Caractères.
Elle ressemble à une marne grisâtre, avec des taches
blanches et de grandes taches rougeâtres ; exposée à un
feu violent, sa surface se couvre d’un vernis grisâtre.
— A Frohburg, près Pennig; celle-ci diffère extrêmement
de la précédente : elle ressemble à un jaspe terne
et à moité décomposé, qui seroit d’un blanc rose, avec
des zônes roses parallèles ; elle est in fusible, mais devient
translucide au feu, et prend l’apparence du grès lustré.
——A Mohorn, entre Freyberg et Dresde, elle est solide
et d’un rose sale, avec des taches rondes, brunes, blanches
ou rouges ; ces dernières sont fort petites 1. Elle
paroît être la base décomposée d’une amygdaloïde ou
d’une roche porphyroïde. — Sur les bords de l’Emme,
près de Lucerne en Suisse ; elle y est en cailloux roulés,
d’un gris roussâtre ou verdâtre, et traversés de veines
disposées en réseaux , les unes blanches, les autres
brunes ; elle fond en un émail noir à une haute température
( i 35 environ de Wedgwood. Saussure).
78e E s t . Y A K E 1.
C e t t e pierre a la cassure malte et unie, quelquefois
conchoïde, quelquefois inégale et à grain fin ; elle est
assez douce au toucher, assez tendre, et sur-tout très-facile
à casser. La Yake est très-fusible au chalumeau. Elle
fait ordinairement mouvoir l’aiguille aimantée, et ne
happe point à la langue ; sa pesanteur spécifique est de
3,53 à 2,8g.
Ses couleurs ordinaires sont le gris verdâtre foncé ,
le vert noirâtre ,'le grisâtre, et quelquefois le brun ou le
rougeâtre.
1 On a donné quelquefois le nom de fruchtstein ( pierre de fruit ) à
ces variétés d’Argilolite.
* W a k k ç , la Wakke. B r o c h .
La Vake étoit peu connue des Minéralogistes français avant qne
M. Werner l’eût introduite parmi les espèces minérales et que ses
nombreux élèves l’eussent décrite.
La Vake se distingue des argiles, en ce qu’elle ne fait
point pâte avec l’eau, et qu’elle a un tissu plus compacte
et plus homogène que ces pierres; des marnes,
en ce qu’elle ne fait point effervescence avec les acides;
de l’argilolite, parce qu’elle n’en a ni l’âpreté ni l’infusibilité
; de la cornéenne, par la facilité qu’on trouve à
la casser, &c. : elle fait d’ailleurs la transition de l’argile
à la cornéenne et au basalte.
Cette pierre est encore plus sujette à se décomposer
que le basalte ; elle fait partie des terreins secondaires
qui paroissent appartenir à la formation des basaltes,
et se trouve tantôt en couches, et tantôt en filons au
milieu de ces roches. Ces filons sont d’une formation
très-récente en comparaison des filons à minerai, puisqu’ils
les traversent toujours, et qu’ils ne contiennent
presque jamais de substances métalliques.
Les minerais que la Vake renferme sont assez diffé-
rens les uns des autres ; ils sont disséminés irrégulièrement
, et ne paroissent point y avoir été formés, mais
plutôt avoir été enveloppés par la pâte/de cette pierre.
Tels sont l’amphibole basaltique, le bismuth natif, le fer
magnétique, le mica noir et luisant. Celte dernière substance
est une de celles qui accompagnent le plus constamment
la Vake, et qui peuvent contribuer dans quelques
cas à la faire reconnoitre ; elle s’y présente en lames
assez grandes, et assez éloignées les unes des antres.
La Vake contient aussi des noyaux et des veinules de
chaux carbonatée spalhique.
Enfin on y a trouvé à Joachimsthal en Bohême, du
bois pétrifié , et à Kalennordheim en Franconie, des os
fossiles.
Les Minéralogistes allemands citent la Vake en Saxe,'
à Ehrenfriedersdorf, près de YVolkenstein, dans des
montagnes de gneisse , et à Wiesenthal, près d’Anna-
berg ; elle se présente dans ces deux derniers lieux en
filons stériles, traversés par des filons métalliques. — Au
Fichlelberg, à Marienberg, dans les collines de Schei-
N n
Gissexnent.
Lieux.