nullement caractériser les espèces parmi les pierres ni
parmi les sels alcalins ou terreux ; car les couleurs variables
de ces minéraux sont dues à des corps étrangers
qui, loin d’ajouter aux caractères de ces espèces, les allèrent
communément. La couleur n’est caractéristique
que parmi les combustibles terreux ou métalliques.
Quand on veut généraliser ce caractère dans l’exposition
de ceux qui distinguent une espèce de pierre, on est
quelquefois réduit à passer en reyue la liste de toutes les
couleurs et de leurs nuances. On sent qu’une propriété
aussi variable , aussi vague, et par conséquent aussi
peu importante , peut plutôt tromper que diriger dans
la distinction des minéraux *.
5. Chatoyé ment.
5n. C’est la propriété que possèdent quelques minéraux,
en partie translucides et à structure lamelleuse, de
réfléchir vivement les rayons de la lumière que 1 on fait
tomber sur eux dans certaines directions. Plusieurs variétés
de felspaths présentent ce phénomène d’une manière
remarquable. ________
r Le but de cet ouvrage ne nous permet pas d'exposer ici avec
détails les raisons qui nous font regarder, avec M. Hauy, la couleur
comme le caractère le plus vague des minéraux. Nous ne pouvons
cependant nous dispenser d'indiquer les principaux motifs de notre
^ snT couleu r est un caractère de quelqu’importance, il faut séparer
le corindon rouge du corindon bleu, le quartz limpide des quartz
noir rouge, jaune , bleu. Si cette séparation, qu aucun minéralogiste
n’a encore osé faire, est eu effet impossible, elle prouve de,a le peu
d’importance de ce caractère ; alors pourquoi commence,: la description
des minéraux par l’exposition de celle de leur
moins importante î Est-ce parce qu’elle nous frappe la première . Cette
raison pourroit s’admettre à l'égard de quelques minéraux qui n o»
offert jusqu’à présent qu’une ou deux couleurs, et encore faudrqit-,1
que cette couleur fût remarquable par sa rareté ; il faudroit aussi
être à-peu-près sûr que ces minéraux ne se trouveront ,ama,s avec
d'autres couleurs. Mais quelle influence peut avoir, comme caractère
facile à saisir, cette longue énumération de toutes les couleurs et de
toutes leurs nuances que Von trouve daus les ouvrages des mmeralo-
6. Transparence.
58. Un minéral qui n’est, ni parfaitement et naturellement
opaque comme les métaux, ni parfaitement
transparent, est presque toujours impur, c’est-à-dire,
souille de matières étrangères à sa nature. La transparence
est ordinairement le caractère de la combinaison
parfaite. Cependant l’opacité n’est pas toujours une
preuve du contraire ; la calcédoine blanche est souvent
aussi pure que le silex, le marbre blanc est aussi pur que
la chaux carbonatée cristallisée et limpide, &c. L ’opacité
est due dans ces cas, tantôt à l’interposition de l’air
ou de tout autre fluide d’une densité inférieure à celle
du corps qui le renferme ; tantôt à un arrangement irrégulier
des facettes cristallines. La plus grande partie de
la lumière étant réfléchie par toutes ces facettes, il n’y
en a qu’une petite partie qui puisse traverser le corps.
C’est le cas des cristallisations confuses ; elles donnent
des corps qui ne sont jamais transparens, et qui sont
même souvent opaques.
gistes de 1 Ecole de Freyberg, a la tête de la plupart des espèces,
telles que le diamant, le saphir, le cristal de roche, la calcédoine,
&c. &c. &c. ? Quelle peinture peut présenter à l’esprit cette
longue énumération, en supposant qu’il fût utile, et ensuite possible
de peindre une espèce minérale, comme on peut peindre un animal
par une bonne description î N’oublions pas que les minéraux ne
se ressemblent en aucune manière par l’extérieur , qu’il n’y a pas
le moindre rapport extérieur entre la chaux carbonatée limpide
et lamelleuse et le marbre noir à cassure terne, quoique ces corps
soient évidemment de la même nature et par conséquent de la même
espèce ; que si les caractères extérieurs nous trompent souvent dans
le rapprochement des espèces parmi, les animaux, ils sont presque
toujours absolument insignifians parmi les minéraux , et que la
plus insignifiante de ces ressemblances, est celle qui se tire de la
couleur, &c. 8cc.
Telles sont les raisons pour lesquelles nous n’avons pas cru nécessaire
de définir avec précision, la valeur que nous donnons aux mots
Qui expriment toutes les nuances de couleurs que peuvent offrir le*
minéraux.