Gi'ssement.
près Sevres, sert à faire les gazettes dans lesquelles on
cuit la porcelaine tendre ou frittée.
2. Marne c a l c a ir e . Cette Marne est beaucoup plus
aride au toucher qu’aucune des variétés précédentes ;
elle ne se délaye point dans l’eau et ne fait point pâte
avec ce liquide, si elle n’est finement et longuement
broyee. Elle est quelquefois assez dure pour êlrë em-
ployee dans les constructions : mais plus ordinairement
elle se délite à l’air, et se déduit delle-méme en une
poussière assez fine. Ses couleurs sont le blanc, le gris,
le jaunâtre sale, le, brun pâlp.
Marhe calcaire compacte. Elle est compacte , et seulement
traversée par des fissures qui la divisent quelquefois
en fragmens d’une forme polyédrique assez régulière.
Elle présente toutes les formes des basaltes jusqu’à la
figure sphérique.
On voit dés Marnes compactes blanches à retraite
irreguliere à Montmartre ; elles sont disposées, en couches
assez puissantes entre les bancs de gypse des différentes
masses. Les parois des fissures sont souvent enduites
d’une teinte brune ou d’une teinte jaune, et couvertes
de dessins noirs dendritiques. On trouve à Argenteuil,
sur le bord de -la Seine , à l'ouest de Paris , une Marne
blanche compacte qui présente quelquefois la retraite
prismatique et les articulations des basaltes. Cette Marne
est la base terreuse de la porcelaine tendre ou frittée.
Marne calcaire friable. Elle est tendre et souvent assez
friable pour se réduire en poudre entre les doigts. C’est
une de Gelles qui se délitent le plus facilement par fin-
fluence des météores atmosphériques.
Le gisseinent des Marnes est à-peu-près le même que
celui des argiles ; elles se trouvent, comme ces pierres, en
couches ou en rognons dans les terreins secondaires et
dans les terreins tertiaires. Les Marnes argileuses pa-
roissent être les plus nouvelles, et les Marnes calcaires
compactes les plus anciennes : on en juge par leur position
respective et par la nature des fossiles qu on y
rencontre ; car c’est dans les Marnes que se trouvent le
plus abondamment les os. fossiles de mammifères et de
poissons, et les empreintes de végétaux. Or on a remarqué
que les fossiles qui se trouvent dans les Marnes
calcaires appartiennent à des espèces d’animaux encore
plus diffère ns de ceux qui existent aujourd’hui, que ne
le sont ordinairement les fossiles qui se trouvent dans les
Marnes argileuses.
Les Marnes calcaires compactes forment quelquefois
des masses sphéroïdales au milieu des couches d autres
Marnes. Ces sphères sont souvent creuses et composées
de prismes irréguliers , dont les intervalles sont quelquefois
remplis d’une matière calcaire spalhique. On
donne à ces masses le nom de dés ou jeux de Vinhel—
mont ( Indus helmontii ).
Les Marnes calcaires sont généralement situées plus
profondément que les Marnes argileuses ; mais ni les unes
ni les autres n’atteignent jamais une grande profondeur ;
les dernières sont fréquemment superficielles et à peine
recouvertes par quelques dépôts sablonneux. Cette disposition
doit nous faire regarder ces pierres comme les
couches de la formation la plus récente.
On trouve des Marnes par-tout. M. Patrin fait remarquer
qu’elles sont très-abondantes en Italie, et que la
ville de Florence est bâtie avec des Marnes calcaires
compactes.
Les Marnes sont d’une grande importance pour
l’agriculture ; elles servent à amendeV les terres, et ont
sur la faculté productive du sol une influence qu’on n’a
pas encore pu exactement apprécier. On a cru pendant
long-temps qu’elles servoient uniquement à en modifier
la ténacité ou l’aridité, et on fondoit cette opinion sur
ce que les Marnes argileuses conviennent plus particulièrement
aux terres trop légères, et les Marnes calcaires
aux terres argileuses et trop tenaces. On a pensé depuis
Usages.