Presque toutes les couvertes se mettent par immersion.
Les pièces rendues suffisamment solides et très-absorbantes
par une cuisson préliminaire, sont plongées dans
une eau qui tient la couverte en suspension. L ’eau en
les pénétrant dépose à leur surface une coucfie égalé
de couverte. .
Tantôt la chaleur nécessaire pour fondre la couverte
est inférieure à celle qui est nécessaire pour cüire la
poterie , et alors les pièces sont déjà suffisamment cuites
avant de passer en couverte ; c’est le cas des faïences
fines, des porcelaines tendres, &c. Tantôt la couverte
et la pâte cuisent en même temps et à une température
très-élevée, et les pièces ne sont que dégourdies, c’est-
à-dire demi-cuites lorsqu’on les inet en couverte , c’est
le cas des porcelaines dures.
Nous venons d’exposer d’une manière très-succincte
les principes de la fabrication des poteries, quelles que
soient leurs espèces. Nous indiquerons maintenant les
principales espèces , en allant des plus grossières aux
plus fines.
Poteries en Les faïences grossières. Leur pâte est composée
particulier, £gUiine ferrugineuse , de marne et de sable
mêlé d’Argile et de chaux carbonatée ; elle devient
rouge au feu. On lui donne pour couverte tantôt un
verre jaune ou verdâtre, fait avec de l’oxide de plomb et
de l’oxide de cuivre ; tantôt un émail blanc, composé
d’oxide d’étain et d’oxide de plomb.
C’est de toutes les poteries la plus mauvaise ; elle est
souvent malsaine à cause de l’oxide de plomb presque
pur qui la recouvre.
2. Les faïences fin es, nommées vulgairement terre
blanche, terre de pipe, terre anglaise. Leur pâle est
composée d’une Argile plastique blanche et de silex
broyé. Leur couvérle est composée de silice, d un
alcali fixe et d’oxide rouge de plomb. Le tout est fondu
préliminairement en verre, et c’est ce verre broyé qui
fait la couverte. La chaleur nécessaire pour iondre celte
A R G I L E . 5 5 7
couverte, est de beaucoup inférieure à celle qui a été
employée pour cuire la pâle. Les pièces plates, telles
que les assiettes, se mettent plusieurs dans un même
etui, et y sont tenues écartées l’une de l’autre par trois
petites chevilles triangulaires, qu’on nomme pernettes.
Le four dans lequel on cuit cette faïence est cylindrique
et terminé en dôme; il a six ou huit bouches extérieures
par ou l’on met le combustible.
0. Les grès sont des faïences à pâte assez dure pour
n'être point rayée par le fer, et assez compacte pour
n’avoir pas besoin de couverte. La base des grès est une
Argile plastique très-fine , peu ferrugineuse , et naturellement
exempte de chaux. On n’ajoute à cette Argile
pour faire la pâte qu’un peu de sable. On donne aux
pièces pour les cuire une chaleur presque égale à celle
des fours de porcelaine.
4- Les porcelaines. C’est une poterie dont la pâte est
fine, compacte, très-dure, un peu translucide, et qui
se ramollit en cuisant. La porcelaine nommée dure est
essentiellement composée de kaolin et d’un fondant de
silice et de chaux. Cî’est ordinairement le felspath pé-
tuntzé qu’on emploie pour cet usage. Ce felspath broyé
sert aussi pour la couverte, qui ne contient, comme
on voit, aucune substance métallique. La couverte est
mise par immersion sur les pièces simplement dégourdies.
On cuit la porcelaine dure dans des fours cylindriques
à deux étages et à quatre bouches à feu. On
n’emploie que du bois très-sec. La chaleur qu’on lui
donne peut être évaluée à i4od environ du pyromètre de
Wedgwood. Les pièces se ramollissant au feu, chaque
pièce plate est mise dans un étui particulier, dont le
fond doit être parfaitement dressé.
La porcelaine nommée tendre ne contient point d’Argile
; elle est faite avec une frjle vitreuse broyée, et rendue
opaque et moins fusible par l’addition d’une marne
calcaire.