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Oa trouve des sphères basaltiques à couches concentriques
en Ecosse. Le monticule sur lequel est bâti le
château d’Oban , est, suivant M. Faujas , entièrement
composé de ces boules. — On en trouve aussi en Saxe,
— en Auvergne ; on remarque dans ce dernier lieu
qu’elles sont quelquefois aplaties dans leurs points de
contact et comme polyédriques. — Près de Santa-Fiora
en Toscane, — Dolomieu a trouvé dans les produits de
l’Etna des boules basaltiques à rayons divergens : elles
contiennent, comme les Basaltes prismatiques, des globules
de chaux carbonatée laminaire, de mésotype, de
silex agate , de silex calcédoine, de fer oxidulé, de fer
oxidé pulvérulent, &c.
Gîssement. Le Basalte forme des montagnes, des plateaux ou des
masses de terrein, qui sont dans quelques pays d’une
très-grande étendue. Les montagnes de Basalte sont
souvent assez régulièrement coniques; elles ne forment
jamais à elles seules des chaînes très-grandes et continues
sans interruption, comme la chaux carbonatée,
le granité, les schistes, &c. ; elles sont même quelquefois
comme isolées au milieu d’un terrein d’une nature très-
différente.
Ces montagnes sont composées ou de couches ou de
prismes , plus rarement de tables, plus rarement encore
de sphères. Les couches varient d’épaisseur et d’inclinaison
; elles alternent quelquefois avec d’autres couches;
mais plus ordinairement elles les recouvrent sans leur
être parallèles.
Les prismes que nous avons décrits couvrent quelquefois
une étendue de terrein de plusieurs myria-
mèlres ; ils varient dans la manière dont ils sont rassemblés.
Tantôt ils sont très-gros, perpendiculaires à
1 horizon , serrés les uns contre les autres, et tronqués
tous à la même hauteur ou à-peu-près ; en sorte qu’ils
représentent fort bien une vaste chaussée pavée de
dalles polygones. D ’autrefois ils sont couchés les uns
sur les autres, et gissent dans une position oblique ou
presque horizontale ; enfin ils se présentent en énormes
faisceaux à rayons divergens. Il n’y a presque point
de pays basaltique qui ne fasse voir ces trois sortes de
dispositions.
Ces masses de Basalte sont quelquefois traversées par
de hautes murailles de Basalte, qui saillent au-dessus
d’elles , et coupent verticalement toutes les couches.
C’est une espèce de filon dont la structure est toujours
différente de celle des couches qu’il traverse. On
nomme ces murailles gaws en Irlande , et dykes en
Ecosse.
Le Basalte en plaque ne peut pas être confondu avec
celui qui est en couche. Ces plaques sont généralement
plus minces que les couches ; d’ailleurs elles forment des
espèces d’amas dont les fissures horizontales n’ont ni la
continuité, ni le parallélisme de celles qui séparent les
couches. Cette variété de disposition n’est pas très-commune,
et ne se présente jamais en grande masse.
Les sphères basaltiques sont ordinairement superficielles
; elles recouvrent quelques montagnes de Basalte
, mais elles ne les forment pas entièrement.
M. Delarbre attribue leur formation à deux causes •.
i°. A la décomposition des fragmens des prismes basaltiques
articulés. Cette décomposition agissant d’abord sur
les angles solides et sur les arêtes, Tes détruit, et réduit les
fragmens de prismes en sphères, qui continuent ensuite
à se décomposer concentriquement de la surface au
centre, d’autant plus rapidement, que les Basaltes sont
plus exposés à l’humidité. 20. A la forme que peut
prendre la lave basaltique hors du cratère d’un volcan ;
c’est quelquefois celle d’une sphère. Les boules basaltiques
qui sont de véritables laves, n’ont point de couches
concentriques. Leur texture est souvent poreuse, même
cellulaire. Enfin on trouve à leur centre un fragment
de roche étrangère à la lave, et qui a servi de noyau ou
de point de ^réunion à celle-ci.