Gissement.
Lieux.
couvrir aucune différence entre ces deux pierres, ni
dans la nature de leurs principes, ni dans leurs proportions
, &c. — C’est peut-être le seul cas dans lequel
un changement dans la forme primitive, ne résulte
pas d’un changement dans la composition * *.
Cette variété singulière de Chaux carbonatée présente
elle-même des sous-variétés de formes assez nombreuses.
Sa forme la plus ordinaire est celle d’un prisme à six
pans, non régulier, mais seulement symétrique. Le»
bases de ce prisme sont marquées d’arêtes qui convergent
vers le centre. Il y a aussi des cristaux d’Arra-
gonile en pyramide cunéiformetrès-alongée.Les cristaux
prismatiques sont divisibles en prismes rhomboïdaux,
dont les angles ont n 6 et 64 degrés. Les cristaux cunéiformes
a donnent également des prismes rhomboïdaux,
mais leur division mécanique est très - difficile, et les
angles de ces prismes ont 128 et 5ad. ( Bournon.)
L ’Arragonite se présente aussi en masse assez compacte
, mais composée de fibres quelquefois parallèles ,
ou plus ordinairement divergentes. Elle a souvent la
limpidité du verre. Ses couleurs varient du blanc laiteux
au jaune pâle et au vert de mer.
La gangue de l’Arragonite est assez variable. On
remarquera cependant que cette pierre calcaire est souvent
placée sur des gangues argillo-ferrugineuses, qu’elle
est quelquefois accompagnée de quartz sinople cristallisé,
de chaux sulfatée, et même de quelques substances
métalliques.
On a trouvé l’Arragonite prismatique En Espagne,
dans la province d’Arragon ; elle est disséminée dans
1 Une seule exception à une règle aussi générale, ne peut infirmer
cette règle. Quelle est celle que l’on mettroit à la place, et qui
n’offriroit pas des anomalies bien plus nombreuses ? D’ailleurs ne peut-
on pas encore espérer qu’on trouvera la cause d’une exception si remarquable
et si rare ?
* Carbonate de chaux dur. B o u r n o s .
une argile ferrugineuse et accompagnée de chaux sulfatée
; — en France ; à Bastan et Caupenne , dans les
Basses - Pyrénées. ( G i l l e t - L a v mo n t . ) — On connoît
l ’Arragonite cunéiforme et l’Arragonite fibreuse, qui
sont ordinairement ensemble : à Vertaison, à 4 kilom.
du Pont du château, département de l’Ailier, elle est
en masse fibreuse, rayonnée, terminée par des cristaux,
et située dans les fissnres d’une roche qui paroit un basalte
compacte. — Dans la vallée de Léogang, pays de
Sallzbourg ; on la rencontre dans une roche argileuse, ou
dans une roche de quartz métallifère ; elle est accompagnée
de chaux fluatée, de baryte sulfatée, et, ce qui est assez
remarquable, de Chaux carbonatée spalliique. (De Bvch.)
— Dans la mine de fer de Faydel, département du
Tarn ; cette Arragonile est soyeuse, blanche ou verdâtre.
(Cçrdier.) — Celle qui est en cristaux limpides
et cunéiformes, a été trouvée par M. Bertholet à Cascastel,
département de l’Aude; elle a pour gangue du fer oxidé,
brun, argileux , mêlé de Chaux carbonatée perlee. —
L ’Arragonite verte vient de Marienberg en Saxe, et de
Sterzing dans le Tyrol.
On doit avoir remarqué en étudiant l ’hisloire des
variétés de la Chaux carbonatée pure, que celte substance
minérale tient une place importante dans la composition
de la croûte superficielle du globe ; qu’elle se présente
sous toutes les formes ; qu’elle se trouve dans tous
lesterreins, dans le terrein primitif ou de cristallisation,
comme dans celui de transport. On verra qu’elle se
trouve aussi dans les terreins volcaniques.
Quelques naturalistes frappés de la grande quantité
de corps marins fossiles que la plupart de ses variétés
renferment, et de l’analogie de composition qui existe
entre les coquilles, les madrépores et ce sel pierreux,
ont pensé que la chaux devoit sa formation aux animaux.
On développera ailleurs les raisons qui doivent
nous faire rejeter celte hypothèse.