‘2. S t é a t it e commune 1. Cette variété diffère très-peu
extérieurement de la première ; ses couleurs principales
sont le bîanc-jaunatre, le vert, le rouge et leurs nuances ;
sa cassure est matte, écailleuse, quelquefois terreusé,
quelquefois un peu schisteuse. Elle n’est guère translucide
que sur les bords : elle est douce, et même grasse
au toucher ; mais elle est un peu moins dure que la variété
precedente. Elle ne communique à la résine que
1 électricité résineuse.
Celle pierre est tantôt compacte et solide , tantôt
terreuse et presque friable. Elle se distingue, dans ce
dernier état, de la chlorite, par son aspect mat et par
son infusibilité.
1V1M. Vauquelin et Klaproth ont analysé quelques
variétés de cette pierre.
Klaproth, Klaproth, Vauquelin.
Stéatite Stéatite Stéatite
de Cornouaille. de Bareith. compacte rose.
Silice, 48 5g,5o 64
Magnésie, fiO,5o 3o,5o aa
Alnmine , J4 3
-Ter o x idé , i sj5o S
E a u , 1 5?5o 5>5o 6
Celte variété de Stéatile se trouve en amas ou en couches
peu considérables , dans les montagnes primitives
et sur-tout dans celles de serpentine. On l’a trouvée aussi
dans les filons, et notamment dans ceux d’étain des
environs de Freyberg : elle est accompagnée ou mélangée
de mica, dasbeste, de quartz, et même d’argent
natif, &c.
Elle semble quelquefois susceptible de cristalliser;
mais en observant avec attention ses cristaux, on voit
Talc stéatite, Tî a ü y . — Gemeiner Speckstein, la Stéatite commune.
B r o c h . — V ulgairement craie d’Espagne. ?— Le talc dit .craie
de Briançon , n appartient pas à cette espèce. — N é p h r e t i t e .,
D m l a m ê t h . C’est la Stéatite v*rte, demi-transparente, qu’il ne faut
pas confondre avec le jade.
que ce sont de faux cristaux qui ont pris la place, tantôt
de ceux du quartz prismé, tantôt de ceux de diverses
variétés de chaux carbonatée. La Stéatite cristallisée
en prisme à six pans striés transversalement et terminés
par des pyramides à six faces, est d’un blanc jaunâtre ;
elle vient de Bareith, et se trouve dans une masse de
Stéatite qui lui est absolument semblable par sa couleur,
et qui se divise en fragmens rhomboïdaux. M. Champeaux
a trouve aussi de la Stéatite cristallisée dans les
moraines des glaciers du Mont-Rose.
La plupart des variétés de Stéatites communes, vien- Lieux.
nent de Zoeblitz en Saxe, de Wunsiedel et Thiersheim
dans la principauté de Bareith , de l’île de Sky en
Ecosse, du cap Lizard dans le Cornouaille; celle qui
est nommee Craie d Espagne, vient des montagnes
d Arragon. La Stéatite de Cornouaille est plus terreuse
et plus tendre que les autres : elle se trouve en filons dans
une roche de serpentine. On l’emploie, dit M. Klaproth,
dans la fabrication de la porcelaine à Worcester:
elle contient, comme on doit l’avoir remarqué plus
haut, m pourcent d’alumine; ce qui est une proportion
assez considérable.
Les Arabes se servent de Stéatite, au lieu de savon , Usages,
dans leurs bains; ils s’en frottent la peau pour la rendre
plus douce. ( S c h a w . )
M. Vilcot, artiste de Luettich, pays de Liège, a profité
de la propriété qu’ont les Stéatites de durcir au feu
sans se déformer, pour imiter les gravures en pierres
fines. Il grave facilement sur la Stéatite fraîche les sujets
qu’d veut représenter ; en la faisant chauffer, il lui fait
acquérir une dureté considérable. On la polit ensuite, et
ou peut la colorer avec des dissolutions métalliques.*
Il paroit qu on doit rapporter à l’espèce de la Stéatite
les terres onctueuses que certains peuples sauvages très-
misérables, mangent ou mêlent à leurs alimens pour
tiomper leur faim. On a des récits trop authentiques
de celle singulière pratique , pour qu’il soit permis d’en