Sèvres , contiennent une quantité très-considérable d»
chaux carbonatée , qu’elles laissent précipiter par le
contact de l’air ou par l’action de la chaleur. La pesanteur
spécifique de ces eaux est de 1,00046; l’eau de la
Seine est beaucoup plus pure, et ne pèse que 1,00015.
La présence de la plus petite quantité de chaux dans une
eau, est démontrée, comme on sait, par l’addition d’un
oxalate alcalin ( le sel d’oseille), qui y produit un précipité.
2 e SO l/S-X SP. E A U M I N É R A L E ,
N o u s désignerons par ce nom toutes les eaux qui
contiennent un principe minéral quelconque, en assez
grande quantité, pour qu’il soit perceptible par nos sens.
Ces eaux sont très-nombreuses : nous n’en parlerons
qu’en général, et nous suivrons les divisions que
M. Foùrcroy a établies, en indiquant quelques exemples
pris des eaux minérales le plus en usage.
1. Les Eaux acides sont celles qui tiennent en dissolution
une assez grande quantité d’acide pour que ce
corps y imprime un caractère dominant. L ’acide carbonique
est celui qui s’y rencontre le plus ordinairement;
il n’y est jamais pur, mais il tient en dissolution des
carbonates de chaux et de magnésie, qui se précipitent
lorsque le contact de l’air, l’agitation ou la chaleur favorisent
le dégagement de cet acide. Ces eaux contiennent
en outre du muriate de soude, du carbonate de soude, &c.
telles sont les eaux thermales de Vichy, du Mont-d’Or,
de Châtel - Guyon, de Pozzello près Pise, 8cc. et les
eaux froides de Seltz, de Spa, de Pyrmont, de Pougues
près Nevers , de Châteldon, de Langeac, &c.
On trouve aussi J’acide sulfurique dans les eaux, mais
ce cas est beaucoup plus rare : on a reconnu cet acide
dans l’eau d’une source qui coule dans une caverne près
d’A ix en Savoie.
On verra à l’article de l’acide boracique , que les
eaux de certains lagoni de Toscane tiennent cet acide
en dissolution.
2 , L e s E au x salines. Les sels sont les principes domi*
nans dans ces eaux, qui sont les plu3 communes et les
plus variées.
Les eaux salines les plus abondantes et les plus remarquables,
sont celles qui renferment de la soude muna-
tée. L ’eau de la mer appartient à cette variété 1. Les eaux
de sources et de lacs qui renferment du muriate de soude,
étant exploitées pour l’extraction de ce sel, nous les ferons
connoître en détail à l’article de la soude muriaiée.
La chaux carbonatée,ce sel insoluble dansl’eau pure,
se trouve cependant très-communément dissous ; il est
même en très-grande quantité dans les eaux naturelles.
Sa dissolution paroît due à un excès d’acide carbonique.
On fera l’histoire des sources les plus remarquables
en ce genre, en traitant de la chaux carbonatée.
D ’autres eaux renferment abondamment du sulfate
de magnésie, telles sont les sources de Sedlitz, de Seid-
schutz, d’Egra, d’Epsom, &c. Celles des lacs du Mexique
contiennent de la chaux muriaiée. ( H v m b o l d t . )
D’autres enfin tiennent en dissolution de la soude
carbonatée, &c.
M. Kirwan a observé que dans les eaux minérales, certains
sels se trouvoient plus particulièrement réunis, et
que souvent même leur présence excluoit celle d’autres
sels, &c. Ainsi on trouve ordinairement ensemble : —
La chaux carbonatée et la chaux sulfatée. — Le fer et
l’alumine sulfatée. — La soude et la chaux muriatées.
La soude muriatée est toujours accompagnée de chaux
sulfatée, à moins qu’il n’y ait de la soude carbonatée.
La magnésie carbonatée est ordinairement accompagnée
de chaux carbonatée. — La soude carbonatée, de
soude muriatée et sulfatée. — La magnésie muriatée et
la magnésie sulfatée, de soude muriatée, tandis que l’inverse
de ces propositions n’est pas également vrai. — La
chaux sulfatée se trouve* dans la plupart des sources, et
accompagne tous les sels, excepté la soude carbonatée. 1
1 La mer, comme masse d’eau, sera l’objet d'un article de géo-
gnosie.