Parmi les pierres qu’on désigne sous le nom d’Eme->
r ï l, il en est de très-différentes les unes des autres. Nous
ne parlons ici que de l'Etneril proprement dit, de celui
qui est le plus généralement employé, et qui vient principalement
de Jersey, de Naxos et des Indes. Ces pierres
analysées par MM. Tennant et Vauquelin, ont donné s
Emeril de Jersey,
par Vauquelin.
Alumine, environ 0,70
Fer, q,3q
S i l ic e ,
Résidu insoluble et perte,
Emeril de Naxos,
par Trimant.
o,8q
0,04
o ,o 3
o, 13
Cette composition les rapproche beaucoup du corindon,
auquel même quelques minéralogistes les ont complètement
réunies 1,
Il paroît que l’Emeril appartient aux ferreins primitifs,
mais on ne sait pas encore bien quel rôle il y
joue. Celui d’Ochsenkopf, près de Schwarzenberg eu
Saxe, qui est tacheté de bleuâtre, paroît le seul que les
minéralogistes aient vu en place, cc II est disséminé dans
» une couche de stéalile endurcie, d’un gris jaunâtre,
» quelquefois vert pomme, mélangée de talc commun ».
{ B r o c h a n t . )
Les autres Emerils du commerce se trouvent en morceaux
détachés; on en reconnoît trois sortes ou qualités
principales.
XJ Emeril des Indes orientales : c’est une roche micacée,
renfermant des lames de talc blanc ou rougeâtre
! M. Haüy le nomme maintenant corindon granuleux. M. Werner
en lui laissant le nom d’Emeril, le place actuellement entre le saphir
et le corindon. Nous avons imité en partie son exemple • mais, nous
avons soin d’avertir qu'aucune expérience certaine ne nous met en
droit ni de regarder l’Emeril comme une espèce réelle résultant de la
combinaison du corindon avec le 1er, ni de le reunir a aucune espèce
connue. Nous en faisons donc ce que nous appelons une espece provisoire
ou incertaine. (Voyez l ’Introduction , gî. ) Nous croyonsj
même que cette pierre pourra bien être renvoyée aux roches quand
son gissement et sa nature seront mieux connus.
ét de petits grains qui paroissent être du fer oxidulé. Il
sert à polir les glaces à la manufacture du faubourg
Saint-Antoine à Paris.
L ’Emeril d’Angleterre, c’est-à - dire , de Jersey : il
ressemble à du fer oxidulé en masse , mêlé de quelques
grains pierreux et de quelques lames de mica blanc. Il
donne une poussière d’un rouge foncé.
XJEmetil de Smyrtze : il tient le milieu entre les deux
précédens : il est micacé* mais moins que le premier ;
il renferme également du fer oxidulé octaèdre, et du
fer sulfuré. Il se trouve dans l’île de Naxos eh frag-
mens épars et roulés, au pied des montagnes primitives.
( T o u r n e P o r t . )
On cite aussi de l’Emeril en Italie, dans le duché de
Parme ; — en Espagne, près de Ronda, dans le royaume
de Grenade; — au Pérou, &c. Mais nous ne pouvons
dire si ces Emerils appartiennent à la même espèce que
ceux de l’Inde, de Naxos, de Jersey et de Saxe,
L ’Emeril est tres-précieux dans les arts, en raison de
sa dureté, qui le rend propre à polir les métaux et les
pierres ; mais pour s‘en servir, il faut le réduire eh
poudres de diverses grosseurs. On emploie, pour obtenir
ces poudres, la méthode suivante :
On broyé cette pierre à l’aide de moulins d’acier ; ensuite
pour en séparer des poudrés de différens degrés de
finesse , on délaye dans de l’eau la masse broyée ; oh
laisse celte eau reposer une demi-heure, et on la jette,
parce qu’elle ne contient qu’une poussière trop tendre
: on délaye de nouveau le dépôt ; on laisse reposer
l’eau une demi-heure , et on la décante encore trouble
; là poudre qu’elle dépose est de l’Emeril de la
plus grande finesse. On délaye ainsi le premier dépôt
jusqu’à ce que l’eau ne laisse plus rien précipiter au
bout d’une demi-heure. Alors on ne laisse plus reposer
les eaux , dans lesquelles on agite toujours ce premier
dépôt, que quinze minutes, ensuite que huit minutes,
quatre minutes, deux minutes, une minute, et enfin
U sage?