mêlee de mica, de serpentine, et même de felspath. ( En
Sibérie. P a r l a s . ) — Elle ne renferme ni corps organisés
, ni marne, ni argile. Telle est la Chaux sulfatée
d Airolo , au Saint - Gothard , dans la vallée Levantine;
ce Gypse, évidemment primitif, est situé entre
deux couches de gneiss. Tel est encore celui de Bellin-
zona, dans les Alpes de la Suisse italienne. On doit peut-
etre rapporter à cette formation, le Gypse blanc sacca-
roïde du Mont-Cénis; celui de la vallée de Chamouny
( S a v s s p r e ) , et celui du glacier de Gebrulaz, dans les
environs de Moutier, département du Mont-Blanc, il
ressemble à du beau marbre saccaroïde, &c.
Le Gypse de seconde formation se trouve placé dans
des terreins de nature assez différente, mais plus communément
cependant dans les terreins calcaires que
dans les autres. Il recouvre ordinairement la chaux
carbonatée, mais il en est aussi recouvert quelquefois
(au Hartz, en Saxe. K irit. géol.). On croit avoir remarque
qu’il se trouve assez habituellement dans le passage
des terreins primitifs, aux terreins secondaires. On le rencontre
fréquemment dans le milieu des vallées, ou sur le
penchant des montagnes primitives de la dernière formation.
Tl accompagne souvent les rocs salés et la chaux
carbonatée fétide. Ce Gypse de transition a le grain fin
et cristallisé, le tissu assez serré ; il est souvent fibreux ;
ses couches sont minces, très-contournées, et mélangées
d argile colorée ; il est lui-même coloré en rouge, en
jaune, en violet, &c. M. de Buch l’a trouvé dans la
vallée de Léogang, pays de Salzbourg. Je crois devoir
rapporter à cette formation le Gypse que j’ai observé
entre Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, au pied des Pyrénées
; à Vizille, près Grenoble; à Dessises, dans le département
de la Côte-d’Or; celui des salines de Bex, en
Suisse, &c. On donne aussi comme exemple de cette
formation , le Gypse du Derbyshire ; celui du duché de
Cumberland , en Angleterre ; celui des environs de
Moffat, eu Ecosse 3 ce dernier fait partie d’une brèche
(Jui recouvre des roches de transition [ J a m e s o f , m i n . ) .
Je ne sache pas qu’on ait encore vu aucun débris de
corps organisés dans les masses même de ce Gypse.
■^-‘e Gypse que l’on trouve sous les plaines ou sur les
collines .secondaires très - éloignées des terreins primitifs
, paroit appartenir à une troisième formation,
postérieure aux deux précédentes. Il est ordinairement
en bancs épais continus et horizontaux ou inclinés
sans être contournés. Son grain, quoique toujours cristallin
, est plus grossier ; il est aussi plus souillé que
les précédens d’argile, de marne, ou même de chaux
carbonatée ; il renferme souvent dans ses masses même
des débris de mammifères, d’oiseaux, &c. Les couches
de marne argileuse ou calcaire qui le séparent, renferment
aussi des débris de corps organisés. Nous donnerons
comme exemple de cette formation, le Gypse
des Lucques, près Toulon; celui d’A ix , au-dessus
duquel se trouvent des poissons fossiles, et sur-tout celui
des environs de Paris b On remarque que les bancs
homogènes de ce dernier, se divisent en colonnes prismatiques
très-nettes , et semblables en tout aux prismes
basaltiques.
Des observations plus précises et plus multipliées,
nous apprendront probablement qu’on peut encore sub- 1
1 La formation du Gypse des environs de Paris , me paroît être
différente de toutes celles qui ont été décrites par les minéralogistes
de l’école de M. Werner ; elle diffère de la seconde formation du
Gypse secondaire de cette école , en ce qu’elle recouvre le calcaire
coquilher au lieu d’en être recouverte , que le Gypse qui la compose
n est pas fibreux, et qu’il n’alterne pas avec le grès bigarré. Je crois
pouvoir rapporter le Gypse d’Aix à la même formation que le Gypse
de Paris j il faut cependant remarquer que les poissons fossiles des
carrières d’Aix, se trouvent dans la marne bitumineuse qui les recouvre
et non dans le Gypse : je n'affirme donc pas ce rapprochement.
M. Gillet-Laumont compare aussi le Gypse d’Aix et celui.
d’A igue-Perce, département du Puy-de-Dôme, à celui de Montmartre.
On trouvera plus bas une description succincte de la formation
du Gypse des environs de Paris ; et nous y reviendrons dans,
fa seconde partie de cet ouvrage.