corps, c’esl-à-dire les décomposer, et en former de
nouveaux.
5. La Minéralogie, étant une branche de l’histoire
naturelle, les mêmes principes qui dirigent les naturalistes
en général doivent diriger aussi le minéralogiste.
Il se propose d’apprendre à distinguer les corps qui
sont^réellement différens, et à rapprocher ceux qui
ont entre eux des rapports ou nombreux ou très-
importans. Il cherche à counoîlre et à apprécier la place
que les diverses espèces de minéraux tiennent dans cet
ensemble d’êtres qu’on nomme la nature, et à s’instruire
du rôle qu’ils y jouent.
6. Comme nous ne pouvons connoître les rapports des
minéraux ensemble, qu’en nous instruisant à fond de ce
qui concerne leur nature et leurs propriétés, les autres
sciences,, et principalement la chimie et la physique, nous
sont d’une utilité indispensable pour atteindre ce but,
en nous fournissant les instrumens propres à nous faire
acquérir ces connoissances. En effet, on peut considérer
les corps de la nature, minéraux ou autres , comme les
pièces éparses d’un édifice immense ; le naturaliste
cherche à les rassembler pour rétablir l’édifice; la physique
et la chimie lui fournissent les instrumens dont il
a besoin pour examiner complètement et sous toutes
leurs faces ces nombreuses pièces ; il cherche à deviner
la place qu’elles occupoient, en déterminant leur nature
, et en retrouvant les points par lesquels elles se tou-
choient, quelles que soient les altérations qu’elles aient
éprouvées.
7. La connoissance complète des propriétés des minéraux
n’est pas seulement un objet satisfaisant pour l’esprit,
elle donne les moyens d’appliquer ces propriétés à
un grand nombre d’arts, et de reconnoître avec certitude
les minéraux utiles par-tout où ils se rencontrent.
Ainsi lorsqu’on connoîtra les loix qui ont présidé à la
formation des minéraux et à leur arrangement respectif
dans le sein de la terre, on pourra employer avanlageusement
cette connoissance à la recherche et à l’exploitation
des mines.
Tel est donc l’objet de la Minéralogie ; tels sont les
moyens de le remplir, et les résultats intéressans et
utiles que l’étude de cette science procure ou fait espérer.
A R T I C L E I I .
Des propriétés et des caractères des Minéraux.
8. P armi les propriétés des minéraux , les unes
se trouvent dans tous ces corps , et ne se trouvent qu’en
eux : elles servent donc à distinguer des autres corps de
la nature les minéraux, et même les corps inorganisés
, dont les minéraux font partie ; telles sont leur
manière de croître, et leur propriété de cristalliser.
Les autres propriétés n’étant point particulières aux
minéraux, ou n’étant pas communes à tous les minéraux
, servent seulement à les faire distinguer entr’eux.
Telles sont la pesanteur spécifique, la transparence,
l’électricité, le magnétisme , la fusibilité, etc....
Lorsqu’on ne considère les propriétés des minéraux
que comme moyens de les distinguer, on les nomme
des caractères. Ainsi caractères ou propriétés distinctives
sont deux expressions synonymes. D’après les différences
que nous venons d’indiquer entre les propriétés
des minéraux, on doit établir deux classes de caractères.
Les uns, que nous nommerons caractères communs t
c’est-à-dire propriétés distinctives communes aux minéraux
, servent en effet à distinguer ces corps de tous les
autres corps de la nature ; les autres, que nous appellerons
caractères particuliers, servent à les distinguer
entr’eux.