lions exactes sur les cristaux de glace, et l’on ne connoit
pas leur forme primitive. M. Haüy soupçonne que c’est
l ’octaèdre, et il fonde son opinion sur les dendrites que
présente fréquemment la glace en couches minces. On
sait que ces espèces de dessins sont ordinairement formés
par des octaèdres implantés les uns au-dessus des autres *.
L ’eau et même la glace sont susceptibles de se dissoudre
dans l’air à la température la plus basse que nous
éprouvions ; mais cependant cette dissolution est d’autant
plus abondante et plus rapide que l’air est plus
chaud. L ’eau dissout aussi de l’air.
Telles sont les principales propriétés de l’eau considérée
isolément : mais ce liquide paroît avoir une action
assez importante dans la composition des minéraux.
Il y entre non-seulement comme principe accessoire
( Introd. 83 ) , mais quelquefois comme principe essentiel
, puisque dans ce cas sa présence fait changer la
forme de la molécule intégrante , ain§i qu’on l’observe
dans la chaux sulfatée : on nomme alors ce liquide eau
de cristallisation. Ses proportions et son adhérence
sont très - différentes , selon les espèces de minéraux
avec lesquels il est uni. Il donne à quelques pierres la
propriété de se boursoufler considérablement en se
fondant, telles sont la mésotype, la prehnite, la stil-
bite, &c. Les minéraux qui semblent plus compactes
que les précédens, et dans lesquels l’eau paroît être dans
une proportion moins considérable , décrépitent par
l’action du feu, telles sont parmi les sels, la baryte sulfatée
, la soude muriatée, &c. a.
Quelques sels se fondent dans leur eau de cristallisation
lorsqu’on leur fait éprouver une chaleur suffisante
, telle est l’alumine sulfatée, & o . *1
1 Si le prisme observé par M. Cordier est un hexaèdre régulier,
eette forme secondaire ne peut guère s’accorder avec une fornie primitive
octaèdre.
1 C e p e n d a n t la d é c r é p it a t io n n ’e s t p a s to u jo u r s u n c a r a c t è r e de
la p r é s e n c e d e l ’e a u d an s les m in é r a u x .
Dans certains minéraux l’eau tient avec beaucoup
plus de force que dans ceux qu’on vient de prendre
pour exemples : celle eau ne peut même souvent en être
chassée que par une action chimique encore plus puissante
que celle du calorique.
Suivant M. Lampadius, si après avoir chauffé séparément
du quartz, du kaolin et du spath calcaire, jusqu’à
ce qu’ils ne donnent plus d’eau, on les chauffe de nouveau
en les réunissant, ils en donnent une nouvelle quantité.
Plusieurs minéraux très-composés ne laissent échapper
leur eau de composition qu’au moment où ils entrent en
fusion, tels sont l’obsidienne, le felspath, le basalte, &c.
L ’alumine, dans un certain état, peut être échauffée au
rouge blanc sans perdre toute son eau. {Th. de Savssvrb.)
L ’eau est en outre renfermée en gouttes visibles dans
quelques minéraux, tels que le quartz cristal de roche,
les silex calcédoines dits enhydres, certaines géodes
argillo-ferrugineuses, &c. La plupart des silex pyro-
maques donnent de l’eau quand on les casse.
On peut diviser en deux sous-espèces les eaux répandues
sur la terre, i°. les eaux pures; 2°. les eaux minérales.
l re SO U S -E S P . E A U P U R E .
Nous comprendrons sous cette dénomination les eaux
des sources, des fleuves, des lacs, &c. qui ne contiennent
point assez de matières étrangères pour que leur saveur
et leurs propriétés extérieures en soient sensiblement
altérées.
L ’eau de pluie est la seule qui soit parfaitement pure,
et encore Bergman a-t-il observé que la première pluie
qui tomboit après une longue sécheresse, contenoit
quelques atomes de muriate et de nitrate de chaux.
Les autres eaux contiennent ordinairement un peu
de chaux sulfatée ou de chaux carbonatée. On trouve ces
deux sortes d’eau aux environs.de Paris. Les eaux des puits
et des collines du nord de cette ville, contiennent de la
chaux sulfatée. Celles des collines calcaires du sud, et
notamment les sources d’Arcueii et des hauteurs de