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 fixa  de  préférence,  toutes  les  fois  qu’il  put  découvrir au*x environs  
 des  moyens  certains  d’existence.  ~ 
 Dans  le  cas  contraire,  il  dut,  en  s’éloignant  à  regret  dé  cès  
 cavernes  hospitalières,  emporter  le  sentiment  de  leurs  avantages.  
 C e  regret  devint plus  vif encore,  lorsqu’au  rëtpur  de  l’hiver,  se  
 Vit  assailli  dans  sa  cabane  par  des  vents  plus  impétueux  et  plus  
 humides,  par  de&averses  plus  répétées  et  plus  pesantes ,  par  des  
 intempéries  de Iair  plus brusques encore  et«plus meurtrières-'  • 
 Ainsi  livré  aux  injures*^des  élémens,  le  malheureux  indigène  
 de  la  terre  tfEndracht  fut  contraint  de  déposer  un  instant-son  
 apathie naturelle :  il  arma  son  bras  d’im morceau de  bois  pointu-;  
 le  rivage  voisin  se  compose  par-tout  d une  substance ;'caicareo-  
 gréeuse  peu  dure  ,  il  osa  l’attaquer;  et  bientôt  il  vit. ses-,efforts  
 payés  des  plus  grands  avantages. 
 Dans ces espèces d’asyles  souterrains,- il  trouve  en  effet,  durant  
 le  jour,  une  intensité-d’ombre,  une  fraîcheur  salutaire  que  sa  
 cabane  ne  sauroit lui offrir;  pendant  la  nuit,  au  contraire,  il  f^est  
 moins  accessible  aux  impressions  du  froid e t  de-  l’humidité;  les  
 légions d’insectes habitués à le poursuivre sur la plage, ne sauroient  
 l’atteindre  ici ;  et  du  fond  de  sa  petite  caverne,  il -peut  braver  
 impunément  la  fureur  des  ouragans*  et  des  averses,  qui  caractérisent  
 sur-tout les régions équatoriales et celles qui lés avoisinent; 
 Tels sont les résultats  de mes  longues méditations  sur  cet-intéressant  
 objet.  J’ai  dû  les  présenter  ici  avec  les principaux- détails  
 qui  s’y' rattachent, ’afin de prouver de  plus  en  plus  combien  il  est  
 indispensable,  lorsqu’on  veut  approfondir  l’étude  de  l’homme  
 sauvage,  de  s’aider  des  observations  sur  la  nature  physique  du  
 sol.  Modifié sans  cesse par l’influènce  des  lois,  des gouvernemens,  
 de  l’éducation,  des  préjugés  politiques  et  religieux,  sans  doute  
 l'homme  social est  plus  indépendant  du  climat  et  des  saisons;  sans  
 doute  leur  action  est  sur  lui moins  générale  et moins  exclusive:  
 l ’homme  sauvage,  au  contraire,  dans  chacune  des  circonstances 
 particulières.de  son  existence,  se  trouve  heurté  par  elle;  partout  
 elle, do,it  le  plier  à  son  gré>  et  le- modifier  dans  sa  constitution  
 physique,  dans  ses.'moeurs,,  dans  ses  habitudes',  dans  ses  
 arts  grossiers-;et  naissans  ;.eile  doit  principalement;'exercer  un  
 empire  absolu  sur  lui  dans  tout  ce-qui'concerne  les  besoins  
 physiques,  et  les  moyens  de  s’y.;.soustraire  ou  d’y  pourvoir. 
 .Déjà  depuis  plus  d’une  -heure  il  étoif nuit^lol^ue  je  fus  de  
 retour  au, mouillage  de  notre  chaloupe ;  la  course  que. je  venois  
 fie  ferre  mavoir. ôté  tout  .espoir,  non-seulement  pour  le  lendemain, 
  mais  encore  pour  le  reste de  la  relâche.  Je me  déterminai à  
 ne  plus* différer  mon  excursion  vers  la  côte  orientale  de  la  pres-  
 qujle.  Le  Commandant  -avoit  défendu  à  M.  de  M ont-Bazin  
 de  me  donner  aucune  espèçé/d’^seorte, ; mais  notre  jardinier,  le  
 bon  et  laborieux  M.  G üimshenault,  qui  ne  trouvoit  pas  plus  
 depiantes-que moi de  coquillages sur cettepartie de la côte,s’offrit  
 avec empressement à'm accompagner,  et M.  Pdtit  se  décida lui-  
 même  à  venir avec  nous.". 
 À  peine,nous  avions  fait  un  demi-mille,.qu.enous  parvînmes  à  
 .des.espèces d’étangs  d’eau salée,  sur  les  bords- desquels  on  voyoit  
 par-tout  une  grande  abondance  de  sel..marin  cristallisé;  Un  
 matelot, de  la  chaloupe  qui  venoit  également'd’arriver à  xe  lieu,  
 repartit  aussitôt  pour  prévenir  l’Officier-,  qui  ne  tarda  pas. à' s’y  
 rendre.  $ 
 .  Les étangs  dont  ri s’agit  sont  très-peu  profonds ;  le  terrain  qui  
 les  environne  ne  nourrit  d autres  végétaux  qu’une  • espèce  de  
 Sàtipprnia,  qui. p&r©i$po|t  languissante  et  raboùgriéi  La  chaleur'  
 de  1 été  au  milieu  duquel  nous  nous-trouvions  alors,  avoit  frit  
 évaporer  toute .l’eau  de rees  étangs,  et  -cristalliser  leur  sel  en  
 ung  couche  de  I épaisseur,  d’un  centimètre  environ  lignes]:*,  
 quicouvrôit  la  surface  du?|f§i;  ^intérieur  meme  du  terrain  en  
 etoit  imprégné, a la profondeur de  quelques décimètres. Au  milieu  
 de  cette  plaine  saline,  je  découvris-Je  premier  une  espèce  de 
 pi. 1 bis, a.» ifi