dire, comme corps plus fixes que les acides avec lesquels
ils sont unis. Il faudra néanmoins qu’il y ait une certaine
analogie dans leurs propriétés chimiques 1 (99).
101. 20. Les ordres seront composés des genres qui se
ressemblent par une sorte d’analogie dans la nature de
leur base; ainsi tous les genres à base terreuse , formeront
un ordre , tous ceux à base de mêlai ductile , en
formeront un autre,&c. Il faudra, comme pou r les genres,
qu il y ait de 1 analogie dans la manière dont leurs bases
seront combinées avec l’autre principe. Ainsi les bases
oxigénees formant des corps acides, composeront un
ordre distinct de celui des bases oxigénees, formant des
corps non acides 2.
102. 3°. Enfin, les classes seront composées des ordres
dont les principes ont ensemble une espèce de ressemblance
chimique ; elle sera plus éloignée que l’analogie
qui influe sur la formation des ordres.
Ainsi, les nnneraux a base non métallique combinés
avec l’oxigène formeront une classe, ceux à base non
métallique combinés avec un acide, en formeront une
autre , &c. 3.
1 o3. La réunion des espèces en genres étant fondée
sur la composition chimique, ne peut s’appliquer avec
exactitude qu’aux minéraux dont la nature est bien
connue ; c’est pour celte raison qu’on ne peut établir
encore de véritables genres, ni parmi les pierres, ni
parmi les combustibles composés.
104. Cependant afin de ne pas laisser la longue série
des pierres sans divisions , on proposera quelques réunions,
qu’on nommera ordres et genres provisoires.
Elles seront fondées selon les circonstances, tantôt sur
la composition, tantôt sur des ressemblances extérieures.
On distinguera soigneusement par ce moyen ce qui est
1 Voyez te Tableau des minéraux.
4 Voyez pour les exemples le Tableau méthodique.
5 Voyez dans le Tableau méthodique les caractères des classes.
précis, de ce qui est vague et arbitraire, et l’on ne craindra
pas de nuire à la science, en devançant les faits par des
hypothèses.
Tels sont les principes qui nous ont dirigés dans 1 etablissement
des divisions ou abstractions supérieures à
celle de l’espèce ; on en verra l’application dans le tableau
méthodique. On trouvera dans le corps de 1 ouvrage les
principaux motifs des divisions, et des spécifications
arbitraires qu’on a été forcé de faire.
io 5. Les minéraux qui appartiennent à une même
espèce, doivent, comme nous l’avons dit (76,81), se ressembler
parleur composition essentielle ; maisils peuvent
différer un peu les uns des autres par des propriétés
moins importantes ; ces propriétés établiront, dans 1 espèce,
ce que l’on nomme sous-espèces, variétés, sous-
variétês, aecidens, Ote.
L ’établissement de ces sous - divisions de 1 espèce
n’étant pas très-important pour les progrès de la science,
nous nous contenterons d’exposer ici les propriétés
secondaires sur lesquelles nous les fondons , et de les
présenter dans l’ordre de la prééminence que nous
croyons pouvoir leur assigner les unes sur les autres dans
la plupart des cas.
xo6. i°. L ’espèce peut varier par la présence d’un
corps qui y est réellement combiné , mais qui ne s’y
trouve que comme principe accessoire. Tel est le fer dans
là plupart des minéraux transparens mais colorés, le
chrome dans le béril émeraude et le spinelle rubis, l’argent
dans le plomb sulfuré, &c. Nous avons fait con-
noître ( 83) en quoi cette sorte de combinaison différait
de celle des principes essentiels à l’espèce. Nous devons
rappeler ici que ce principe accessoire ne peut changer
l’espèce ; car tant que les proportions du corps qui la
constitue sont sensiblement les mêmes, sa fprme primitive
reste aussi la même ; ce corps accessoire fait donc
seulement varier l’espèce. Ce mode de variété étant le
plus important, nous le plaçons le premier, et il établit