sième. C’est un fourneau carré et fermé, assez semblable
à celui des faïenciers. Le combustible qu’il emploie est
un mélange de houille en petits morceaux et de cendre
de houille. On forme avec ce mélange un talus à l’ouverture
du fourneau , et l’air qui alimente le feu est
obligé de le traverser. Ce four paroît être celui qui
emploie le moins de combustible ; il ne consume que
16 mètres cubes de houille pour cuire ioo mètres de
Chaux. — Enfin M. de Rumfort a fait exécuter un
four à chaux, qui a des avantages économiques égaux
à ceux des fours dans lesquels la pierre à chaux et le
combustible sont mêlés, mais qui est d’un usage plus
commode et peut-être moins dispendieux que les autres.
—- C’est un cylindre assez haut qu’on remplit de pierre
à chaux. Le combustible placé sur un foyer latéral, qui
est élevé à quelque distance du sol, brûle à flamme renversée,
et par conséquent sous la condition la plus propre
à la production de la chaleur. La flamme traverse toute la
masse de pierre calcaire qui remplit le fourneau. La
Chaux cuite se retire par la partie inférieure du fourneau,
tandis qu’on le charge d’autant de nouvelle pierre
calcaire par sa partie supérieure. On n’est donc point
forcé de laisser refroidir le four pour le vider, et d’en
réchauffer chaque fois la masse lorsqu’on veut y cuire.
Cette circonstance apporte une grande économie dans
l’emploi du combustible.
L ’eau paroît indispensable à la calcination de la
Chaux, des expériences directes le prouvent, et l’ob-
servation des procédés des arts le confirme. Les chaufourniers
ont remarqué que la pierre à chaux humide
se calcinoit plus aisément que celle qui a été extraite
depuis long-temps; et même, lorsqu’elle est trop desséchée
, ils l’arrosent d’eau avant de la mettre dans le four.
On sait que la pierre calcaire perd par la calcination,
non-seulement son acide carbonique, mais son eau de
cristallisation. Eteindre la Chaux , c’est lui rendre cette
eau. Lorsqu’on éteint la Chaux avec de l’eau, ce liquide
est rapidement absorbé si la Chaux est bien cuite ; il y a
dégagement de calorique ; et dans beaucoup de circonstances
, il se produit unë lumière assez sensible. Il faut
pour que cet effet ait lieu, que la Chaux soit pure, bien
vive, et éteinte avec peu d’eau.
La Chaux est la base des mortiers : c’est son principal
usage.
Le mortier est un mélange de Chaux éteinte et même
délayée dans l’eau, et de sable ou de ciment qui est de
l’argile cuite et broyée. Ces corps adhèrent bientôt par
tme sorte de combinaison chimique , et ce mélange
durcit à l’air et même dans l’eau. — Le mortier est d’autant
meilleur, que la Chaux est bonne et bien cuite, le
sable ou le ciment fin et exempt d’argile, l’eau ajoutée
dans de justes proportions, et le tout gâché long-temps
et fortement. Enfin une certaine proportion d’oxide de
fer et d’oxide de manganèse, a la propriété de rendre le
mortier plus solide, et susceptible de se durcir, quoi-
qu’employé sous l’eau.
Tous les bons mortiers sont faits sur ces principes. Le
nombre des espèces de mortiers qu’on a employés est
considérable ; celui des mortiers qu’on a proposés est
encore plus grand. On citera quelques-uns des plus remarquables.
Higgins a observé qu’un cinquième d’oxide noir de
fer sur la masse totale d’un mortier, lui donnoit une
grande solidité. — Loriot a fait un mortier très-solide,
en ajoutant de la chaux vive en poudre à un mortier
déjà composé d’une partie de brique pilée, de deux parties
de sable de rivière et d’une partie de chaux éteinte,
— Lafaye a fait un mortier également bon, en employant
de la chaux éteinte avec le moins d’eau possible.
La pouzzolane, produit volcanique dont on parlera
à son lieu, ajoutée au mortier, lui donne une solidité
remarquable. — La brique ferrugineuse pilée, et les
schistes ferrugineux cuits et pilés, remplissent le même