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l’efflorescence. — De Christinéof, près d’Andrarum,
dans la province de Scanie , en Suède ; c’est une mine
très-importante , on n’ajoute aucune espèce d’alcali à la
dissolution pour la faire cristalliser. — De Christiania,
en Norwége ; — de Whitby , en Angleterre, dans le
Yorkshire ; — de la province de Lancastre;— de Sebes,
en Transilvanie ; l’Alun est extrait par le grillage des
schistes primitifs qui alternent avec des roches feuilletées
et micacées. (J. Esmarck ) I
On peut faire aussi de l’Alun de toutes pièces , en
combinant directement l’acide sulfurique à l’argile ;
mais il faut que cet acide soit réduit en vapeurs pour
être présenté aux terres étendues dans des chambres
de plomb. Il faut aussi, après avoir lessivé ces argiles,
ajouter à la lessive le sulfate de potasse nécessaire à la
cristallisation de l’Alun. — L ’Alun se fait par ce procédé
dans la fabrique de Javelle, près Paris , et dans
celle de M. Chaptal, à Montpellier.
M. Curaudeau a proposé de faire de l’A lun, en calcinant
dans un fourneau de réverbère cent parties d’argile
et cinq parties de muriate de soude. On pulvérise
la masse calcinée; on y ajoute de l’acide sulfurique. On
lessive avec le moins d’eau possible, et on fait cristalliser
l’Alun en y ajoutant l’alcali nécessaire. — M. Lam-
padius propose de faire ce sel en brûlant dans un fourneau
de réverbère des pyrites pulvérisées et pétries en
houles avec de l’argile. On reçoit les vapeurs d’acide sulfurique
dans des caisses ou tuyaux remplis de houles
d’argile desséchée. L ’Alun s’effleurit à la surface de ces
houles au bout d'un certain temps.
On peut employer très-avantageusement, pour faire
de l’Alun, les résidus delà distillation de l’acide nitreux
par l’argile. L ’argile calcinée qui reste, et que l’on con-
noît sous le nom de ciment d’eau-forte , contient la potasse
nécessaire à la cristallisation de l’Alun. {Bouvier.)
On distingue dans le commerce plusieurs sortes d’A-
lun. Le plus anciennement connu est celui qu’on
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nomme Alun de roche, du nom d’une ville de Syrie appelée
autrefois Edesse, où fut établie, suivant Bergman ,
la plus ancienne fabrique d’Alun. Il est en grandes
masses transparentes, à cassure vitreuse. On dit qu’on
lui donne celte forme en faisant fondre des cristaux
d Alun dans une chaudière de fer, et en coulant ce sel
dans des tonneaux, où il cristallise en masse par le
refroidissement.
L ’Alun de Rome est en petits morceaux couverts
d’une efflorescence farineuse rose. On le prépare à Civita-
Vecchia , avec la pierre alumineuse de la Tolfa. Il n’est
point raffiné, et ne contient que de l’alumine et de la
potasse sans ammoniaque ; c’est le plus estimé et le plus
cher. La forme la plus ordinaire de ses cristaux est le
cubo-octaèdre, et même le cube.
L ’Alun du Levant est en fragmens, de la grosseur
d une amande, couverts d’une efflorescence rougeâtre.
U Alun d ’Angleterre est en gros morceaux sans forme
reguliere ; sa cassure a l’aspect gras : il contient plus de
fer que les autres.
L 3 Alun de fabrique : il est ordinairement en cristaux
plus ou moins volumineux : c’est un sel quadruple composé
d acide sulfurique en excès, d’alumine, de potasse
et d ammoniaque. Celui de Ribeaucourt, département
de 1 Aveyron, contient moins d’oxide de fer que les
autres. M. Vauquelin a trouvé dans toutes ces sortes
d’Aluns , les mêmes proportions d’alumine, d’acide et
d’alcali.
L ’Alun sert dans la teinture à aviver les couleurs et
à les fixer sur les étoffes comme mordant : il est employé
dans la préparation des cuirs et dans celle de la
chandelle ; il donne plus de solidité à ces deux substances.
Il sert en raison de son excès d’acide à décaper les
métaux, c’est-à-dire à nettoyer leur surface, probablement
en dissolvant les oxides qui peuvent la ternir.
On l’emploie dans la préparation de la colle forte
Usages.