case dans la case voisine, qu'après avoir fait un très-long
circuit ; en sorte qu’elle a parcouru une étendue quelquefois
de 4 ,5 oo mètres, avant d’arriver à l’extrémité
de celte espèce de labyrinthe. Ces diverses pàrties ont
des noms techniques très-nombreux, très-singuliers,
mais qui diffèrent dans chaque département. — Ces marais
doivent être exposés aux vents de N. O ., de N. ou
de N. E.
C’est en mars que l’on fait entrer l’eau de la mer dans
ces bassins étendus. Elle y présente, comme on voit,
une vaste surface à 1 évaporation. Le réservoir antérieur
est destiné à conserver l’eau , afin qu’elle y dépose
ses impuretés, et qu’elle y subisse un commencement
d’évaporation : celte eau doit remplacer celle des
autres bassins , à mesure qu’elle s’évapore. On juge que
le Sel va bientôt cristalliser, quand l’eau commence à
rougir ; elle se couvre peu après d’une pellicule de Sel,
qui se précipite sur le sol. Tantôt on lui laisse déposer
son Sel dans les premiers compartimens ; tantôt on la
fait passer dans des cases où elle présente encore une
plus grande surface à l’air. Dans tous les cas, on retire
le Sel sur les rebords des cases, pour l’y faire égoutter
et sécher. On le recueille ainsi deux et trois fois par
semaine vers la fin de l’opération.
Le Sel obtenu par ce moyen , participe de la couleur
du sol sur lequel il est déposé ; e t, selon la nature du
terrein, il est blanc , rouge ou gris : on appelle aussi
ce dernier, sel vert. Le sel de mer a l’inconvénient
d’être amer, si on l’emploie immédiatement après sa
fabrication. Il doit ce goût au muriate de chaux et au
sulfate de soude qu’il renferme. L ’exposition à l’air,
pendant deux ou trois ans, le débarrasse en partie de
ces sels.
Les marais salans sont presque aussi multipliés que les
mines et que les sources salées. — Ceux de Portugal
passent pour donner le Sel de meilleure qualité ; il est
en gros grains, presque transparens. On le préfère en
Irlande, pour les salaisons de boeuf. Les sels les plus
estimés après celui-ci, sont ceux de Sicile, de Sardaigne
et d’Espagne. — Les sels de France sont appropriés
à d’autres usages, notamment à la salaison du poisson.
Il y a des marais salans sur les bords de la Méditerranée
clans le département des Bouches-du-Rhône, et
dans celui de l’Hérault près d’Aiguemortes. C’est dans
ce dernier lieu que sont les marais de Peccais. La
suite des ojiéralions diffère un peu de celle que nous
avons décrite ; mais les principes sont les mêmes. —* Sur
les côtes de l’Océan, on compte ceux de la baie de Bourgneuf,
ceux du Croisic, ceux de Brouage, de la Tremblade
et de Marenne, département de la Charente-Inférieure.
Dans la seconde manière d’extraire le Sel de l’eau de
la mer , on forme sur le rivage une esplanade de sable
très-unie, que la mer doit couvrir dans les hautes marées
des nouvelles et des pleines lunes ; dans l’intervalle de ces
marées, ce sable en partie desséché se couvre d’efflorescences
de Sel mariu; on l’enlève, et on le met en
magasin. Lorsqu’on en a une suffisante quantité, on le
lave dans des fosses avec l’eau de mer qu’on sature
ainsi de Sel marin : on porte celte eau dans des bassins
de plomb assez étendus , mais peu profonds. On évapore,
par le moyen du feu, l’eau surabondante, et on
obtient le Sel marin d’un beau blanc. Ce procédé est mis
en usage sur les côtes du département de la Manche,
près d’Avranches.
On assure qu’on peut aussi concentrer l ’eau de la mer
par la gelée ; la partie qui se gèle contenant beaucoup
moins de Sel que la partie qui n’est pas gelée * mais on
ne peut pas l’amener par ce moyen à plus de 16 à 17
degrés. ( JVall. ) On ne pourroit point employer le
procédé de la : congélation, pour l’eau des fontaines
salées qui renferment du sulfate de magnésie , parce
que ce sel décompose , à la température de la glace,
le muriate de soude ; il se forme du sulfate de soude
et du muriate de magnésie, sel déliquescent qui gêne