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On remarque quelquefois dans la Chaux carbonalé#
compacte , des arborisations ou dendrites dues à de
l’oxide noir de fer ou de manganèse , qui s’est infiltré
tantôt entre les feuillets de la pierre, tantôt dans les fissures
nombreuses qui la traversent souvent. Dans le premier
cas, les dendrites sont superficielles ; dans le second,
elles sont profondes, et ne deviennent visibles que lorsqu’on
scie la pierre perpendiculairement à ses fissures.
On trouve aux environs de Florence une variété de
Chaux carbonatée compacte, qui, sciée dans un certain
sens, offre assez bien l’image d’une ville ruinée : on
croit y voir des édifices, des tours, un ciel et une terrasse.
Cette variété connue sous le nom de pierre de Florence,
peut être appelée systématiquement, chaux carbonatée
ruiniforme. ( Haûy.) On suppose que cette pierre
calcaire, à-la-fois argileuse et ferrugineuse, en prenant
de la retraite par le dessèchement, s’est divisée en prismes
irréguliers ; que l’espace compris entre les prismes a été
rempli par une infiltration de Chaux carbonatée, tandis
que l’oxide de ferde la surface des prismes, en s’oxidant
davantage, teignoit; cette surface , et lui donnoit une
couleur d’un jaùne d’ocre plus intense que celui du
fond de la pierre.
Les marbres et la Chaux carbonatée compacte présentent
à-peu-près le même gissement et les mêmes faits
géologiques. On réunira donc ici ce qui les concerne.
Tous les deux se trouvent en bancs épais, parallèles
entre eux, mais rarement horizontaux ; ils sont au
contraire souvent très-inclinés, et, ce qui est plus remarquable,
contournés, plissés, comme tordus, dans
toutes sortes de directions, sans cependant perdre leur
parallélisme.
Ces masses calcaires forment des chaînes de montagnes
stratifiées, souvent très-hautes : on en voit dans
les Pyrénées, qui ont 36oo mètres d’élévation. Elles
ont toutes un aspect particulier, qui les fait recon-
CHAUX C A R B ONA T É E .
noitre de très-loin; leur sommet est rarement aigu,
il est au contraire fréquemment terminé en plateaux,
qui ont ordinairement une assez grande étendue; leurs
flancs sont escarpés et coupés presqu’à pic : ces escar-
pemens ont quelquefois une hauteur prodigieuse ; quelquefois
aussi ils se succèdent en retraite comme les marches
d’un escalier.
Cette double disposition est très-remarquable dans le
centre de la chaîne des Pyrénées, et sur les bords de la
chaîne des Alpes, notamment sur la rive droite de l’Isère,
près de Grenoble.
La Chaux carbonatée compacte se trouve ordinairement
dans le voisinage des montagnes primitives, et on
a remarqué que plus elle s’en approche, plus les couches
qu’elle forme sont contournées. Celle que l’on trouve
dans les terreins tertiaires éloignés des lerreins primitifs,
y est quelquefois sous forme de brèche ( Champigny,
près Paris ).
Les bancs de Chaux carbonatée compacte et de marbres,
varient beaucoup d’épaisseur; ils sont toujours
placés au-dessus des terreins de cristallisation , et n’alternent
jamais avec eux; mais ils alternent quelquefois
avec des bancs d’argile, de schiste argilo-bitumineux,
d’ocre, de houille même. Ce dernier cas est rare et
accompagné de circonstances particulières , dont on
traitera à l’article de la houille. Les variétés de Chaux
carbonatée compacte et Marbre renferment aussi des
couches ou des amas de fer oxidé rouge, de mercure
sulfuré, de plomb sulfuré et molybdaté, de manganèse
, de zinc oxidé ou sulfuré, &c. Ces métaux s’y
trouvent aussi en filons avec la Chaux carbonatée laminaire,
le fer sulfuré, le cuivre pyriteux, le cuivre Malachite,
&c.
On trouve disséminés ou comme empâtes dans cette
Chaux carbonatée, des grenats et de la stéatite, qui sont
presque les seules pierres primitives qu’on y ait observées
; on n’y rencontre ni mica, ni amphibole. M. Bro