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ct> système. Nous ne considérerons ici que le Basalte homogène
, ou la pâte des Basaltes mélangée, et nous
renverrons à la Géognosie l’histoire des roches à base de
Basalte.
Les Basaltes sont généralement d’un brun tirant
sur le noir, sur le verdâtre, sur le rougeâtre ou sur le
gris. Polis ou mouillés , ils prennent quelquefois un
aspect bleuâtre. Leur cassure est matte et ordinairement à grain fin ;
elle est quelquefois un peu conchoïde, et présente des
cavités en assez grand nombre.
Le Basalte est sonore et difficile à casser ; il a quelquefois
une ténacité remarquable.
Sa dureté, toujours au-dessus de celle de la chaux
carbonalée quand il n’est point en décomposition, devient
quelquefois assez grande pour qu’il soit scintillant
et susceptible de recevoir le poli.
Sa pesanteur spécifique est de 3 à-peu-près.
Il agit sensiblement sur l’aiguille aimantée, et a quelquefois
même le magnétisme polaire.
Enfin il est fusible au chalumeau en un verre grisâtre
ou verdâtre.
Le Basalte est toujours en masse ; mais ces masses qui
diffèrent beaucoup par le volume , sont susceptibles de
prendre des formes déterminables qui ressemblent à des
cristaux , mais qui doivent en être soigneusement distinguées
, car elles n’ont point cette constance dans la
valeur des angles, qui s’observe dans les véritables cristaux.
Les formes que présente le Basalte, sont le prisme,
la sphère, &c.
Les Basaltes paroissent avoir pour base l’amphibole
en masse ; mais dans beaucoup de cas, ils sont composés
de cette pierre et de felspath intimement mêlés ; dès
que ces deux pierres deviennent visibles, elles constituent
la roche que nous nommons diabase (grunstein.
Wzms. )-
Le Basalte renferme un assez grand nombre de pierres
b a s a l t e . 45*7
étrangères, dont la présence peut aider à le faire reconnoitre.
Tels sont l’amphibole, le péridot, le pyroxène ,
le mica, lamphigène, le felspath, le quartz, la méla-
nite, le fer oligiste en cristaux, &c.
Les cavités qu’on y remarque sont tantôt vides, tantôt
tapissées, ou remplies de substances très - différentes ;
telles que la steatite verte, la chaux carbonatée, la mé-
sotype, le silex calcédoine.
Quoique le Basalte puisse être considéré comme une
pierre melangee, dont les parties hétérogènes sont invisibles
, il y a cependant une concordance assez remarquable
entre les trois analyses que nous allons rapporter
, du moins quant à leurs principaux résultats.
Bergman. Klaproth. Kennedy.
Silice, 5o 44,5o 46
Alumine , 1 5 1 6 ,7 5 16
Chaux, S 9,5o 9
Magnésie, a 2,25 0
Oxide de fe r , 25 20 16
Soude, 2 ,6 0 4
Oxide de manganèse, 0 ,1 2 0
Acide muriatique , o,o5 1
E a u , 2 5
Pe rte , 2,23 3
MM. Klaproth et Vauquelin y ont en outre trouvé
un peu de carbone.
On voit par ces analyses que le Basalte contient une
grande quantité de fer, qui, étant à l’état d’oxide noir,
lui donne la propriété , que nous lui avons reconnue,
d’attirer l’aiguille aimantée.
Ce fer en s’oxidant davantage par le contact de l’air
et passant à l’état d’oxide rouge, est probablement une
des causes de l’espèce de décomposition que les Basaltes
éprouvent à leur surface. On remarque que cette surface
est plus terreuse, plus friable, que l’intérieur de la
masse ; qu’elle est souvent rougeâtre, et que cette altération
en pénétrant de 4 ou 6 millimètres et plus dans
1 intérieur, forme à l’entour des masses circonscrites de