cette variété, quoique fort tendre, est susceptible de
prendre un poli assez vif. On en trouve de très-belles
masses à Lagny, à 24 kilomètres, à l’est de Paris. «Ses
lames sont aussi quelquefois petites et brillantes comme
celles du mica ; elle passe alors à la variété suivante :
Ch. sulf. G ypse niyiforme ( Haut ). Elle S e trouve SOUS
forme de rognons peu volumineux, composés d’une
multitude de petites paillettes ou lamelles d’un blanc
de neige et nacrées: elle ressemble un peu au talc blanc,
mais elle est moins onctueuse que lui au toucher, et se
fond beaucoup plus aisément au chalumeau. Cette variété
est renfermée au milieu des masses de Chaux
sulfatée ; elle adhère souvent aux cristaux lenticulaires.
C’est ainsi qu’on l’observe dans quelques carrières de
Montmartre.
Ch. suu. Gypse fibreux >. Celle-ci est en masses, composées
de fibres parallèles droites ou courbes, souvent déliées,
serrées l’une contre l’autre, et satinées comme de
la soie. On l’appelle vulgairement, et avec assez de
vérité, Gypse soyeux. On en trouve de très-beau dans
la montagne de Salèye, près de Genève.
Ch. sblt. Gypse compacte a. Cette variété ressemble beaucoup
à la chaux carbonatée saccaroïde, elle en a même
quelquefois la texture grenue, mais elle est beaucoup
plus tendre, elle se laisse rayer avec l’ongle, et ce caractère
suffit pour l’en distinguer. Elle est susceptible
de poli. On lui a donné, ainsi qu’à la variété laminaire,
le nom d'alabastrite ou d'albâtre gypseux.
C h. sui.f. Gypse terreux . Elle a l’apparence de la craie,
et tache les doigts comme cette pierre, mais elle est d’un
blanc moins mat, et passe fréquemment au Gypse nivi-
forme. On la trouve en Saxe, près de Zella et d’tSpilz, 1
1 Fasriger gyps, le G y p s e f ib r e u x . B r o ch .
- Dichter gyps, l e G y p s e c om p a c t e . B r o ch .
? Gypserde, le G y p s e t e r r e u x . B r o c h .
cercle de Neustadt. On l’emploie pour amender les terres.
Elle paroît être déposée journellement par les pluies dans
les fentes des montagnes gypseuses. ( B r o c h a n t . )
Toutes ces variétés et sous-variétés sont généralement
assez pures. La variété suivante forme pour ainsi dire
un groupe à part.
3. C h a u x su l f a t é e g r o s s iè r e ( vulgairement pierre à
plâtre). Elle présente un grain généralement grossier,
et une texture compacte ou lamellaire ; elle est mélangée
d’argile, de sable ou de chaux carbonatée ; et dans
ce dernier cas, elle fait légèrement effervescence avec
l’acide nitrique.
Cette même variété, souvent .imprégnée d’oxide de
fe r , se présente avec diverses couleurs : il y en a de
presque noire à Bex; de rouge aux Lucques, près Toulon
; de bleuâtre à Dessises, département de la Côte-d’Or ;
de jaune sale à Montmartre ; de blanc-opaque à A ix ,
département des Bouches-du-Rhône, et dans beaucoup
d’autres lieux.
La Chaux sulfatée, quoique toujours formée par cristallisation
confuse, n’a cependant été déposée sur la partie
de la terre que nous connoissons, qu’après les lerreins
primitifs, également formés par cristallisation ; souvent
même elle appartieu t aux dépôts qu’on regarde comme
les plus récens.
On possède déjà assez d’observations pour établir
plusieurs époques très-distinctes dans la formation de la
Chaux sulfatée. La première et la plus ancienne paroît
avoir accompagné les dernières formations des terreins
primitifs, ou les avoir suivies de très-près. Cette Chaux
sulfatée se trouve en effet quelquefois au milieu de leurs
couches, mais plus ordinairement elle ne fait que les
recouvrir immédiatement : elle est presque toujours
blanche ; elle a la texture brillante et grenue du sucre,
et quelquefois même la structure lamellaire ; elle est
Gïssement
général et
lieux.