par le fer, mais encore par le cuivre, lorsqu’on agit
avec l’angle ou l’arête d’un morceau de cuivre ; mais
lorsqu’on frotte cette pierre avec la partie plane ou arrondie
d’un instrument de cuivre, elle reçoit la trace
du métal. C’est à ces caractères qu’on la distinguera des
schistes argileux les plus noirs et les plus compactes,
ceux-ci étant toujours rayés par le cuivre, et n’en recevant
jamais la trace de quelque manière qu’on s’y
prenne ; d’ailleurs les schistes ne fondent pas comme
la Cornéenne.
C’est sur la propriété qu’a la Cornéenne lydienne de
recevoir la trace de certains métaux, qu’est fondé l’usage
que l’on fait de cette pierre, pour juger par apperçu.
du titre de l’or. On la nomme vulgairement pierre de
touche *. Elle porte aussi le nom de Lydienne, parce
que c’est celui que les anciens don noient à la pierre
de touche ; mais il n’en vient plus de Lydie. Celles
dont on se sert actuellement viennent de Bohême, de
Saxe et de Silésie. Je n’ose cependant assurer que les
pierres de touche de ces pays se rapportent toutes à cette
variété de Cornéenne ; ü est même probable que la plupart
d’entr’elles sont des basaltes.
La Cornéenne lydienne dont nous traitons ic i, est
celle qui sert de pierre de touche aux orfèvres et aux
essayeurs de Paris. Je n’en ai point vu d’autre, sorte
entre leurs mains. Elle est d’autant meilleure, qu’elle
est plus noire et plus compacte. Ce n’est certainement
ni un basalte proprement dit, ni un jaspe schisteux. On
dit qu’elle vient d’Allemagne, par la voie de Nurem-
1 On parlera avec plus de détail des pierres de touche et de la manière
de s’en servir, en traitant des usages de l’or. 11 est probable
qu’on emploie pour pierres de touche des pierres de diverses especes,
des schistes, des jaspes schisteux, et peut-être même des basaltes.
Wallérius a cru reconnoitre trois sortes de pierres de touche, qu’il
a rapportées à trois espèces de pierres, le basalte, le schiste et la Cornéenne.
S C H I S T E. ^ 5 3
berg : mais les marchands qui la vendent n en savent
pas davantage.
Les Cornéennes appartiennent ou aux terreins pri- Gisement,
milifs, ou aux terreins de transilion. Llles ne renfetment
jamais de corps organisés fossiles. Tantôt elles forment
des couches épaisses, tantôt elles se présentent en masses,
dans lesquelles la stratification n’est pas sensible. Elles
forment dans ce cas la base de certaines ainygdaloïdes
ou roches glanduleuses.^
** Soe E t P . S C H I S T E L
L e s Schistes ont la texture feuilletée, à feuillets droits Caractères,
ou courbes ; leur aspect est mat ou foiblement luisant.
Ils sont tous assez tendres pour se laisser rayer par le
cuivre, et plus ou moins fusibles en email brun , terne,
rempli de bulles, ou en scorie, brune ; leur rayure est
toujours grise. Ils ne font jamais pâte avec l’eau.
Tels sont les caractères communs à toutes les pierres
que nous plaçons dans celte espèce. Nous pouvons ajouter
que leurs couleurs varient entre le gris, le brun
bleuâtre foncé, le verdâtre , le jaunâtre et le rougeâtre.
Toutes ces couleurs sont sales, quelquefois répandues
uniformémeni dans la masse, quelquefois disposées pai
lâches, veines, rubanst, dendrites, &c.
On ne peut rien dire d’exact sur la composition chimique
des Schistes. Ces pierres sont formées par un
mélange intime de silice , d’alumine et de fer, auquel se
joignent quelquefois de la chaux, de la magnésie, du
manganèse et du bitume.
1 Argile schisteuse. H a u t . — On a donné quelquefois le nom de
schiste à toutes les pierres fissiles ; mais nous le restreignons avec
Wallérius , à l’espèce de pierre argiloïde , dont nous donnons ici les
caractères ; ce qui n’empêchera pas, comme le dit encore Wallérius,
qu’on ne puisse ajouter l’épithète de schisteuse ou fissile aux pierres
ou roches de toute nature qui ont la structure feuilletée.