montagnes entières dans les terreins de transition. Elles
sont ordinairement mélangées de steatite, de talc , d’as-
besle, de chlorite, de mica, de grenat, de fer oxi-
dulé, &c. Cette dernière substance leur donne ordinairement
un aspect chatoyant.
La Serpentine renferme généralement peu de substances
métalliques , et celles qu’elle présente quelquefois
sont rarement susceptibles d’être exploitées : cependant
on a trouvé du cuivre natif dans la Serpentine de
Cornouaille ; les couches de Serpentine du Val de Sesia-
Grande en Piémont, alternent avec des couches de fer
oxidulé magnétique.
Quelques Serpentines ont la propriété, non-seulement
de faire mouvoir l’aiguille aimantée , mais encore
d’avoir des pôles magnétiques , ainsi que l’a observé
M. Humbolt dans une Serpentine du Haut-Palatinat,
entre Munichberg et Goldcronach. Ce rocher de Serpentine
agit sur le barreau aimanté à plus de 7 mètres.
Il ne présente cependant aucune trace dé fer oxi—
dulé. Toutes les parties de la pente méridionale ont
le magnétisme septentrional, et toutes celles de la pente
du Nord ont le magnétisme opposé. Cette Serpentine
ne peut soutenir le plus petit grain de limaille
de fer.
On trouve des Serpentines, ou les roches dont elles
sont la base, dans presque toutes les chaînes de montagnes
; mais plus particulièrement sur la face des Alpes
qui regarde l’Italie et sur la côte de Gènes ; — en Saxe, à
Zoeblitz ; elles y forment un amas considérable, que l’on
exploite pour en faire des vases. — On en trouve également
en Bohême ; en Haute-Hongrie ; à Dobschau en
Transilvanie ; au Greiner ; dans le Zillerthal en Tyrol ;
dans le Milanès ; en Piémont ; — elles sont fort belles
et fort communes en Corse ; — celles d’Espagne, dans
la chaîne nommée Sierra-Nevada, près de Grenade,
contiennent beaucoup de diallage métalloïde, &c. —
Les Serpentines ne sont pas aussi rares en France qu’on
la cru : il y en a de très-belles, marquées de veines
noires et vertes entrelacées, dans le département du
’ ar> O*1 voit dans le département de l’Arriège des
roches de Serpentine qui sont divisées en morceaux irréguliers
, dont toutes les surfaces sont recouvertes d’une
Serpentine verte homogène, dure et luisante comme
un vernis f . — On en trouve à Cahors, département du
L o t, qui sont d un vert-pâle avec des veines brunes
entrelacées, &c.
* 65' E s p . M A G N É S I T E i .
C e t t e pierre est, en général, blanche, grise, jaune-
pale ou rosee. ; elle est légère, assez solide, et sur-tout
plus solide et plus tenace que la craie à laquelle elle ressemble
assez : elle est peu onctueuse au toucher ; cependant
on peut la polir avec le doigt ; elle fait difficilement
pâte avec l’eau ; il faut l ’humecter et la broyer
long-temps, pour lui donner un peu de liant : elle prend
de la retraite par l’action du, feu ; mais elle n’y fond
pas, à moins qu’elle ne soit extrêmement mélangée
d’autres terres.
Tous ces caractères ne suffiroienl pas dans quelques
cas pour distinguer la Magnésite de certaines craies et
de ceitaines argiles blanches. Il faut alors recourir à un
caractère chimique plus important, et qui n’est pas
très-difficile à observer : en arrosant la Magnésite de
quelques gouttes d’acide sulfurique, on obtient au bout
de huit ou dix jours, des efflorescences ou même des 1
1 L 'H e r z o l i t e . D e l a m é t h .
z J’ai cru devoir faire une espèce particulière de ces pierres qui
ne peuvent être rapportées ni à la serpentine ni à la stéatite, dont
elles n ont ni 1 onctuosité ni ia mollesse. On ne peut les considérer
comme de la magnésie pure et native , puisqu’elles contiennent
presque toujours d autres terres : ou ne peut non plus les regarder
comme un carbonate de magnésie, la proportion de l’acide carbonique
y est trop variable. Le nom de Magnésite indique seulement
que ces pierres contiennent beaucoup de magnésie, ce qui est leur
caractère essentiel. *
Caractères