Formation
«t gîssement*
sur la fontaine de Bougival, près la machine de Marly.
( C o u p é . )
Ch. carb. concr. tubuubusb. Celte s o u s- varie te se presento
sous la forme de cylindres irréguliers, dont l’axe est
remplacé par un canal. Sa structure est très-sensiblement
lamelleuse , et ses lames se continuent souvent
sans interruption dans tout le diamètre du cylindre,
en sorte qu’elles semblent percées par le canal du centre.
Ces deux caractères distinguent celte espèce de stalactite
de la stalactite fibreuse. Il ne faut pas croire cependant
que ces différences soient toujours fort tranchées, il y
a beaucoup de cas au contraire où l’une de ces stalactites
passe à l’autre par des transitions insensibles.
La structure lamellaire et le canal du centre n’empêchent
pas ces pierres de présenter le caractère commun
à toutes les concrétions calcaires, celui d’être formées
de couches parallèles ; mais il ne se voit que dans
les stalactites volumineuses. Le diamètre de ces Stalactites
varie depuis 5 millimètres jusqu’à 5 décimètres et plus.
Les stalactites et les albâtres se forment dansles grandes
cavités nommées cavernes, qui se rencontrent fréquemment
dans les terreins calcaires. L ’eau qui transsude à
travers les masses calcaires et qui distille de la voûte
de ces cavernes, est ordinairement chargée d’une certaine
quantité de Chaux carbonalée. Le contact de l’air
et l’évaporation qui en résulte, précipitent ce sel pierreux,
et les gouttes d’eau qui tombent de la voûte, laissent
d’abord un petit anneau calcaire qui s’accroît peu à
peu, et se change en un tube à parois minces. A mesure
que la cavité de ce tube diminue par l’addition des molécules
de Chaux carbonatée qui se déposent dans son
intérieur, l’eau coule plus abondamment à l’extérieur ;
le tube prend alors de l’accroissement, et se change
bientôt en un cylindre irrégulier, à surface ondulée ef
rude, q u i, examinée à la loupe, présente les angles
d’une multitude de petits cristaux.
La même eau qui forme ces stalactites, dépose sur le
sol et sur les parois de la caverne des couches de Chaux
carbonatée, qui augmentent indéfiniment, au point de
remplir celte caverne d’une masse de Chaux carbonatée
; alors le dépôt prend le nom d'albâtre. Celle pierre
diffère du marbre par les couches parallèles et ondoyantes
qu’on remarque dans son intérieur.
Les stalactites et les albâtres ne se trouvent guère
que dans les terreins calcaires, parce que c’est seulement
dans ces terreins qu’on rencontre des cavernes
d’une grande dimension. Ces cavernes ont quelquefois
plusieurs hectomètres d’étendue. Les stalactites qui
les garnissent, dont les formes sont très-variées et l’as-
pect fort brillant, présentent un spectacle curieux et
même imposant, qui a rendu plusieurs de ces grottes
célèbres ; telles sont celles d’Antiparos dans l’Archipel*
d’Auxelle en Franche-Comté , de Pool’s-Hole en. Der-)
byshire, &c.
L ’albâtre sert dans la décoration des édifices, et entre usages e%
dans la composition de quelques meubles. On en fait *nnolatiün!s
des vases précieux. Cféloit une des pierres le plus communément
employées par les anciens. Il ne paroît pas
que son nom vienne du mot latin albus, comme l ’analogie
porte à le croire j car on a vu ci-dessus que l’albâtre
blanc étoit très-rare : celui que les anciens estimoient
le plus, n’étoit pas de cette couleur, mais d’un jaune
de miel. On croit que ce nom est dérivé du mot ala-t
bastrite, qui vient du grec alabastron, et qui veut dire
insaisissable. C’est le nom que les anciens donnoient
aux vases faits de cette matière, parce qu’élanl ordinairement
sans anses et très-polis, on a voit quelque
peine à les prendre.
Alabastrite n’est pas non plus le nom particulier de
l’albâtre gypseux, comme quelques minéralogistes l ’ont
pensé. Enfin les anciens appeloient aussi l’albâtre calcaire
marbre onychites, et même simplement onyx ,
à cause de ses couches concentriques, semblables aux