sale. Ces concrétions sont moins abondantes, et se présentent
en masses moins volumineuses que les oolithes ;
elles forment cependant des couches continues. Telles
sont les Pisolithes qu’on a trouvées en banc au milieu
des sources d’eau chaude de Carlsbad en Bohême ,
et qui ont chacune un grain de sable pour centre.
( B r o c h a n t . )
Les Pisolithes les plus connues sont celles des bains
de Saint-Philippe en Toscane. Elles portent le nom de
dragées ou calculs de Tivoli, et sont formées dans les
parties de ce ruisseau , où l’eau est agitée par une sorte
de tournoiement. On en trouve aussi en Hongrie et à
Perscheesberg en Silésie.
Ch. carb. concr. Albâtre. Le caractère de cette sous-variété
de Chaux carbonatée concrétionnée est d’être en
couches parallèles, mais ondoyantes, et d’avoir la texture
grenue, fibreuse ou lamellaire. Ces couches ondoyantes
se distinguent les unes des autres par leur densité, par
leur opacité ou leur translucidité , enfin par leurs couleurs
souvent très-différentes. Lorsque cette variété de
Chaux carbonatée est en plaques peu épaisses, appliquées
sur le sol ou contre les parois des cavernes, elle porte le
nom de stalagmite. Lorsqu’elle est en grandes masses
susceptibles d’être taillées et polies, elle prend dans les
arts le nom d’Albâtre.
Il ne faut point confondre cet Albâtre avec une variété
de chaux sulfatée qui porte le même nom , et dont il
a été question plus haut (pages ijU et r8a).
L ’Albâtre calcaire porte le nom A’oriental lorsqu’il est
jaune, rougeâtre ou même roussâtre, à zones distinctes ,
et sur-tout lorsque par suite de sa dureté et de sa compacité,
il devient susceptible d’un poli brillant. Cet Albâtre
forme quelquefois de grandes masses d’un blanc laiteux
très-éclatant ; mais cette variété est fort rare. On doit
rapporter aux Albâtres les dépôts d’un blanc, jaunâtre
que donnent certaines fontaines. On a tiré dans quelques
cas un parti assez curieux de cette propriété incrustante,
en recevant les dépôts de ces eaux dans des moules pour
en faire des camées, des bas-reliefs, &c.
Une des sources les plus célèbres dans ce genre, est
celle des bains de Saint-Philippe, en Toscane. L ’eau de
cette source, presque bouillante, coule sur une masse
énorme de stalactites qu’elle a formées, et la Chaux
carbonatée paroît y être tenue en dissolution par du
gaz hydrogène sulfuré, qui se dégage dès que l’eau a le
contact de l’air. — Le docteur Végni a moulé avec ces
dépôts des bas-reliefs qui sont d’un très-beau blanc et
d’une assez grande dureté. — Il se sert de moules de
soufre, qu’il place très-obliquement contre les parois de
plusieurs cuves de bois ouvertes par leurs deux fonds.
Ces cuves sont surmontées à leur ouverture supérieure
d’une croix de bois assez large. L ’eau de la source après
avoir déposé hors de l’atelier du moulage le sédiment
le plus grossier, est amenée au - dessus des croix de
bois : elle s’y divise en tombant, et dépose dans les
moules un sédiment calcaire d’autant plus fin , que la
position de ces moules approche davantage de la verticale.
Il faut de un à quatre mois pour terminer ces bas-
reliefs , selon l’épaisseur qu’on leur donne. Le docteur
Végni est parvenu à les colorer en plaçant à la source
un vase rempli de couleur végétale que l’eau délaye.
( L a t a p i e , J. de Pk. )
M. Gillet-Laumont a découvert à 12 kilom. au S. O.
de Tours, dans le lieu dit les caves de Savonnière, une
source qui a aussi la propriété incrustante, et dont l’eau
se couvre, comme l’eau de chaux, d’une pellicule par le
contact de l’air.
La fontaine de Saint-Allyre, près de Clermont en
Auvergne, a une telle puissance d’incrustation, qu’elle
a jeté une espèce de pont calcaire sur le ruisseau auquel
elle se réunit. En général on a remarqué que le mouvement
et le contact de l’air favorisoient singulièrement
la précipitation de la Chaux carbonatée tenue en dissolution
dans les eaux, et l’on peut vérifier cette observation
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