2g. Le décroissement, au lieu de se faire par une
seule rangée de molécules, pourroit avoir lieu par deux
rangées de molécules prises sur la largeur de la lame
( c k e b, e n d m , fig. 5 ) ; on dira alors que le décroissement
a eu lieu par deux rangées de molécules en
largeur. Les pyramides étant moins hautes, leurs faces
triangulaires ne se confondront plus avec celles de la
pyramide formée sur la face voisine, et le nouveau
solide aura vingt-quatre faces triangulaires , au lieu de
douze faces rhomboïdales.
30. Le décroissement, au lieu de se faire par deux
rangées de molécules cubiques , prises sur la largeur,
peut avoir lieu également par deux rangées de molécules
prises sur la hauteur ( n o , p q , fig. 5 ) ; c’est-à-dire ,
que les lames qui s’appliquent sur les faces du cube,
ne diminueront de largeur que de deux lames en deux
lames : elles sont donc également larges deux à deux
( p q , r s , fig. 5 ). 31. Si nous suivons toujours le meme exemple, on
verra que les faces résultant de ce décroissement, seront
peu inclinées , et qu’il devroit se produire , dans ce
cas, des angles rentrans ; ce qui n a cependant jamais
lieu parmi les cristaux simples. La nature s’y est
opposée en combinant sur le même noyau, les décrois-
semerisen largeur avec ceux en hauteur, en sorte que
s’il se fait un décroissement par deux rangées en hauteur
(a t c , c d f , etc. fig. 5 ) , et parallèlement aux
arêtes ( t c , c d , etc. ) sur une face ; il s’en produit un
autre de deux molécules en largeur ( a b c d , c e f g ) ,
sur les faces adjacentes à ces arêtes. L ’une de ces
nouvelles faces ( a b c d) s’abaissant autant que s’élève
l’autre face ( c d f ) , elles se trouveront sur le même
plan, et produiront une seule face pentagonale (a b d f c);
mais les décroissemens en largeur donnant des faces plus
inclinées, qui se rejoignent plus promptement que celles
qui résultent des décroissemens en hauteur, ils produiront
une arête (a b , f g } etc.) qui répond au milieu
de chaque face du cube , au lieu de l’angle solide ( d ,
fig. 3 ) qui étoil produit par la loi de decroissement sur
une seule rangée, décrite plus haut ( 27).
Il résulte donc de celte dernière loi, un nouveau
solide à douze faces pentagonales ( a b c f d , d f g
h i , etc. fig. 5 ). 32. Nous avons supposé jusqu’à présent que les
lames ajoutées alloient en diminuant de largeur , tantôt
une à une, tantôt deux à deux, par une ou par plusieurs
rangées de molécules. Nous avons aussi suppose que
ces décroissemens se faisoient sur les bords de chaque
lame, et par conséquent parallèlement aux arêtes de la
forme primitive ; mais il peut arriver que ce décroissement,
cette diminution d’étendue des lames, ait lieu
sur les angles de la forme primitive, et par conséquent
jDarallèlement aux diagonales des faces du cube que nous
continuerons de prendre pour exemple.
Supposons donc que toutes les lames composées de
petits cubes qui s’ajoutent sur les faces d’un noyau cubique,
aillent en diminuant d’étendue sur leurs angles,
et par une file de molécules cubiques parallèle à la diagonale
de ces lames. Il résultera de ce décroissement
huit faces triangulaires ( a b c , etc. f ig ^ ), qui correspondront
aux huit angles solides du cube(û?, e ,f , g,etc.),
et six angles solides ( a , b, c , etc.) qui correspondront
aux six faces du noyau cubique (d e f g , h d i f , etc.)\
ce nouveau solide sera un octaèdre.
33. On doit remarquer que, s’il étoil possible d’apper-
cevoir avec une loupe très-forte , l’arrangement des
molécules qui ont produit les nouvelles faces, on verroit
celles qui dérivent des décroissemens sur les bords,
marquées de stries parallèles , semblables à des marches
d’escalier, et celles qui viennent d’un décroissement sur
les angles, hérissées de petites pointes disposées en quinconces;
car dans le premier cas, les molécules présentent
leurs arêtes (fig- 3 et 5 ), et dans le second, elles offrent
leurs angles solides (fig. 4 ).
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