Lieux.
Irlande et
îles a d ja centes.
Les masses ou terreins basaltiques les plus remarquables
ou les plus connus, sont ceux d’Irlande, d’Ecosse
et des îles adjacentes ; ceux de Saxe, d’Italie , d’Auvergne
et des bords du Rhin , entre Bonn et Ander-
naeh.
Le pays basaltique le plus célèbre, à juste titre, est
le comté d’Antrim , sur la côte septentrionale d’Irlande.
Les prismes basaltiques qui s’y trouvent sont remarquables
par leur hauteur, qui égale quelquefois i 5 mètres,
par la netteté de leurs pans et la régularité de leur
réunion; iis ont presque tous une situation verticale,
sont serrés à côté les uns des autres , et forment un
promontoire assez étendu qui s’avance dans la mer ,
et qui a dans sa plus grande élévation environ 3?.o
mètres. Ce promontoire porte le nom de cap Fairhead.
Une partie descend en gradin vers le rivage, et plonge
sous la mer jusqu’à une distance que l’on ne connoît
pas. Dans ces endroits bas les prismes paroissent tronqués
au même niveau , et représentent une chaussée
composée de pavés généralement hexagones. On lui a
donné le nom de chaussée ou pavé des géans. Elle est
assez éloignée du promontoire dont on vient de parler.
Les articulations de ses prismes sont très-sensibles et
assez multipliées. Ils ont d’ailleurs tous les caractères
que nous avons assignés aux Basaltes, et renferment
les substances que l’on y rencontre ordinairement : on
doit seulement observer que ces prismes sont souvent
séparés par de vastes couches d’ocre rouge.
Ce terrein basaltique s’étend à 3 myriamètres dans
les terres, et s’élève par-dessus des montagnes de pierre
calcaire coquillière jusqu’à la hauteur de 5oo mètres au
moins.
L ’île de Rathlin , qui est au nord de celle côte , les
Hébrides qui se continuent dans la même direction ,
une partie de la côte occidentale d’Ecosse , dont ces
îles semblent avoir été détachées, sont également basaltiques.
Parmi ces îles, celle de S tafia es! une des plus,
remarquables parla grotte naturelle qu’elle renferme,
et qui a reçu le nom de grotte de Fingal. Cette belle
caverne est creusée sur le bord de la mer, et en reçoit
les eaux; les vagues, en frappant ses parois, y font
entendre un bruit remarquable. Les muraiiles latérales
de cette grotte sont composées de longs prismes basaltiques
qui en soutiennent la voûte , formée d un grand
nombre de petits prismes couchés dans toutes sortes de
directions, et solidement liés entr’eux par diverses infiltrations.
Les montagnes basaltiques de la Saxe ont une disposition
particulière, et assez différent de celle des Basaltes
que nous venons de décrire. La chaîne qui soutient
les Basaltes porte le nom de chaîne métallifère, a cause
de la grande quantité de mines qu’elle renferme dans
son sein. Elle sépare la Bohême de la Saxe électorale.
Sa direction est du N. E. au S. O. Ses extrémités sont
l’Elbe au nord, et la Franconie au midi. La pente du
côlé de la Bohême est rapide ; mais vers la Saxe, elle est
fort douce. Cette chaîne est composée de petites collines
arrondies, à noyaux granitiques, recouverts de
gneisse, de schiste, de vake, &c. C’est sur le dos de cette
chaîne et sur ses points les plus élevés que sont placés
les Basaltes en forme de cônes ou de plateaux. Ces sommets
basaltiques sont presque toujours isolés, et ne
forment pas, suivant M. Daubuisson, la seize centième
partie de la chaîne très-étendue sur laquelle on les
trouve à-peu-près également dispersés. Ils y recouvrent
des substances d’une formation tvès- moderne ;
telles que des graviers, de la houille , &o. ; mais il*
sont aussi quelquefois recouverts par la diabase (gruns
tein. Tourner, ). Ces Basaltes ont souvent la forme prismatique
, et ceux de la montagne de Stolpen, qui est
à 3 myriamètres à l’E. de Dresde,, et à 7 à l’E. N. E.
de Freiberg, sont d’une solidité et d’une régularité remarquable.
Le Spitzberg est le point le plus élevé de cette chaîne;
Saxe.