S E L S T E R R E U X ,
chant a cependant vu du felspath dans de la Chaux car-
honalée compacte du col du Bonhomme, aux environs
du Mont-Blanc *.
On voit aussi des silex dans ces variétés de Chaux
carbonatee, mais ils y sont plus rares que dans la variété
suivante, plus petits, et plus intimement liés avec la
pâle. Je les ai toujours vus disposés en couche ou continue
( les environs de Bakewell, dans le Derbyshire),
ou interrompue^ les silex blonds des environs de Grenoble).
Enfin ces deux variétés de Chaux carbonatée renferment
tres-souvent des coquilles et d’autres corps marins
fossiles. Certains marbres paroissent entièrement
composés de madrépores qui ont pris la structure lamellaire.
Ces corps marins ont rarement conservé la pureté
de leurs formes, et sont tellement adhérens à la pierre,
qu’ils ne peuvent pas en être séparés sans se briser. Les
coquilles qu’on y trouve le plus ordinairement, sont des
belemnites, des ammonites, des térébratules, et autres
espèces vulgairement nommées pélasgiennes. Celles
qu’on a nommées littorales par opposition, ne s’y rencontrent
peut-être jamais.
M. Werner nomme en géognosie calcaire de transition,
la Chaux carbonatée marbre , et calcaire strati-
forme ou secondaire, la Chaux carbonatée compacte. Il
fait remarquer que la première approche davantage des
terreins primitifs que la seconde, au-dessous de laquelle
elle se trouve presque toujours. Elle alterne souvent avec
des roches qu’il appelle aussi de transition, telles que
l’amygdaloïde et le schiste argileux.
La Chaux carbonatee compacte est employée avec
avantage dans les constructions ; elle donne aussi une
çhaux excellente.
1 Cette pierre calcaire , malgré son apparence compacte est
probablement primitive, et par conséquent d’une formation beaucoup
plus ancienne que celle de la Chaux carbonatée dont il est question
ici.
5. C h a u x c a r b o n a t é e O o l i t h e h Nous plaçons ici une
variété de pierre calcaire qui semble peu importante
au premier apperçu, mais qui, par sa manière d’être
assez particulière , mérite d’être séparée des autres.
L ’Oolilhe est toujours en globules ou sphéroïdes, dont
la grosseur varie depuis celle d’un pois 1 * jusqu’à celle
d’une graine de pavot. Ces sphéroïdes ne sont point
réguliers ; leur cassure est compacte et souvent écailleuse
; on n’y voit ni couches concentriques, ni stries
convergentes, et c ’est en cela que les Oolithes diffèrent
des autres variélés globuleuses de Chaux carbonatée.
Leur couleur, caractère d’ailleurs peu important, est
le gris jaunâtre ou le rouge brun et sale.
Les Oolithes sont presque toujours agglutinées par oissement.
un ciment calcaire. Elles se trouvent en bancs ou en
masses considérables dans les pays calcaires de troisième
formation. On voit quelquefois des couches qui
sont entièrement composées d’Oolithes de la grosseur
d’une graine de pavot (au N. d’Alençon). On a cru remarquer
qu’elles se trouvent plus ordinairement qu’aii-
leurs au pied des collines ou des montagnes, et qu'on
les rencontre sur-tout dans le passage des terreins de
cristallisation, aux terreins de sédiment. Daubentoo ,
Saussure, Spallanzani, M. Giliet-Laumont, supposent
que c’est de la Chaux carbonatée qui a été granulée
comme delà poudre à canon parle mouvement des eaux.
Spallanzani a vu des Oolithes très-légères et très-blanches,
se former dans les petits canaux par où s’écoulent les
eaux pluviales à la Solfatarre de Pouzzole. Les Oolithes
sont rares dans la Chaux carbonatée compacte : on ne
les a jamais vues dans la craie proprement dite ; il paroît
qu’elles sont particulières à la Chaux carbonatée grossière.
On dit aussi qu’on les trouve au milieu des mon—
1 Chaux carbonatée globuliforme. H a ü y . — R o g g en s tc in , l’O o -
l i t h e . B r o c h . — O n a nommé aussi ces pierres M c c o n i u s , A m ~
m i t e s , & c .
* J’en ai vu de cette grosseur dans la collection de M .Ton d i.