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 les montres marines  à\x. Naturaliste  eurent  tellement  à^sbuffrir  de  
 ces  alternations  extraordinaires-d’une  ehaleurbrûlante et  d’un  
 froid  excessif,  que  le  capitaine H A M e ï. ïh  fut  obligé  de  les  faire  
 revenir  promptement à'bord ;  et  de  lever l'observatoire  qu’il avoit  
 établi  sur  cette même:presquîle  (tôm.  I ,pag.  200)  où  se  trouvent  
 les  terriers  et  les  cabanes  qui  nousi occupent.  L’influence  funeste  
 de  ees  variations  atmosphériques  ne  se  ét= pas  sentir  avec  moins  
 d’énergie1  à  ceux  des Ouvriers  du  Naturaliste  qui r pour  les  réparations  
 de  la  chaloupe  de-ce  navire,  étoient  obligés  de' séjourner  a  
 terre. Malgré  les  tentês et ies^cOuvertures de laine qui protégeoicnt  
 ees  hommes,  la  plupart  d entre, eus?  furent  attaqués  de  diarrhée!  
 abondantes  qu’il  ne  fut  possible  de guérir  qu’en  rappelant  les malades  
 à bord ;  diarrhées  que  le respectable médecin du Naturaliste,  
 M.  B e l l e f i n ,  crut  devoir,  -et  sans  doute  avec-raison,  exclusivement  
 attribuer au& vicissitudes' prodigieuses de l’atmosphere  dans  
 ces  parages.  (Applhuiivns  utiles  de  la météerohgte' à  l  hygunt  navale.  
 Bullet.  médi  -/{yril j8'&€, p a g^ o .^ L   I 
 ToUS/ces  faits,  et  plusieurs  autres  encore  qu’il me  serait  facile  
 de  rapporter  ici ;  «’accordent  parfaitement  'avée-i le  vésudtatr&fes  
 observations  météorologiques  que  fai  faites-  sur  ces  bords,  et  à   
 l’égard  desquelles  il  devient  nécessaire  d’entrer  dans, quelques  
 détails. 
 Trois  époques  distinctes  peuvent  être  assignées  aux  modifications  
 journalières  de  l'atmosphère  •:  la  première  s’étend  de  midi  
 au  soir ;  la seconde  comprend  la  nuit  toute  entière;  à  la troisième  
 sc  rapporte  le  temps  qui  s^écoulè  entre  le  lever  du  soleil  et  l’élévation  
 de  cet  astre  au méridien. 
 ï . Te  é p o q u e .  Dans  un  pays  si  voisin  des  tropiques,  sous  un  
 ciel  toujours si pur  (mm. 1, pag.  iy y  J , le   soleil; an plus haut point  
 de  sa  carrière,  brille  d’un  éclat  extrêmement  vif;  la  chaleur  dont  
 il  pénètre  tous ies  corps,  serait  naturellement  excessive,  et  tout 
 concourt encore  à en-uccroître  l’intensité; les  calmes  qui  plus particulièrement, 
  ont  lieu  à cette  hçure  du  jbur,  l’aridité  du  sol,  i’ab-  
 Setrée^desÿbois  et  des  forêts  .par-dessus  tout01a  blancheur 
 des sables?qu,i-réfléchissent,les  rayônsde  cet  astre<,  et  les  rendent-,  
 pour'ainsi  dire,  insoutenables.  Alors  le  thermomètre,  observé dans  
 l’ombre',  et  à Ane  époque "correspondante  aux mois de novembre  
 et  de  décembre  de  nos  climats,  slé|èV,e  au  -  delà de  *24^  et-quelquefois  
 meme  dé  25% L ’hygromètre  n’indique pas  encore une  très-  
 forte proportion  d’humidiité-jises .variations méridiennes,  à l’ombre  
 et derrière les  dunes,  étoient ordinairement  comprises  entre  80  et  
 8'8^mais bientôt,  soumise>à  faction puissante  dune haute  température  
 ,  la  surface  des  mers  s’échauffe  ;  elle  paroît  quelquefois  
 comme.toute,  fumante  :  une  énorme  quantité  ,<fo, v^peurS-s’élève  
 dans  l’atmosphère  ;  elle  y  forme  une  sorte  de  voile  léger  qui  se  
 dissipe  insensiblement,-  à  mesure  que  l’évaporation  diminue  avec  
 la  chaleur,  et  que  l’eau  vaporisée  parvient  àjlsê^mêle-r  d’une  
 manière  plus,intime,  et,  pour  ainsi  dire;  à  sefdissoudre  dans  l’air. 
 Ii.e  é p o q u e .  A.  peine  lev-sofeil  %’ést  ^baissé1  sous  l’horizon ;  
 que  la  diminution  de  la  .chaleur  et, l’accroissement  de:  l ’humidité  
 deviennent  de'  plus  en  plus  - rapides7;-,  afors,  en  .  effet,  -tant  de  
 vapeurs  élevées’ durant  lé  jour,  ne  pouvant  plus  rester  suspendues  
 dans  une  atmosphère  trop  refroidie,  elles  se  condensent  et  
 se~ précipitent  vers  la-terre  avec une  telle  abondance,  que,  sur  les.  
 4- à  5  heures: du matin,  on  diroit »plutôt  d’une  pluie  très-fine que  
 d’une .rosée.  L ’hygromètre  depuis;dong-temps  est  arrivé  au terme  
 extrême,de  l’humidité;  le  thermomètre «se  soutient, à  peine  de  
 1 ft  à  1 29 ,'iet  quelquefois  même  je  l’ai  vu  au-dessous  de  89.  C ’est  
 à cette  dernière partie  de  la  nùit qu’appartient  sur-tout  la  froidure  
 pénible  dont  j’ai  tant  de  fois parlé ;  elle est d’autant plus  insupportable  
 e t  plus  pernicieuse.,  quelle  -succède  plus  brusquement  à  la  
 chaleur  suffocante  du jour. 
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