à cassure terne , à leur circonférence ; enfin, leur dernière
écorce est tendre , friable, et finit même par faire
effervescence comme la craie qui les enveloppe* On
peut vérifier cette observation presque par-tout, mais
sur-tout à Champigny, à l’Est de Paris.
On observe encore que la plupart des Silex pyroma-
ques brisés et abandonnés aux intempéries de l’air apres
cette fracture, se couvrent d’une nouvelle écorce blanche
opaque, qui devient terne , poreuse et absorbante.
Ces deux observations ont fait penser à quelques
minéralogistes que les Silex se décomposoient et pas-
soient à l’état de craie. Mais cette opinion n’est prouvée
par aucune expérience directe.
On remarque souvent, dans l'intérieur des Silex py-
romaques, des cavités tapissées de quartz cristallisé, de
fer carbonaté, de fer sulfuré, de stalactites siliceuses, &c.
On y observe aussi des empreintes ou des noyaux de
coquilles, des madrépores, des oursins, &c.
Quelquefois leur intérieur est creux et carié, et renferme
, ou bien une poussière siliceuse agglutinée en
boule, comme je l’ai observé dans des Silex de la forêt
de Dreux, ou bien du soufre pulvérulent, ainsi qu’on l’a
remarqué dans des Silex plats qui se trouvent épars sur
les terres labourées des environs de Poligny dans le Jura.
Enfin , ces pierres renferment presque toujours une
humidité très-remarquable, lorsqu’on les casse immédiatement
après leur sortie de l’intérieur de la terre ;
celte humidité mouille souvent les surfaces découvertes
par la cassure, mais elle se dissipe bientôt par l’exposition
des Silex à un air sec.
La formation des Silex pyx-omaques en couches interrompues
, mais parallèles, au milieu des bancs de
craie, a beaucoup occupé les Géologistes. Leur disposition,
leur forme, et d’autres circonstances, prouvent
qu’ils n’ont point été roulés et transportés au milieu de
ces masses calcaires. On pense donc qu’ils s’y sont formés
par infiltration, et qu’ils occupent des cavités abandonnées
par des mollusques ou par des zoophites. L hypothèse
de leur formation par infiltration, admise par
le plus grand nombre des Géologistes, est sujette â d assez
grandes difficultés. On demande, i°. pourquoi la
matière siliceuse s’est réunie dans les seuls points ou se
trouvent les Silex , et n’a pas imbibé les couches superieures
ou inférieures de craie? 2°. comment les bancs
de craie, percés d’un aussi grand nombre de cavités
quelquefois continuées dans une grande étendue, ne se
sont pas affaissés ? On ne peut répondre à ces questions
que par de nouvelles hypothèses. On suppose que
la place des Silex étoit occupée par des bancs d animaux
marins, mollusques', testacés ou zoophites , et
que c’est à l’affinité de la matière de ces animaux pour
la silice, qu’est due l’espèce de départ qui en a été
fait. Une observation de M. Gillet-Laumont appuie
cette supposition ; il a remarqué qu’il sortoit souvent
une queue de Silex de la bouche des oursins fossiles
renfermés dans les craies, comme si la matière animale
qui s’éloit écoulée par celte ouverture , s’étoit pétrifiée
et changée en silice.
Sir G. Englefield a remarqué que les Silex des couches
de craie de l’île de W ig h t , voisins des fentes verticales
qui coupent quelquefois ces couches, sont brisés
dans toutes sortes de direction , sans cependant être déformés.
On doit faire observer que ces couches sont inclinées
de 67d à l’horizon.
On peut voir par ce que nous venons de dire, que
les Silex pyromaques sont communs dans le nord de la
France. On en trouve sur les côtes d’Angleterre, en
Danemark, en Saxe, en Pologne , en Espagne, &c.
On remarque à Saint - Ouen , près Paris, et dans des
bancs de craie sur le bord de la rivière, des Silex qui
sont moulés dans des cavités laissées par des groupes
de chaux sulfatée lenticulaire 1.
1 II «e faut pas les confondre avec !e quartz que l’on trouve à
Lieux,