diviser les formations du Gypse, et que les faits que
nous allons rapporter, n’appartiennent pas indifféremment
à toutes les formations, mais peuvent être
divisés et répartis à chacune d’elles en particulier.
On trouve le Gypse à des hauteurs très-différentes :
tantôt on le voit à la surface du terrein, appliqué, comme
une masse isolée, sur le penchant des montagnes primitives
, et à une assez: grande élévation ; c’est ainsi
qu’on l’observe près du Mont-Blanc , dans la vallée de
Chamouny : tantôt il forme des collines , ou remplit
presque entièrement des vallées ; tantôt enfin il est situé
à plus de cent mètres de profondeur. Tel est celui d’A ix ,
de Bex, &c.
Les bancs de Gypse de seconde ou de troisième formation
, épais ou minces , horizontaux ou inclines,
alternent presque toujours avec des bancs plus ou moins
épais de marne argileuse feuilletée, ou de marne calcaire
compacte. C’est dans cette marne que se rencontrent
les coquilles, poissons et végétaux fossiles, et, comme
on l’a dit plus haut, les diverses variétés de Chaux
sulfatée Sélénite. On assure qu’on trouve aussi le Gypse
au milieu de la chaux carbonalée compacte, et sans
aucun mélange de marne. ( F lurl dans Kmw. géol. )
Le Gypse accompagne presque toujours la soude
ïnuritit86 ; il se trouve aussi, mais plus rarement, dans
les couches de houille ou dans les filons métalliques. J’ai
vu de la chaux sulfatée en grandes lames limpides, mais
nacrée, qui venoit du filon de Pesai, departement du
Mont-Blanc, et qui est pénétrée de plomb sulfuré. Ce
filon traverse un terrein primitif. Les terreins gypseux
ne contiennent pas ordinairement de métaux. On dit
cependant qu’on trouve dans le pays de Salzbourg du
minerai de cuivre dans du Gypse 1. M. Kirwan y cite,
d’après L in z , du plomb sulfuré. 1
1 M. B r o c h a n t e n r a p p o r t a n t c e f a i t , d o u te q u e le cu iv r e s o it
r é e l lem e n t d an s u n e m o n ta g n e g y p s e u s e .
On trouve quelquefois dans les bancs de chaux sulfatée
de la troisième formation , des débris d’animaux,
notamment des ossemens de mammifères, et même des
squelettes d oiseaux. Les carrières des environs de Paris,
sont tiches de cette sorte de fossile. On observe aussi
dans les bancs de ce sel pierreux quelques végétaux
géol.). Ferber a vu des impressions de feuilles
dans un Gypse gris lamellaire et pénétré de soufre, des
environs de Bologne. On y trouve plus rarement des
coquilles, tandis qu’elles sont communes, comme on
vient de le dire, dans les couches de marne qui séparent
les bancs de Gypse. On a des exemples de cette disposition
dans les carrières des environs de Paris et dans
celles d Oxford. Dans ce dernier lieu , les coquilles sont
de grandes huîtres incrustées de Sélénite. Il paroît que
ces divers fossiles appartiennent particulièrement au
Gypse de troisième formation.
Enfin on rencontre encore au milieu des masses de
Gypse des silex cornés , aplatis, qui se lient avec lui
par des nuances insensibles ( à Montmartre ); des frag-
mens de chaux carbonalée compacte ( à Vizille, près
Grenoble); des cristaux isolés de quartz dodécaèdre
ou prisme ; des grenats ; de la magnésie horatée ; de
1 arragonite ; du soufre pur et cristallisé (Bex; Gehru-
laz, commune des Allais, près Moulier). Les silex seuls
paraissent appartenir au Gypse de troisième formation.
Les autres minéraux se trouvent dans celui de seconde
formation.
Les collines ou buttes de chaux sulfatée sont quelquefois
creusées ou par des entonnoirs profonds, comme
on le voit au Mont-Cenis, ou par de vastes cavernes.
M. Pallas a décrit celles qu’on trouve dans les collines de
Gypse d’Inderski. H dit y avoir éprouvé un froid remarquable
, qu’il regarde comme particulier aux cavernes
gypseuses.
, ° n Peut ajouter une quatrième formation de Gypse
a celles qui viennent d’être décrites; mais elle ^ bien