a seulement été ou molle ou moins dense qu’elle n’est
actuellement ; et c’est en se contractant et prenant de
la retraite par le refroidissement, ou par suite d’une
dessication plus complète, que la masse a été divisée par
des fissures en polyèdres assez réguliers.
L ’argile, la marne, les granités, les schistes, la chaux
sulfatée Gypse, le trapp, le basalte sur-tout, etc. sont
les principaux corps naturels qui présentent des cristaux
par retraite, prismatiques ou rhomboïdaux. Quelques
corps produits par l’art offrent aussi la même disposition
, et cette circonstance nous éclaire sur la formation
des cristaux par retraite formés par la nature. Ainsi
l’argile pulvérisée et exposée graduellement à un feu
violent, les laitiers de quelques forges, les chemises
ou parois intérieures de quelques fourneaux 1 , produisent
souvent en diminuant de volume des polyèdres
prismatiques.
D E U X I È M E S E C T I O N .
Des propriétés communes ou particulières qui
servent à distinguer les Minéraux entreux.
47- L es propriétés dont nous allons traiter en général
, ne distinguent point essentiellement les minéraux
des autres corps naturels; car quelques-unes communes
a tous les minéraux, n ’appartiennent pas exclusivement
aux corps inorganisés ; les autres ne sont propres qu’à
un certain nombre d’entre eux.
Ces propriétés, beaucoup plus nombreuses que celles
de la première section, sont employées utilement comme
caractères distinctifs des minéraux entre eux. Pour en
1 J’ai observé le fait relatif à l’argile, et j’ai vu entre les mains
de M. Gillet, membre du Conseil des Mines, les parois d’un fourneau,
dans lesquelles s etoient formés des polyèdres prismatiques absolument
semblables aux basaltes. M. de Virly a remarqué que l’intérieur
des masses d’argile que l'on fait cuire près de Sheffield, pour raccommoder
les roHtes, présentoit des prismes réguliers.
I N T R O D U C T I O N ,
rendre l’observation plus facile et l’emploi plus sûr, on a
cherché à les définir exactement : on leur a donne des
noms particuliers qu’il faut connoître ; enfin, on a élabli
.des réglés générales, on a même construit des instrumens
pour les observer ; quelques minéralogistes ont cru
qu’on ne pourrait parvenir à bien distinguer les minéraux
, qu’en divisant ces propriétés à l’infini, en les
définissant avec une exactitude qui leur donne souvent
une importance qu’elles n’ont point. Car plusieurs, telles
que la couleur, la cassure, peuvent à peine servir à
caractériser des sous-variétés, et ne sont jamais parfaitement
semblables dans deux échantillons. On trouvera
dans les ouvrages des disciples de M. Werner, et notamment
dans la Minéralogie de Brochant, la classification
complète et la définition précise de tous les caractères
ou propriétés extérieures des minéraux.
Nous nous contenterons d’exposer ici les principaux
caractères de ces corps, et d’indiquer les moyens de les
observer. Nous ne parlerons que de ceux qui sont communs
a un certain nombre de minéraux, ou dont l’expression
a besoin d’être expliquée pour être saisie avec
exactitude et dans son véritable sens.
Nous adopterons l’ordre que M. Haüy a suivi dans
1 exposition de ces caractères.
S- I.
Caractères physiques 1.
48. Ce sont ceux qui, d’après la définition que nous
avons donnée de la physique (3), se manifestent sans
que la nature des minéraux soit altérée.
1 On trouve dans le Traité de Physique de M. Haüy, l’explication
de plusieurs de ces caractères et la manière de les observer ; j’aurois
pu renvoyer à cet ouvrage, ou même supposer ces choses déjà connues
; mais j ai pensé que les personnes qui s’occupent de Minéralogie
, seroient bien aises de trouver, réuni ic i, tout ce qui est relatif
a la connoissance des minéraux.