Lieux.
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On a regardé pendant long temps les Amphigènes
comme des grenats décolorés par les vapeurs acides
des volcans ; mais les caractères que nous venons de
donner de cette pierre suffisent pour prouver combien
elle diffère des grenats.
La presence des Amphigènes, dans les laves, a été,
pour les minéralogistes, l’objet de nombreuses discussions
sur l’origine de ces cristaux.
Les uns, et Dolomieu éloit de ce nombre, croyent
que les Amphigènes exisloient déjà dans les pierres qui
ont formé les laves ; ils supposent que ces cristaux ont
été entraînés par les lares, qui n’ont pu les altérer,
parce qu’ils sont infusibles.
MM. Salmon et Léopold de Buch pensent au contraire
que les Amphigènes se sont formés dans les laves
lorsqu’elles étoient à l’étal de liquidité ; ils fondent leur
opinion sur l’espèce d’empâtement qui existe entre la
lave et certains Amphigènes, et sur la présence de la
lave et même du pyroxène dans l’intérieur de la pierre.
Cette question tenant à celle de la formation des cristaux
que l’on trouve dans les laves , nous la traiterons
avec plus de développement en parlant des volcans et
de leurs produits.
On ne trouve pas des Amphigènes dans tous les volcans.
Us sont très-abondans dans ceux d’Italie, et notamment
dans les environs de Naples, sur le chemin de
Rome à Frascati; près d’ Albano, dans une roche volcanique
composée de mica noir; — en Islande; — en
Bohême, dans les basaltes ; — sur les bords du Rhin.
On n’en a trouvé aucun dans les volcans éteints de
la France.
+ 16e Es p . L A Z U L I T E . H a u t . 1
vulgairement LâpiS-Lazull.
L e Lazulite se reconnoît aisément à sa couleur d un
bleu d’azur; cette couleur paroît même essentielle au
Lazulite , puisqu’il la conserve à une assez haute température.
Il est opaque, sa texture est compacte , sa cassure
est ordinairement grenue , à petits grains, et quelquefois
un peu lamelleuse. Il est assez dur pour rayer
le verre , mais il n’étincèle que difficilement sous le
choc du briquet. On le distingue des minerais azurés
de cuivre , en ce qu’il ne devient pas noir par
l’action du feu, qu’il ne colore pas l’ammoniaque en
bleu, &c. Nous diviserons cette espèce en deux sous-
espèces.
I re SO U S - E S P . l a z u l i t e o u t r e m e r .
Lorsqu’il, est pur, il est d’un bleu d’azur très-éclatant.
Il donne au chalumeau un émail gi^s ou blanc. Il est
décoloré par les acides minéraux, et forme avec eux une
gelée épaisse.
Les chimistes ont donné successivement des analyses
très-différentes du Lazulite outremer a. La plus récente
est celle de MM. Clément et Desormes, qui ont trouvé
dans cette pierre o,34 de silice, o,35 d’alumine , o,o3
de soufre , et 0,22 de soude. Us regardent ces principes
comme essentiels, et considèrent comme principes accessoires
les 0,024 de chaux et les 0,015 de fer qu’ils y
ont quelquefois trouvés. Il résulte de cette analyse , que
l’Outremer n’est coloré par aucune substance métallique
, et qu’il renferme une proportion de soude très-
remarquable 1 * 3.
1 La \urstùn , la p ie rre d’A zu r . B r û c h . — La\urus o r le n ta lis .
Linn.-Gmel.
1 Le La zulite co n t ie n t , d’après M. Klaproth : s ili c e , 0,4s ; a lu m
in e , o , i 5 ; carbonate de c h a u x , 0,28 ; su lfa te de c h a u x , environ
0,07 ; oxide de f e r , o ,o 3 ; e a u , 0,02.
3 MM. Clément e t Desormes ont trouv é dans la te r re q u ’ils
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