5. E p idot e ? S k o r z a *. U est en petits grains verts et
comme vitreux , qui ont tous les caractères extérieurs
de l’Epidote, e t, d’après Klaproth , une composition
semblable à celle de cette pierre. On a trouvé le Skorza
sur les bords de la rivière d’Arangos, près de Muska
en Transilvanie.
L ’Epidote se voit rarement en masses, mais beaucoup
plus ordinairement en cristaux, dont le volume
varie depuis la grosseur d’une aiguille ordinaire jusqu’à
celle du pouce. Ces derniers sont rares et se
sont trouvés principalement à Arendal en Norwège.
Cette pierre paroît appartenir exclusivement aux ter-
reins primitifs , mais elle n’entre pas ordinairement
dans la structure des roches qui composent ces ter-
reins. Elle se trouve cristallisée dans les fentes de ces
roches ou dans les cavités des filons , et pénètre même
dans tous les sens les substances qui remplissent les
filons ; c’est ainsi qu’elle traverse la chaux carbonatée ,
le quartz, &c. — Le fer oxidulé, le grenat, l’axinile, le
felspath agrégé et le felspath adulaire, l’asbeste, sont les
minéraux qui accompagnent le plus communément
l’Epidote.
Les lieux où l’on a trouvé l’Epidole Stralite, sont : En
France -, le bourg d’Oÿsans, près Grenoble ; il y accompagne
le quartz, l’a^inite et le felspath adulaire. — La
mine d’Allemont dans le même arrondissement ; — les
environs du Mont-Blanc, près de Chamouny ; — le mont
Jouvet, dans la vallée d’Aoste : il y est en prismes courbés,
d’un gris de lin assez éclatant, et tirant un peu sur l’olivâtre.
— Les Pyrénées; —* les environs de Nantes, à
i kilom. à l’ouest de celle ville. — On le trouve aussi en
Italie, en prismes rhomboïdaux verts, couchés sur les
pierres calcaires de la Somma. ( B r e i s z a k -) — En Suisse,
dans le pays des Grisons : celte variété, en prismes à
1 C’est le nom qu’on donne à ee minéral dans le pays. On peut
douter encore qu’il appartienne réellement à l’espèce de l’£pidote.
dix pans , est d’un gris éclatant , et accompagne
constamment des grenats orangés 1. — En Norwège, à
Arendal ; les cristaux qui viennent de ce lieu sont d’un
volume et d’une netteté remarquables ; ils sont d’un vert
pâle.
On trouve encore l’Épidote dans l’Inde : il accompagne
les corindons de ce pays sous la forme de prismes
cannelés ou sous celle de petites masses vertes à surface
chagrinée. On en voit aussi quelques morceaux
transparens d’un beau jaune de topaze.
Enfin M. de Beauvois en a trouvé en Amérique,
dans les montagnes de la Caroline du sud.
4 i e E s p . E U C L A S E . H a ü y .
Q u o iq u e cette pierre soit encore très-rare , et par Caractères,
conséquent très-peu connue, elle offre des caractères
fort tranchés et assez remarquables.
Elle est d un vert tendre, d’une belle transparence ,
et se séparé en lames minces, avec la plus grande facilite.
Les faces qui résultent de la séparation de ces laines,
sont très-brillantes ; mais la division des lames
ne s’opère facilement que dans un sens. Dans les autres
sens, elle est plus difficile, et on obtient même souvent
une cassure vitreuse. Cependant on parvient par
la division mécanique, à un prisme droit à base rectangle.
L ’Euclase est assez dure pour rayer le quartz ; elle
devient opaque par l’action du chalumeau, et se fond
en un émail blanc.
Elle présente d’une manière très - sensible le phénomène
de la refraction double : §a pesanteur spécifique
est de 3,o6.
On n a encore eu qu’une trop petite quantité de cette
pierre pour avoir pu en faire une analyse exacte.
1 Saussure avoit pris cette pierre pour une préhnite, M. Champeaux
a prouvé que c’étoit une variété d’Epidote.