ZjOO P I E R R E S D U R E S .
gissement paroît appartenir plus particulièrement à la
Mélanite
Les Grenats sont susceptibles d’éprouver une sorte
de décomposition qui les rend très-friables. On les a
appelés très-improprement dans cet état, Grenats non
mûrs.
Il y a des Greuats dans presque tons les pays , mais
les plus renommés pour leur pureté, sont ceux de
l'Inde, dont on ne connoît pas le gissement, et ceux
de Bohême. Les Grenats rouges des montagnes qui
séparent la Stirie de la Carinthie, sont les plus gros
que l’on connoisse; ils pèsent jusqu’à a kil., et sont
comme enveloppés d’une couche de talc, vert. Ceux
de Sterzing en Tyrol, presqu’aussi gros que les pré-
cédens , s’en distinguent par l’absence de la croûte tal-
queuse. ( Derorn- )
Usages. Nous avons indiqué plus haut le gissement des Grenats
de Bohême : on les exploite au moyen de puits ; on j
réduit en poussière les pierres peu solides qui les renferment,
et on les en sépare par deux lavages successifs :
le premier enlève l ’argile, et le second le sable. On les
trie alors par le criblage, et on les vend de trois à dix
florins ( 8 à 26 fr. ) la livre. On les perce avec un diamant
monté en forêt, et on les taille à facettes en les
usant avec de l’émerii sur une roue de grès.
Ces pierres taillées sont employées comme ornemens;
ce sont les moins estimées des pierres nommées gemmes.
Comme leur couleur est quelquefois trop intense , on
les chève , c’est-à-dire, qu’on les creuse en dessous pour
en diminuer l’épaisseur. Il paroît que c’est aussi, comme
l’observe M- Patrin , pour enlever le centre de ces
Grenats, qui, dans ceux fie Bohème, est moins pur
que le reste de la pierre. On se sert de la poussière des
jpelits Grenats comme d’émeril, pour polir : enfin, dans
quelques parties de l’Allemagne et de la Bohême, ces
pierres sont si abondantes, qu’on les emploie comme
fondant dans le traitement des minerais de fer. Elles sont
A L L O C H ROI T E . 4û I
d’autant plus propres à cet usage, que quelques-unes
renferment, comme nous l’avons dit, jusqu’à 36 p. § de
fer, et on doit faire remarquer avec M. Haüy , que ces
Grenats conservent encore leur transparence tout en
jouissant de là propriété singulière d’agir sur l’aiguille
aimantée.
Il paroît que l’escarboucle des anciens {carbuitculus) ,
pierre d’un éclat de charbon rouge , d’un grand volume,
&c. étoit notre Grenat.
La forme primitive du Grenat est absolument la
même que celle des alvéoles des abeilles. Le polyèdre que
présentent ces deux corps est celui qui offre le plus de
capacité avec le moins de surface. ( H a ü y . )
? 37e Esp. A L L O CHROÏTE. Danvrava.
C e t t e pierre est d’un jaune de paille sale, quel- Caractères
quefois tirant sur le rougeâtre. Sa texture est feuilletée,
mais les feuillets sont épais ; elle est assez difficile à casser.
Sa cassure-est tantôt luisante, tantôt terne et inégale,
et imparfaitement conchoïde. Elle est opaque, à peine
translucide sur les bords.
L ’Allochroïte est assez dure pour faire feu avec le
briquet, mais pas assez pour rayer le quartz. Sa pesanteur
spécifique est de 3,5o à 3,73.
Ce minéral est absolument infusible sans addition,
mais fondu avec le phosphate de soude ou d’ammoniaque
, il éprouve des changemens de couleurs qui
sont probablement dus au manganèse et au fer qu’il
contient. Il se couvre d’abord d’une espèce d’émail,
qui devient d’un jaune rougeâtre en se refroidissant,
puis verdâtre , enfin d’un blanc jaunâtre sale. Cette
pierre contient, suivant M. Vauquelin , silice , o,35 ;
chaux , o,5o ; chaux carbonatée, 0,06 ; alumine , 0,08 ;
oxide de fer , o, 17 ; manganèse, o,o3.
M. Dandrada a trouvé l’Allochroïte dans la mine Lïe-u
de fer de Virums, près de Drammen en Norvège. Elle els'*5*
est accompagnée dé chaux carbonatée , de fer oxidulé ,
trneul