient  ceux  que 
 à empêcher le  coulage ou même l’évaporation,  il falloit trouver des  
 moyens de fermeture  tels,  que, dans quelque position que les  caisses  
 fussent  placées,  nos-vasespfie  “pussent  pas  perdre  leur  liqueur.  
 .Les matelots, trop souvent,  lorsqu’ils changent l’arrimage de la cale,  
 et sans s’inquiéter dès résultats de leur négligence, peuvent renverser  
 les  caisses de zôologie^sens dessus dessous,  et occasionner par-là dés  
 pertes  considérables. D ’un  autre  côté,  vouloir  exiger plus  de  soin  
 de  la part de ces  hommes,  paroît'être  une  chose  à-peu-près impos-  
 sible.TNoüs  trçuvâmes un  remède direct à ce mal. 
 D ’abord nous substituâmes des bouchons de liège aux plateaux de  
 verre;  cette modification, aussisïmple qu’avantageuse», n’éto h cependant  
 rien  en  comparaison  du lut dont nous  ayionfbesom :  il falloir  
 que  la  composition  en?fût  simple,  peu  dispendieuse,  que  nous  eh  
 eussions tous les matériaux sous la main ; -qu’il fût d’un emploi facile,  
 que  la dessiccation en .fût instantanée ; qu’il pût résister à l’action de  
 1 alcool;  qu’il  eût  as^ez  de  force pour pouvoir supporter, non-seulement  
 le  poids  du  liquide  et  des  animaux  contenus  clans  chaque  
 flacon, mais  encordfe^ter  à  leur  double  cho.ç au milieu  des  pltts  
 forts roulis  et c®'plus violentes  tempjetés;**Untéf lut^Ùevoît  encore  
 adhérer  fortement  à  la  surface  polie du  verre,  s’insinuer  dans  tous  
 les pores du liège, faire  corps avec  lui ;  il deyoitêtre sur-tout, même  
 dans  ses  ^bûches, les  moins (épaisses,,- exce^ly^ement  peu  friable  et  
 cassant.  Téhetoit.le mastic  dont  nous'avions  besoin’,  tel  est  celui  
 que nous  imaginâmes,  et  dont  nous  allons  indiquer lesélémens : 
 Rpsine  ordinaire  (brai  sec  des marins ) , 
 Ocre  rouge,  . 
 ..Cire  jaune, 
 Huile  de*térébenthine; 
 et, suivant que  vous voudrez rendre!Votre  lut plus-oumoins cassant,  
 plus ou moins gras,  ajoùtpz-y; aussi plus ou moins derésipe^et'd’oxide  
 de fer, Ou  d’huile de  térébenthine  et de cire.  Faites  fondre d’abord