ténacité, et on diminue probablement la tendance dé
cette terre pour l’eau, en séparant ses molécules et en
favorisant une dessiccation plus égale.
Les terres argileuses, quoique mélangées de beaucoup
d’autres terres, n’eii sont pas moins susceptibles de së
fendre , lorsqu'elles se dessèchent en grandes masses.-
Elles affectent quelquefois en se fendant des formes régulières
et remarquables, dont il est difficile de rendre
jraisort.
L ’alumine est une des principales causes de la retraité
que prennent les terres argileuses en se séchant, et surtout
en cuisant. Cette retraite, en imprimant un mouvement
inégal aux pièces que l’on fait avec ces terres,
tend nécessairement à les déformer. Ce mouvement est
produit par des causes si variées et si peu sensibles,
qu’il n’est pas possible de les apprécier toutes. Les principales
sont l’inégalité dans l’épaisseur et la dessiccation
plus prompte sur un point que sur les autres. Lorsque
les pièces d’Argile, même les plus délicates, ont pris
foute leur retraite, on peut les exposer de nouveau au
feu sans craindre qu’élles s’y déforment sensiblement ;
ce qui prouve que c’est au mouvement de la retraite que
la déformation est due particulièrement.
On s’oppose en partie à la retraite des pièces d’A rgile,
et par conséquent à la plupart des inconvéniens qui en
résultent, en mêlant à l’Argile des terres qui ne soient
pas susceptibles de cette diminution de volume. C’est
le sable que l’on emploie pour cet objet, et mieux encore
de l’Argile très-cuite, pulvérisée grossièrement. Cette
dernière matière porte le nom de ciment. Son introduction
, en quantité convenable dans les. pâtes argileuses,
donne aux vases que l’on en fait une plus grande
solidité 1 ils résistent plus long-temps au choc et aux
changemens fréquens de température. Les grains de
ciment, interposés dans la pâte, peuvent être considérés
comme formant autant de solutions de continuité qui
arrêtent les petites fissures,-
Les observations précédentes établissent les jn’incipes
sur lesquels sont fondés les différens arts qui emploient
1 Argile pour la façonner et la cuire. Ces arts sont nombreux,
et les applications des principes que nous venons
d’énoncer très-variées.
Une des propriétés la plus remarquable et la plus intéressante
des Argiles, est, comme on l’a vu , celle de
former avec l’eau une pâte liante qui prend toutes les
formes qu on veut lui donner, et qui acquiert par le
feu une dureté considérable.
On peut séparer en deux classes les objets fabriqués
avec des pâtes argileuses. La première renferme ceux
qui sont faits avec des terres non lavées; et la seconde,
ceux qui sont faits avec des terres lavées, et qui portent
le nom général de poterie.
La première classe comprend les briques, les tuiles,
les carreaux, lès fourneaux et les réchauds.
L Argile la moins pure et la plus commune peut être Brigue*
employée pour faire des briques, des tuiles ou des car- ^ rneaux
reaux. Lorsqu’elle est trop liante, il faut y ajouter une
quantité suffisante de sable : c est la seule préparation
qu’on fasse subir aux Argiles destinées à cet usage. Les
briques qu on fait dans les pays humides ont besoin
d etre cuites. Celles que l’on faisoit autrefois dans les pays
chauds et peu sujets aux pluies , ètoient simplement
séchées au soleil ; telles sont les briques de l’Egypte et
celles de l’ancienne Babylone.
On mêle dans la pâte argileuse destinée à faire les
fourneaux et les réchauds, une certaine quantité de
ciment de poteries grossièrement concassé. Cette addition
en rendant leur pâte hétérogène et plus grossière ,
l’empêche de se fendre par l’action du feu.
La seconde classe renferme les poteries. Nous com- Poteries
prenons sous ce nom tous les ustensiles faits avec des fiénéra1'
terres lavées , façonnées et cuites. La description de
leur fabrication peut être généralisée jusqu’à un certain
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