coup dans les Pyrénées, près de Barèges ; il est mêlé
avec le felspath quadridécimal, et tapisse les fissures d’un
gneisse.
L Asbesle a eu autrefois des usages assez remarquables.^
Les anciens, qui brûloient les corps , l’ont employé
comme drap incombustible pour conserver les
cendres des corps sans mélange. Lorsque les filamens
de cette pierre sont assez longs, assez doux et assez
flexibles , on parvient à les filer, sur-tout si on les mêle
avec du lin. On peut en tisser une toile qui a une solidité
et une flexibilité convenable, lors même qu’elle a été
privée par le moyen du feu, du fil végétal qu’elle con-
tenoit. Lorsque celle toile est salie, le feu lui rend
son premier éclat, de la est venu , dit-on , le nom grec
d amianthe, qui signifie, inaltérable , qui ne peut se
tacher. Ces toiles d Asbeste ont ordinairement le tissu
lâche. M. Mac-quart en a rapporté des échantillons de
Sibérie, dont le tissu se rapproche davantage de celui des
toiles de chanvre.
On a fait aussi avec l’Asbeste, du papier assez fort
pour qu’on puisse écrire dessus. En le jetant au feu ,
lecriture en étoit enlevée, et il reparoissoit avec sa première
blancheur.
Les ouvrages des anciens parlent souvent de mèches
incombustibles et de lampes perpétuelles. On a pensé
avec fondement, que l’Asbeste avoit dû fournir les
mèches de ces lampes singulières, que l’on supposoit
alimentées par une source d’huile de pétrole. Le nom
d’Asbesle, qui veut dire inextinguible, paroît même
avoir été donné à cette pierre d’aprèS cet usage. Le Père
Kircher dit s’être servi pendant deux ans d’une semblable
mèche ; mais l’abbé Rosier assure que les fils de
ces mèches se collent bientôt ensemble , qu’il se forme
un champignon, et qu’il n’a pu se servir jdus-de vingt
heures d’une mèche d’Asbeste , quoiqu’il l’ait préparée
avec toutes les précautions convenables.
■ Enfin nous rapporterons, sur le témoignage de Doloa
m i a n t h o Ïd e . 4 83
mieu, que les Corses font entrer cette matière dans la
composition d une poterie, qui en devient plus légère ,
et moins susceptible de se casser par le choc et par l’action
du feu.
M. Sage a vu un petit fourneau fait à la Chine avec
de 1 Asbeste pétri ; on lui donne le liant nécessaire pour
le travailler, en le broyant avec un mucilage.
? ? 63' E s p . A M I A N T H O Ï D E . D e l am é th e r z e . 1
C e minerai diffère très-peu de l’asbeste, et il n’en est Caractères,
peut-être qu une variété. Il se présente en filamens
verdâtres, flexibles et très-élastiques, d’un éclat soyeux
assez brillant; il fond au chalumeau en un émail noir.
î. A m ia n th o ïd e c a p i l l a ir e . Il est en longs filamens Yariétès.
capillaires d’un vert olive assez foncé, et se trouve au
bourg d’Oisans, département de l ’Isère, avec la chaux
earbonalée, iepidote, le felspath , le quartz et le manganèse.
Il est composé, suivant M. Vauquelin, de 0,47 de
sdice, o,ii de chaux, 0,07 de magnésie, 0,20 de fer
oxidé, et 0,10 de manganèse.
2. A m ia n th o ïd e ? B y s s o l it e a. Celte variété est en filamens
tres - déliés , courts, assez roides, implantés perpendiculairement
sur la surface de certaines pierres, à
la manière des mousses. Elle est ou vert olive ou d’un
jaune de rouille, et ressemble beaucoup aux asbestes,
et encore plus à l’amianthoïde capillaire. Mais si l’analyse
de ce minéral est exacte, il diffère essentiellement
de ces deux pierres par sa composition , et il y a
tout lieu de croire qu’on trouvera un jour des caractères
exterieurs assez importans pour en faire une espèce
particuliere. Saussure dit qu il est composé de 0,45
d alumine, 0,54 de silice, 0,0g de chaux, et 0,1g d’oxide
’ Amianthoïde. H a 'ùy .
* Byssolite. S a u s s u r e ,