d’obtenir du Sel des sources salées par la seule action du
soleil sans l’emploi d’aucun combustible. On concentre
l’eau par la graduation ; on l’expose ensuite au soleil
dans des caisses en bois, élevées au-dessus du sol et très-
plaltes. Ces caisses sont recouvertes d’un toit de planches,
qu’on ôte et qu’on remet à volonté.
On peut encore graduer jusqu’à un certain point les
eaux foibles, en les laissant séjourner dans un réservoir
profond. La masse inférieure d’eau est quelquefois portée
par ce moyen de 0 ,0 1 à 0 , 1 4 . ( S triTt e , R o b i n e t . )
Tels sont les principes des différentes méthodes d’extraction
du Sel marin. Ce Sel est répandu dans le commerce,
tantôt sous la forme de grains, tantôt sous celle
de pains. On fait ces pains en pressant le Sel en grain
dans un moule, et en l’agglutinant au moyen d’un peu
d’eau ; on les fait ensuite sécher à yétuve ; ils se transportent
plus facilement sous celte forme. C’est ainsi que
l’on façonne une partie du Sel à Montmorot, dans le
département du Jura.
Usages. Nous avons déjà indiqué quelques-uns des usages du
muriale de soude : ce sont aussi les plus connus de tout
le monde. Non-seulement ce Sel est pour les hommes
un assaisonnement agréable et sain, mais presque tous
les animaux herbivores l’aiment, et il paroît leur être
très - salutaire. Le Sel a encore quelques autres usages
particuliers et assez singuliers. Il rend le bois qu’on laisse
séjourner dans ses dissolutions, presque incombustible:
on croit même en Perse qu’il le garantit de l’attaque des
vers, car on saupoudre de Sel les pièces de charpente des
édifices. ( Ch a r d i n . )
Il sert de monnoie en Abyssinie, il y passe de main
en main sous la forme de briques, qui valent à-peu-
près i fr. cent. ( B r u c e . )
Il paroît très - probable que les colonnes de verre
fossile, dans lesquelles les Abyssiniens renfermoient les
momies de leurs pârens, au rapport d’Hérodote, n’étoient
autre chose que des masses de Sel gemme, substance
très-commune dans cette partie de l’Afrique, comme
nous l’avons vu.
Le Sel étoit regardé par les anciens comme absolument
contraire à la végétation. On faiisoit la cérémonie
de semer du Sel dans un champ qu’on vouloil frapper de
stérilité. L ’expérience journalière vient à l’appui de cette
opinion. Cependant il est aussi regardé comme engrais,
ou plutôt comme amendement, lorsqu’on ne l’emploie
qu’en petites doses. Beaucoup d’agriculteurs enlèvent
le sable salé des bords de la mer, ou bien achètent les
résidus des salines pour amender leurs terres. (P ictet.)
La Soude murialée est employée dans quelques arts
chimiques ; elle sert quelquefois de couverte ou vernis à
certaines poteries , comme nous le dirons en parlant de
l’emploi des argiles.
3e E s p . S O U D E B O R A T É E , H a u t ,
vulgairement B o r a x
L a manière dont ce sel se trouve dans la nature n’étant
point encore bien connue, il n’est pas possible de
dire par quel caractère il s’y fait reconnoîlre : on est
donc réduit à prendre les caractères du Borax dans
celui qui est préparé par les chimistes.
Ce sel a une saveur savonneuse, et verdit le sirop de Caractères,
violette comme la soude carbonatée, mais il ne fait pas
comme elle effervescence avec les acides. Il se fond en
une masse d’abord spongieuse , ensuite vitreuse ; il est
beaucoup plus dissoluble à chaud qu’à froid, et cristallise
par refroidissement.
Il est composé de soude 0,17, d’acide boracique 0,34,
et d’eau 0,47. ( Kirwan. )
Lorsqu’il est cristallisé et pur, sa transparence est gélatineuse,
et sa cassure vitreuse. Sa forme générale est le
prisme comprimé et à plusieurs pans (pi. 4 , fig. 3 ), sa
forme primitive est le prisme rectangulaire oblique, dont 1
1 Le T in ck a i . ou B^rax natif. B r o ch .