3e G js n r e . S O U D E .
L es combinaisons naturelles de la Soude sont beaucoup
plus nombreuses que celles de l’ammoniaque et de
la potasse ; mais elles ont moins de caractères communs
et tranchés.
Les sels à base de Soude sont fixes, ils ont une saveur
moins désagréable que les autres, et plutôt amere qu uri-
neuse. Quelques-uns s’effleurissent lorsqu’ils sont dans
un air sec.
i re E s p . S O U D E S U L F A T É E . H a à y . 1
Caractères. C e sel se trouvant rarement en masse assez considérable
pour présenter des caractères visibles, ne peut être
reconnu que par sa saveur salée, et d’une amertume
désagréable ; par sa propriété de se dissoudre facilement
dans l’eau, de donner par refroidissement des
cristaux prismatiques, et de s’effleunr par le contact de
l’air.
Il se distingue de la magnésie sulfatée , avec laquelle
presque tous les caractères précédens lui sont communs,
parce que sa dissolution ne donne aucun précipité par
l’addition d’un alkali. Il est composé d’acide sulfurique
0,27, de soude o ,i5 , et d’eau 0,58. ( B e r gm . )
Giss«ment. Ce sel se présente sous la forme terreuse ou plus rarement
sous celle d’efflorescences salines d’un blanc jaunâtre
ou grisâtre : on le trouve plus ordinairement dissous
dans certaines eaux minérales.
Dans les deux cas, c’est presque toujours dans les
environs des mines de sel gemme ou des fontaines salées,
qu’on rencontre ce sel. Il paroit être du au changement
de base qui a lieu entre le muriale de soude et le
sulfate de magnésie, lorsque les eaux des salines qui renferment
ces deux sels sont exposées pendant l’hiver à
la température de la glace fondante.
Lieux. On a trouvé la Soude sulfatée en dissolution dans les
eaux de plusieurs lacs de l’Autriche et de la liasse-Hongrie,
notamment dans celui deNeusiedel, entre les comi-
tâts d’QEdenbourg et de Wieselbourg. — On la trouve
aussi en Suisse ; — en Espagne , autour d’une source ,
dans les environs d’Aranjuez ; — près de Vacia-Madrid,
à trois lieues de Madrid , en efflorescences abondantes ,
dans le fond d’un ravin ; la source qui sort de ce ravin
est chargée d’une assez grande quantité de ce sel. On dit
aussi que l’eau du Tage en renferme.
Boulduc l’a trouvée en France, près de Grenoble;
elle est en efflorescence à la surface d’anciennes galeries
de mines. — On la trouve aussi en efflorescence sur les
murailles , à la manière du nitre. On l’a observée, sous
cette forme, à Copenhague, dans la partie haute de la
ville ; et à Hambourg , dans le Gymnase. — Les escar-
pemens de la Solfatarre de Pouzzole présentent ce sel
dans un seul endroit, du côté du nord. (B r e i s l a k . ) —
Il est très-commun dans les lacs de la Sibérie. On remarque
que le fond du lac de Guniskoi, entre Toïon et
Uünskoï, se couvre, dès que la température est à la
glace, d’une croûte de Soude sulfatée. Pallas assure que
la pharmacie d’Orembourg s’approvisionne de Soude
sulfatée, en recueillant celui qui se dépose en automne
au fond d’un lac, qui est entre le Tobol et le Mioes. —
On la trouve aussi dans un lac des environs de Gourief;
— dans un autre, entre Oustoïska et Miniouskaïa, près
de l’Enissey ; — au pied et dans le milieu de la chaîne
des monts Ourals, près de Tscheliabinsk : dans ce lieu
ce sel sort de terre au printemps, sous forme d’efflorescence
ou d’écume. Le sol argileux qui fait le fond
de ce lerrein, n’en renferme point, ce qui feroit penser
qu’il se forme comme le nitre à la surface de la terre et
par l’action de l’air. ( P a r l a s . ) — On le retire également
des schistes alumineux de Duüweiler, près de Saar-
bruck, département de la Sarre , et des eaux-mères de
l’alun , à Freyenwald, dans le Brandebourg.
Il se trouve enfin dans les cendres de quelques végé