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lorsque le fond n’est pas trop compacte. Les corps étrangers
, comme les roseaux et les sables, qui favorisent
l’efflorescence du carbonate de soude, favorisent en
même tems sa formation.
M. Kirwan attribue la formation de ce sel dans certains
lacs salés, à la décomposition du sulfate de soude,
au moyen du bitume qui se trouve si ordinairement
avec ces sels.
On trouve de la Soude carbonatée en Suisse ; elle tapisse
les cavernes sèches des montagnes du canton de
Berne , près de Schwarzbourg ; elle est mêlée de sulfate
de soude. ( Morell. )
En Bohême, près de Bilin , sur les gneiss en décomposition.
On la recueille tous les ans au printemps.
( Reuss , dans Brochant ).
En Hongrie ; elle y est extrêmement abondante. On
la voit en efflorescence à la surface du sol sablonneux
de la Haute - Hongrie, entre le Danube et la Teisse,
et à l’Est de cette dernière rivière, dans les environs
de Debretzin , notamment près de Kis-maria et de
Bihar. ( Townson. ) Il y a dans le même canton des lacs
nombreux, mais peu profonds , dont les eaux tiennent
en dissolution une grande quantité de ce sel. Ces lacs se
dessèchent presqu’entièrement en été, et il ne reste d’eau
que dans leur milieu. Cette partie a été creusée par
l’extraction très-ancienne qu’on y a faite du Natron.
Le sol abandonné par l’eau se couvre alors d’efflorescences
épaisses de Soude carbonatée, et l’eau qui reste
est tellement saturée de ce sel, qu’il se dépose en gros
cristaux lorsque les nuits sont froides. On l’exploite
dans les lacs voisins de Debretzin, pour en faire du
savon. On assure que l’efflorescence se renouvelle à mesure
qu’on l’enlève. ( Rückert. )
Pline dit qu’on trouvoit la Soude carbonatée en
Th race et en Macédoine , près de Litis ; que celle de ce
dernier pays éloit la plus estimée, et se nommoit chalas-
t r ia n e i
On en cite aussi aux environs du IacBaikal, en Daou-
r ie , et dans les plaines désertes de la Sibérie. Elle y est
mêlée avec le sel marin très-abondant dans le même
lieu. — Il y en a également dans le Thibet ; — sur la
côte occidentale de l’Indostan, près de Tegapatnam, et
près de Bombay, dans des puits voisins de la mer; —■
près de Bassora , sur le golfe persique ; — dans l’Asie
mineure, aux environs de Smyrne et de l’ancienne ville
d’Ephèse. — L ’Egypte offre ce sel en abondance dans la
vallée des lacs de Natron, à l’ouest du N il, à une journée
de Terrânéh. Ces lacs remarquables, sont au nombre
de six dans une vallée parallèle à celle du fleuve-sans-
eau ; ils renferment une très-grande quantité de Soude
carbonatée, mêlée de sel marin. Lorsque leurs eaux
baissent, les deux sels cristallisent successivement ; le
sel marin le premier, le Natron ensuite. Ceux de ces
lacs qui contiennent beaucoup de sel marin ont leurs
eaux d’un rouge foncé. Mais cette couleur n’est point
minérale, elle se conserve dans le sel marin, et rend
le Natron brun.
Dans un de ces lacs, la partie orientale ne contient que
du sel marin, et la partie occidentale ne renferme que
du carbonate de soude ; ces deux eaux ne se mêlent pas.
Le sol des environs est couvert de Natron d’un blanc
éblouissant. Il croît dans ces lacs différentes plantes, des
roseaux, des typha, des tamarisques ; et malgré le goût
salé de leurs eaux, des canards et des sarcelles les habitent.
Le Natron est enlevé tous les ans par les caravanes
, qui le transportent à Terrânéh. Le sel marin
qu’il contient lui ôte dans le commerce beaucoup de sa
valeur. ( A n h r e o s s y et B e r t h o l l b t . ) Cette Soude impure
contient, d’après M. Klaproth, près d’un cinquième
de son poids de sulfate de soude.
-On trouve encore de la Soude carbonatée à vingt-
huit journées de Tripoli de Barbarie, dans un lieu
nommé Trôna, dans la province de Sukena, à deux
journées du Eezzan, et, au pied d’une montagne. La