la cristallisation du Sel marin, et en altère la qualité.
( Gr e n . J
Les Romains ont employé un autre procédé dans
leurs salines de Cervia et d’Oslia. Ils accumuloient le Sel
en monceaux, et brûloient des roseaux à l’entour: la
surface du Sel se durcissoit, et sembloit se vitrifier ; en
sorte que 1 eau des pluies glissoit dessus sans dissoudre le
Sel. L eau de la masse ne pouvant plus s’évaporer en-
traxnoit, en s’écoulant, tous les sels déliquescens; ce qui
rendoit le Sel plus pur et plus sec. ( P. S a n - G i o r g io . )
Enfin, à la saline deWalloé en Norwége, on se sert
de bâlimens de graduation pour concentrer l’eau de la
mer qui est, dit-on , à 5 degrés. On l’amène , par ce
moyen et par l’addition d’un peu de Sel de Norwich ,
à 32 degrés, et on l’évapore dans des poêles. (Voyez
plus bas la description de ce genre d’extraction. )
Lorsque l’eau des fontaines salées est assez chargée de
Sel pour contenir au moins quinze parties de Sel sur
cent parties d’eau, c’est-à-dire, pour être à i 5 degrés,
on la soumet immédiatement à l’évaporation. Les poêles
ou bassines dans lesquelles on fait cette opération , sont
quelquefois en plomb , mais plus ordinairement en fer.
Elles sont tiès-grandes et peu profondes ; leur fond est
plat et uni, quoique composé de plusieurs pièces; mais
ces pièces de fer ont des rebords qui saillent à l’extérieur
de la poêle. C’est au moyen de ces rebords que ces
pièces sont réunies très*-exactement et solidement par des
écrous. Pendant l’évaporation, il se dépose de la chaux
sulfatée, que les ouvriers appellent schelot. Il faut l’enlever
avec soin : on place sur les bords de la poêle, pour la
recevoir, des petites poêles plates et en tôle, nommées
angelots : on retire les augelots au moment où le Sel
commence à cristalliser ; mais ce moyen est insuffisant.
Vers la fin du salinage, le Sel, mêlé de chaux sulfatée,
s’attache fortement au fond de la chaudière, et forme
une croûte ou écaille assez difficile à enlever. M. Nicolas
a proposé de la dissoudre avec des eaux peu chargées de
Sel. Cette écaille, qui contient beaucoup de chaux sulfatée,
est si dure , qu’on la jette souvent comme inutile.
M. Unger en a tiré un parti très-avantageux, en la pulvérisant
sous des bocards, et en dissolvant le Sel qu elle
renferme dans l’eau même de la source salée, qui devient
par ce moyen beaucoup plus forte : ces écailles sont
produites par les sëls que l’eau abandonne et qu elle
dépose au fond de la chaudière, en passant dans cette
partie de la poêle de l’état liquide a 1 état gazeux. Si 1 on
évaporoit sans ébullition, cet effet n’auroit pas lieu.
( R o b in e t , J. d e P h .)
M. Cleiss, inspecteur des salines de Bavière, a introduit
depuis peu une méthode d’évaporation qui paroit
prévenir la pluDart de ces inconvéniens. Un atelier d évaporation
est composé de six poêles disposées sur deux
rangs et ayant des usages différens (p/. 3,fig. 2 ). Celle du
milieu du rang de derrière est la plus petite, elle est
échauffée par la réunion des cheminées des foyers des
autres poêles. Elle se nomme poêlon. L ’eau salee, apres y
avoir déposé ses impuretés, passe dans la poêle de graduation
, plus basse que le poêlon et placée sur le rang de
devant; elle y est tenue dans un état constant d’ébullition.
L ’eau s’y concentre jusqu’à 20 degrés, et y déposé une
partie de son schelot ou chaux sulfatée. De la poêle de graduation
, l’eau salée passe dans les poêles de préparation,
situées aux deux extrémités du rang de derrière ; elle y
bout aussi constamment, se concentre complètement, et
laisse déposer tout son sulfate de chaux. Alors on la fait
passer dans les poêles de cristallisation encore plus basses
que les précédentes, et placées aux deux extrémités du
rang de devant. L ’eau y bout à peine et le Sel y cristallise.
Chaque poêle, à l’exception du poêlon , a un foyer particulier,
dont les tuyaux de fumée entourent les bords
de la poêle. Les poêles sont placées deux par deux dans
des chambres en planches bien jointes qui les enveloppent
complètement. Ces chambres sont basses et
leurs plafonds sont percés dans le milieu d’une ou